La Grèce a « un site secret » pour détenir les migrants avant de les repousser

La Grèce a un centre de détention « secret » à la frontière avec la Turquie pour incarcérer – avant de les expulser – les migrants arrivés sur son territoire après la décision de la Turquie d’ouvrir ses portes, rapporte mercredi le New York Times.

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« Le centre extrajudiciaire est une des quelques tactiques que la Grèce utilise pour empêcher une répétition de la crise migratoire de 2015″, écrit le journal.

Le New York Times assure avoir confirmé l’existence du camp au moyen d’images satellite, après avoir interviewé un Syrien renvoyé en Turquie, qui a rapporté avoir été incarcéré sur ce site près du village de Poros, dans le nord-est de la Grèce.

Interrogé par l’AFP, le gouvernement grec n’a pas répondu. Athènes a toujours démenti renvoyer en Turquie les migrants interpellés. Une source gouvernementale grecque assurait la semaine dernière qu' »il n’y a pas de refoulements ». Le gouvernement « empêche l’entrée, c’est tout à fait différent », déclarait cette source à l’AFP.

Des journalistes de l’AFP ont vu le long de la frontière des soldats grecs cagoulés embarquant des migrants dans des véhicules militaires. Certains réfugiés se trouvaient aussi à bord de fourgonnettes sans plaques d’immatriculation.

Des milliers de migrants se sont rués vers la frontière terrestre bordée par le fleuve Evros quand Ankara a annoncé le 28 février l’ouverture de ses portes à tous les demandeurs d’asile souhaitant rejoindre l’Europe. Des dizaines ont réussi à traverser le fleuve et à pénétrer sur le territoire grec.

Interrogé la semaine dernière sur le sort des migrants interpellés sur le sol grec, le ministre des Migrations grec a refusé de commenter. Sur le terrain, les policiers et les militaires ont systématiquement refusé d’indiquer la destination de ces personnes interpellées.

Des habitants et des personnes ayant passé du temps à la frontière la semaine dernière ont pourtant confirmé cette pratique illégale de refoulement.

Autrefois « l’armée nous demandait de ramener les migrants de l’autre côté (de la frontière). Maintenant ils le font eux-mêmes », a raconté un habitant sous couvert de l’anonymat.

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