La guerre au plastique à usage unique est lancée !

Fini les couverts et verres en plastique. Il faudra trouver une alternative plus écologique et moins polluante, pour vos pique-niques et autres, à partir du 15 juillet. C’est ce qui a été annoncé par le ministre de l’Environnement, Kavy Ramano, durant la semaine. Une nouvelle qui tombe à pic pour le Plastic Free July.

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Les photos d’animaux marins et d’oiseaux avec l’estomac rempli de débris plastiques sont devenues monnaie courante ces dernières années. Des images poignantes publiées dans le seul but d’attiser une prise de conscience collective. Car si les gouvernements respectifs de même que les producteurs de plastique ont un énorme rôle à jouer dans cette lutte, le citoyen lambda, lui, peut tout changer. Sans demandes, plus d’offres, n’est-ce pas ? C’est dans cette optique que le Plastic Free July a été lancé en 2011. Mouvement mondial, il vise à sensibiliser les citoyens du monde en leur mettant au défi de réduire au minimum l’utilisation de plastique à usage unique.

À Maurice, les décideurs prennent enfin le coche, après une première tentative d’interdire l’utilisation des sacs en plastique en 2016, ces derniers ont décidé de s’attaquer au single-use plastic products, notamment les cuillères, fourchettes, couteaux, assiettes, gobelets et conteneurs en plastique, entre autres. Une première liste qui devrait être modifiée.

Bouteilles en plastique : Rs 250m à Rs 300m par an

En effet, l’on comptait 76 000 tonnes de plastique pour l’année 2018, soit 14% des déchets municipaux à Maurice. Mais deux ans après, quelle est la situation ? Adi Teelock, porte-parole de Platform Moris Lanvironnman (PML), est ravie, mais reste néanmoins sur la réserve. Le plastique est un énorme problème pour la planète, c’est un fait. « PLM n’a pas arrêté de dire depuis dix ans qu’il faut adopter les 3R, soit réduire, recycler et réutiliser. Nous avons mené une campagne sans relâche pour le zéro-déchet, et ce, depuis le début. L’ONG Mission Verte mène, elle aussi, une campagne constante », dit-elle. Cette mesure d’interdire le plastique à usage unique est donc la suite logique de toutes ces années de combat.

Néanmoins, Adi Teelock précise que « cette annonce concerne l’interdiction de certains Single-Use Plastic uniquement. Le gouvernement n’a pas parlé des bouteilles en plastique du tout, soit une grosse partie de la pollution visuelle. » En effet, pour l’heure, rien n’a été dit concernant les polyethylene terephthalate bottles (PET bottles). Des bouteilles en plastique utilisées en masse tous les ans, que ce soit pour de l’eau ou pour des boissons qui prennent des années avant de se désintégrer et qui atterrissent pour la plupart à Mare Chicose, au bord de la saturation. «100 millions de bouteilles sont utilisées par an à Maurice », dit-elle.

Adi Teelock poursuit : « Il y a un levy de Rs 2 sur chaque bouteille, peu importe la taille. Donc, l’embouteilleur paie cette somme au gouvernement pour chaque bouteille produite. » Outre les bouteilles produites localement, les bouteilles en plastique importées sont aussi concernées par cette taxe. « Cela représente entre Rs 250m à Rs 300m par an. » Elle explique ainsi que PML a à maintes reprises demandé que cette environmental tax soit utilisée pour la protection de l’environnement, mais en vain. En plus du « levy de Rs 2 » que l’embouteilleur doit payer à l’État, il paie Rs 15 le kilo au recycleur pour collecter les bouteilles. Et finalement, le gouvernement donne Rs 15 le kilo au recycleur qui exporte ce plastique depuis 2018. « Pour 2016-17, Rs 232 millions de levy ont été collectées par l’État – alors qu’à l’époque l’État payait uniquement Rs 5 le kilo aux recycleurs – et Rs 4,8 millions ont été données au recycleur pour l’exportation. » Un fossé énorme qui soulève plusieurs interrogations. «Les bouteilles en plastique sont donc une source énorme de revenus pour l’État. Et entre ce que l’État engrange et ce qu’il paie aux exportateurs, le fossé est énorme », dit-elle.

Peut-on donc espérer l’interdiction des bouteilles en plastique dans un avenir proche ? La liste finale des produits à bannir inclura-t-elle ces fameuses bouteilles PET qui pullulent nos paysages ? « Il est très bien de faire les lois, mais il faut aussi les appliquer. » Adi Teelock est catégorique : en plus des mesures annoncées, il faut une volonté politique, un budget adéquat, et des campagnes de sensibilisation. ll est à noter que depuis quatre ans, l’Environment Protection (banning of plastic bags) Regulations 2015 est en vigueur à Maurice, interdisant la vente et l’utilisation des sacs en plastique, sauf qu’entre la loi et la pratique, il y a un monde de différences

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