Luttant contre le changement climatique : Le microplastique met les ressources marines en réel danger

Coup d’envoi d’une campagne de nettoyage à Pointe-aux-Piments demain

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La guerre au plastique a été déclarée par le ministère de l’Environnement cette année à travers de nouveaux règlements, dont l’interdiction de l’utilisation du plastique à usage unique. Le plastique demeure cependant une véritable calamité pour l’environnement. Gâchant grandement la beauté du pays et la rendant encore plus vulnérable face aux effets du changement climatique, le microplastique représente aussi un autre danger, encore plus important pour les ressources marines.

En vue du lancement d’une campagne de nettoyage des plages et d’autres sites touristiques en marge de la prochaine phase de la réouverture du pays à partir du mois d’octobre, le ministre de l’Environnement, Kavy Ramano a exprimé ses craintes sur les dangers du microplastique sur les ressources marines. « 14% des déchets sont le plastique. C’est une raison de plus pour que nous nous rendions à l’évidence à quel point le plastique est une véritable calamité à laquelle nous devons faire face. Nous devons nous serrer les coudes pour faire face à la pollution plastique. La pollution marine et la création du microplastique représentent un véritable danger pour la faune et la flore et des ressources marines », a-t-il dit.
Il a poursuivi en soutenant que la question n’est pas uniquement l’impact sur les coraux ou les cours d’eaux, mais de savoir à quel point les ressources marines sont en énorme danger. Kavy Ramano a demandé « que le comportement du Mauricien change ». Concernant la pollution en mer, il a déclaré que des rapports environnement récents ont dévoilé que d’ici 2050, le nombre de déchets plastique pourra surpasser la quantité de poissons dans les océans. Il souligne qu’il faut se rendre compte « que notre comportement met en danger un pan de notre écosystème ». D’ailleurs, a-t-il dit des pénalités fixes sont maintenant en vigueur pour décourager les gens à jeter leurs ordures partout. Le déversement illégal mène à une amende de Rs 25 000.

1,1 kg de déchets par citoyen

La gestion des déchets, a expliqué le ministre de l’Environnement, est devenue un défi majeur. Les déchets sont générés par le consommateur mauricien, les opérateurs locaux sans oublier les hôteliers mauriciens. « Nous produisons 1 500 tonnes de déchets par jour pour une population de 1,3 million de personnes, soit 1,1 kg par habitant », a-t-il dit tout en précisant que plus de 500 000 tonnes de déchets sont enfouies annuellement à Mare-Chicose. Et au cours des dix dernières années, le taux annuel de déchets a enregistré une hausse de 2%. Et pour gérer ces déchets plastiques, il a souligné qu’une somme de Rs 1,5 milliard est déboursée par le gouvernement. « C’est une dépense importante pour l’économie mauricienne », a-t-il concédé.
L’un des acteurs économiques, aussi émetteur de déchets, est l’hôtellerie. Pour participer à la préservation de l’environnement, plusieurs hôtels ont déjà initié, à leur manière et à leir niveau diverses actions. Kavy Ramano a fait ressortir que ce secteur génère des déchets alimentaires et des déchets verts. Et d’ajouter que le département de la gestion des déchets solides de son ministère travaille sur une collaboration pour assurer le compostage des déchets alimentaires et des déchets verts du secteur de l’hôtellerie. Évoquant la vulnérabilité de ce secteur, il a souligné aussi que le touriste est aujourd’hui très conscient de l’environnement. « Cette exigence est tout à fait normale », a-t-il dit. Et d’ajouter que « le touriste regarde aussi les pratiques environnementales du pays qu’il visite », dit-il.

Lancement de la campagne

Et pour cette campagne de nettoyage qui sera lancée par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, demain sur la plage publique de Pointe-aux-Piments. Kavy Ramano a indiqué que cette initiative concerne le nettoyage de la région Nord avec 12 sites identifiés, allant de Balaclava à Grand-Baie. Lors de ce lancement, trois sites seront visités par le Premier ministre. Des travaux de nettoyage et d’embellissement seront toujours en cours dans les autres sites concernés. Le ministre de l’Environnement ajoute que des travaux préliminaires de nettoyage ont déjà commencé par les autorités le 5 juillet.
Après le démarrage au Nord du pays, cette campagne continuera dans les hôtels à travers le pays. Le 29 juillet, les sites désignés des régions côtières autour de Maurice et certains sites touristiques seront nettoyés. Des sites désignés autour de l’île et quatre îlots qui sont îlot Gabriel, île Plate, îlot Bernache et île-aux-Bénitiers seront nettoyés le 18 septembre. D’autres endroits dans la zone côtière ainsi que des sites touristiques seront nettoyés le 29 octobre. La population est aussi invitée à participer aux initiatives de nettoyage et d’embellissement, tout en respectant les consignes sanitaires. Selon le ministre, ce nettoyage s’échelonnera dans d’autres régions du pays.
Pour sa part, le président de la Mauritius Promotion Tourism Authority (MTPA), Nilen Vencadasmy, a déclaré que de meilleures conditions sont mises en place pour accueillir les touristes. De son côté, Désiré Elliah, vice-président de l’AHRIM a avancé que la campagne est une urgence nationale. La reprise des activités touristiques, a-t-il dit, passe à travers une destination plus verte, plus propre et saine. D’ailleurs, a-t-il poursuivi, la tendance du moment est le Green Travel car le voyageur est plus conscient de son impact sur l’environnement et la communauté locale, mais aussi, ce que fait la destination en matière environnementale. Il a souligné que « le visiteur post-Covid sera soucieux et pointilleux en matière d’hygiène et de sécurité ».
Le président de la Tourism Authority, Lindsay Morvan, a déclaré que l’indiscipline « est grande chez les Mauriciens en matière de protection de l’environnement ».
Cette campagne de nettoyage est menée avec la collaboration du ministère de l’Environnement, de la MTPA, de la Tourism Authority, de la Beach Authority, de l’AHRIM, du Bureau du Premier ministre, des autorités locales, en particulier les conseils de district, le National Youth Environment Council et des groupes hôteliers concernés.

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