Lunetterie : Plastinax Austral vise une croissance de 20% d’ici 2021

Rachetée par ENL en 2000 et seule fabricante de lunettes de l’océan Indien, Plastinax Austral a depuis quatre ans retrouvé le chemin de la profitabilité. Elle a remboursé ses dettes et se lance maintenant dans la vente en ligne. Elle veut augmenter son chiffre d’affaires et ses bénéfices de 20% d’ici deux ans.

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Avec une capacité de production de 80 000 à 100 000 lunettes par mois, Plastinax Austral fabrique une large gamme de lunettes de soleil, d’optique et de sécurité, et les exporte principalement vers les États-Unis (70%) et en Europe (25%). Le reste va vers d’autres marchés comme l’Australie, l’Afrique du Sud, l’Argentine et le Canada. Elle fournit des marques prestigieuses aux États-Unis et en Europe comme Costa, Native, Maui Jim et Honeywell. « Nous avions pas mal de clients en France mais cela concernait des lunettes de gamme inférieure. Notre stratégie a évolué, nous travaillons désormais dans le haut du segment, notamment avec la marque Maui Jim, No 3 aux États-Unis en matière de verres solaires », a déclaré Nicholas Park, General Manager.

Quant à la marque américaine Costa, il s’agit du plus gros client de Plastinax. En fait, les marques Costa et Native représentent 45% de l’activité de Plastinax. La marque Maui Jim, elle, représentait environ 50 000 pièces fabriquées en 2018 et ce chiffre devrait atteindre 100 000 durant la présente année financière. « Ces dernières années, nous avons consenti de gros investissements pour aller chercher la croissance. Par exemple, nous avons doublé le nombre de machines. Pour fabriquer des lunettes de bonne qualité, il faut des presses de bonne qualité. Nous avons 25 nouvelles presses, sachant que le prix de chaque presse coûte entre Rs 1 million et Rs 2 millions. Par ailleurs, nous avons refait l’atelier de décoration et avons investi dans l’encadrement avec un département d’ingénierie et un département de qualité. Nous avons aussi travaillé à la certification ISO 9000 que nous avons obtenue en octobre dernier », poursuit Nicholas Park.

Mais le chemin du succès a été parsemé d’épines. Ce n’est que depuis quatre ans que la compagnie est rentable. « Plastinax appartenait à un groupe français et était en faillite. ENL a racheté l’entreprise et décidé de relever le pari de la rendre profitable. Nous avons travaillé dur pour changer le “business model” tout en contrôlant nos coûts et aujourd’hui, nous sommes profitables et les clients nous font confiance. En outre, nous avons remboursé nos dettes », a expliqué Nicholas Park. Plastinax a fait le choix de se lancer dans la lunetterie haut de gamme et ce choix s’est révélé payant. L’entreprise a vendu 960 000 paires de lunettes pour l’exercice financier juillet 2017 à juin 2018 et projette d’en vendre 985 000 pour l’actuelle année financière qui clôturera le 30 juin 2019.

Les années à venir promettent d’être meilleures car avec le vieillissement de la population et l’utilisation intensive des outils technologiques, les besoins en lunetterie iront croissant dans le monde. Le marché des verres solaires progresse également. Actuellement, Plastinax travaille essentiellement dans le segment des verres solaires (85% de sa production) mais progresse également dans le domaine de l’optique (7%), alors que la lunette de protection représente 8% de sa production. Ses progrès sur le segment solaire et optique augurent une bonne croissance dans le futur. D’ailleurs d’ici à 2020, Plastinax Austral espère enregistrer une croissance de 20% de son chiffre d’affaires et de ses profits. Elle semble être sur la bonne voie car il lui faut vendre 65 000 lunettes par mois pour couvrir ses frais fixes et elle en vend actuellement environ 80 000. Sur le dernier exercice financier, l’entreprise a réalisé des bénéfices de Rs 10 millions, en nette progression par rapport à 2017, lorsqu’elle avait engrangé des profits de Rs 4 millions. Quant à son chiffre d’affaires, il s’est élevé à Rs 290 millions pour l’exercice 2017-2018.

Concernant sa marque locale Helios, elle vend quelque 6 000 lunettes par an, mais cette marque est appelée à se développer puisque Plastinax se lance dans le commerce en ligne pour toucher davantage les étrangers. « Nous allons développer le commerce à l’international à travers notre site internet. Cela permettra aux étrangers d’avoir accès à des lunettes de haute qualité sous la marque Helios et à des prix inférieurs que celles que nous fabriquons pour les grandes marques. La première année, nous espérons générer entre 10 000 et 15 000 ventes grâce au commerce en ligne », explique Nicholas Park.

Seule ombre au tableau : la distance des principaux marchés. D’où l’importance de la vente en ligne. « Ce n’est pas facile de convaincre les clients étrangers lorsqu’on est une petite île dans l’océan Indien », dit-il. En outre, les principaux concurrents de Plastinax sur le marché de la lunetterie haut de gamme sont des géants mondiaux, tels que l’Italien Luxottica. Celui-ci travaille pour les marques comme RayBan, Oakley et Persol, fabrique de gros volumes et possède même des usines en Chine.

Pour maintenir sa compétitivité, l’entreprise investit constamment dans la recherche et le développement de nouvelles technologies. La plupart des lunettes sont fabriquées à partir de Grilamid TR-90, un polymère plastique révolutionnaire. Le processus de triple injection fait sa fierté, l’entreprise est la seule au monde à offrir cette technologie. Elle a d’ailleurs déposé un brevet pour les États-Unis et l’Europe en ce sens. La triple injection permet d’injecter trois couches de TR-90 sur chaque lunette. Les granulés de TR-90 sont colorés avant l’injection, évitant ainsi l’éclatement de la peinture. Comme chaque couche peut avoir une couleur différente, le résultat final donne l’impression d’acétate, mais avec la légèreté et la forme de mémoire du TR-90 (30% plus léger que l’acétate). « Nous sommes les seuls au monde à fabriquer des lunettes à triple injection et nous avons obtenu le brevet depuis 2016. Cette méthode de fabrication concerne 30% de notre production », souligne le General Manager.

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