La GGSU se tourne vers la Commission de conciliation et de médiation

  • Le syndicat refuse que les officiers du département HR fassent le travail de ceux du département des Finances
  • Le langage « colonial et irrespectueux » d’un cadre de la Fonction publique dénoncé

La Government General Services Union (GGSU) a organisé une assemblée spéciale hier pour décider de la marche à suivre concernant les nouvelles responsabilités attribuées aux officiers du département des ressources humaines (HR). Dans le cadre de la mise en pratique du projet Human Resource Management Information System (HRMIS), ceux-ci devront s’acquitter d’une tâche supplémentaire, jusqu’ici réservée aux officiers du département des finances. De plus, ils devront travailler 7/7 jours pour remplir ces responsabilités. Le syndicat a ouvert le litige en déposant une plainte à la Commission de conciliation et de médiation (CCM) hier.

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« Il n’est pas question que les officiers du HR fassent le travail des officiers des finances. » Rashid Imrith est catégorique sur la question. Réunissant ses membres au Rabita Hall hier à la mi-journée, il a avancé que cette décision a été prise après plusieurs réunions avec le ministre du Service civil, qui n’ont abouti à rien. Des lettres ont également été écrites au Premier ministre, Pravind Jugnauth, et au chef de la Fonction publique, Nayen Koomar Ballah. Il déplore d’emblée le langage utilisé par un haut responsable de la section HR, qui aurait dit qu’il « a utilisé la lettre du syndicat pour s’essuyer les… ». Il invite ainsi le Premier ministre à réagir et à condamner ce genre de propos envers les fonctionnaires. « Alors qu’au plus haut niveau de l’État on est en train de se battre contre le pouvoir colonial anglais, dans la fonction publique, certains utilisent les mêmes pratiques que les colonisateurs. »

Rashid Imrith a également précisé que le syndicat n’est pas contre le projet de HRMIS. Il souhaite toutefois que le département des finances soit impliqué pour plus de contrôle. « Il ne faut pas oublier que dans la fonction publique, il y a le “financial management kit” qu’il faut respecter. De plus, tout mettre entre les mains du département HR représente des risques de fraude et de corruption. Nous voulons que le Premier ministre réagisse à ce sujet. »
En revanche, il rejette l’option à l’effet que les officiers du département HR fassent des entrées liées au paiement. « C’est une tâche réservée aux officiers du département des finances. Qui plus est, pour assurer toutes ces tâches, ceux de la section HR auront à travailler jusqu’à 19h, y compris pendant le week-end. Ce qui est contraire aux lois du travail, ainsi qu’aux conventions internationales du BIT. »

Rashid Imrith affirme qu’il y avait également l’option d’entrer une injonction en cour pour bloquer la mise en application du HRMIS. « Mais nous ne sommes pas contre le projet. C’est pour cela que nous ne voulons pas le bloquer. Cependant, nous disons qu’il faut répartir les tâches selon les différentes responsabilités. »

Anundraj Seethanna, président de l’Union of Public HR Professionals, a également assisté à l’assemblée. Rashid Imrith dit l’avoir fait venir car le ministre de la Fonction publique soutient que ce syndicat est d’accord avec la répartition des tâches, ce que le principal concerné a rejeté devant l’assistance. Comme Rashid Imrith, il s’est dit contre le fait que ce soit les officiers du HR qui fassent le travail réservé aux officiers des finances. « Le “input” est compris dans leur “scheme of duty”. Donc, c’est à eux de le faire », a-t-il dit.

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