Le bureau du DPP : « Réduire les transactions en espèces pour lutter contre le crime »

Les crimes liés aux transactions en espèces sont… monnaie courante. Toutefois, la pandémie de Covid-19 a permis d’augmenter le nombre de transactions numériques. Un mode de paiement « plus fiable », selon le Principal State Counsel au bureau du DPP, Me Jagganaden Muneesamy. Dans le dernier bulletin du bureau du DPP, l’homme de loi fait ainsi état des effets néfastes de la circulation d’argent en liquide lors de transactions et du besoin de privilégier d’autres alternatives afin d’éviter une hausse du nombre de cas de crimes.

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Le Principal State Counsel avance dans son article que la pandémie de coronavirus a permis d’augmenter l’utilisation de transactions numériques (« cashless transactions ») dans le monde. Un système qui, pour Me Muneesamy, « est plus hygiénique et traçable, et qui prive les criminels de la facilité que propose l’argent liquide ». L’homme de loi rappelle qu’il existe « un lien solide » entre l’argent et de nombreux crimes, et qu’ainsi, une réduction de l’utilisation d’argent liquide amènera une réduction du taux de criminalité. « Grâce à cela, un taux de criminalité en baisse réduira les coûts économiques dus aux crimes », explique le Principal State Counsel.

L’homme de loi soutient par ailleurs que « la criminalité et l’argent font bon ménage », comme on peut le constater dans la plupart des délits, à l’instar des vols, du trafic de drogue ou encore des agressions mortelles. Au niveau mondial, l’argent est perçu comme le dénominateur commun des actes de terrorisme, de piraterie et de guerre. « La transaction en espèces est prisée par les criminels, car elle est plus difficile à détecter et ne laisse pas de traces, facilitant donc les transactions secrètes », soutient encore le Principal State Counsel. D’où l’importance de privilégier les modes de transactions alternatifs, principalement numériques, et qui sont « plus fiables que l’utilisation d’argent liquide, comme à Maurice, où les transactions se font par cartes de crédit ou de débit, par Juice, Paypal ou My.t Money », avance Me Muneesamy.

Privilégier le « cashless payment »

Il soutient de plus que la hausse de transactions numériques perdurera du fait de la pandémie, d’autant que celles-ci sont plus sûres. « L’utilisation du numérique est plus fiable, en plus d’être répertorié, contrairement à l’argent liquide. » S’appuyant sur les méthodes utilisées par les plus grandes puissances mondiales, comme les États-Unis et la Chine, pour favoriser le « cashless payment », le Principal State Counsel fait état d’estimations de baisses conséquentes du taux des activités criminelles. L’homme de loi met toutefois en garde contre la possibilité que les criminels trouvent « d’autres alternatives » que les transactions en espèces pour continuer à sévir, comme de revenir au système d’échange (« barter system »), ou encore de se tourner vers les devises étrangères, l’or, la drogue ou le trafic de cigarettes. Il rappelle toutefois que ces alternatives demeurent « moins faciles » que l’utilisation d’argent liquide, et que le taux de criminalité lié à l’argent continuera de baisser.

Il existe cependant une contrainte face à la hausse de l’utilisation de transactions numériques, soit une hausse de la cybercriminalité. Malgré cela, le Principal State Counsel soutient que les transactions numériques sont « plus faciles à détecter » et demeurent « plus fiables » que l’utilisation d’argent liquide, rappelant de plus le besoin de réduire les crimes liés à l’argent pour réduire les pertes économiques.

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