La pêche toujours impraticable au Bouchon

Dix-huit mois après le naufrage du MV Benita au large du Bouchon, dans la région sud-est du pays, la pêche est toujours impraticable dans le lagon. C’est ce qu’a révélé hier le ministre de l’Économie océanique, Prem Koonjoo. Il procédait à la remise de la deuxième tranche d’une compensation aux 11 pêcheurs de la région affectés par cette pollution par hydrocarbures. Le navire transportait plus de 125 tonnes de pétrole.

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« Ena sertin eksper ki dir ki kiksoz dan la mer pa ankor korek pou lapess », a révélé le ministre de l’Économie océanique, de la Pêche et des Ressources marines, Prem Koonjoo, en parlant de la possibilité de la reprise des activités de pêche dans le lagon au large du village du Bouchon après le naufrage du MV Benita, en juin 2016. « Nou pena kapasite pou determinn kan eski pou kapav repran lapess laba », a-t-il ajouté en présence du ministre du Logement et des Terres Mahen Jhugroo et du Government Chief Whip Bobby Hurreeram, tous deux députés de la circonscription, du Senior Chief Executive du ministère de l’Économie océanique, de la Pêche et des Ressources marines, K.O. Fong Weng-Poorun, et d’autres hauts cadres du ministère.

Pressé de questions par Le Mauricien, le ministre a invité un scientifique de son ministère à expliquer la situation. « Après des analyses que nous effectuons régulièrement, il y a toujours des traces de métaux lourds – dont de l’arsenic – dans les poissons de la région », a précisé ce dernier. S’il reste des traces de contamination dans les poissons, l’eau de mer, en revanche, « n’est pas polluée », a ajouté l’expert du ministère. « Ena bann trass metal lour dan pwason me delo la mer na pa polie », a-t-il expliqué.

Le ministre Koonjoo a ensuite qualifié d’accident « imprévisible » le naufrage du MV Benita. « Enn maler sa. Enn aksindan. Personn na pa ti pe atann. Erezma na pa finn pli move ki sa », a-t-il lancé aux trois représentants des 11 pêcheurs affectés par ce drame et qui étaient présents lors de cette cérémonie de remise de chèque.

S’excusant pour ce retard apporté pour leur verser cette deuxième tranche de compensation, le ministre a expliqué que cela n’était pas du ressort du gouvernement mais de la compagnie d’assurances. « Zot bizin fer zot kalkil ek zot dir ki sa pran letan. Me nou, dan gouvernma, nou pou kontinie fer nou maximum pou zot. Nou kone zot lapess finn afekte par sa », a-t-il poursuivi.

Le ministre Jhugroo a rappelé pour sa part qu’il a été à côté des pêcheurs affectés par ce naufrage depuis le début. « Mwa ek mo kamard Bobby Hurreeram, nou finn la depi le komansman », a-t-il dit avant d’exprimer sa « surprise » concernant le temps que prend la compagnie d’assurances pour indemniser les pêcheurs de la région. « La mer pa ankor pre. Seki ve dir ki bann peser zot san emplwa », a-t-il déploré. « Me nou pou swiv tou sa de pre », a-t-il promis.

Des chèques ont ensuite été remis à trois représentants des pêcheurs, soit Leo Chung How Lew Yan Man, Louis Gineaud Calou et Anjeelay Armon, veuve d’un pêcheur qui, entre-temps, est décédé. Chacun des 11 pêcheurs a reçu environ Rs 33 000, somme représentant la deuxième tranche de leur compensation, la première tranche s’élevant à près de Rs 19 000.

Pour rappel, le MV Benita, qui venait d’Afrique du Sud, s’est échoué sur les récifs du Bouchon le 17 juin 2016 avec, à son bord, plus de 125 tonnes de pétrole. Un Oil spill Contingency Plan (plan anti-marée noire) avait alors été déployé par la Mauritius Ports Authority et le ministère de l’Environnement pour contenir toute pollution. À l’origine du naufrage se trouvait une bagarre entre les membres d’équipage. Après avoir été renfloué, le navire, qui faisait route vers l’Inde pour y être démoli, a sombré à 93,5 milles nautiques de Maurice le 30 juillet 2016.

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