Après DIDI (Deklarasion Iniversel Drwa Imin) en 2009, Alain Auriant revient avec l’album Chantons les droits humains – réalisé avec le soutien de la National Human Rights Commission (NHRC) et l’ONG Droits humains océan Indien (DIS-MOI). Dix titres en français, abordant les dix droits fondamentaux, composent cet album. Il s’agit à la fois d’un outil de sensibilisation et de création musicale. Cette collaboration marque également la détermination de la nouvelle équipe de la NHRC, d’agir en partenariat avec la société civile et les artistes.
Après une carrière dans le circuit hôtelier, Alain Auriant s’est consacré au travail social, à travers l’ONG Sa Nou Vize, dans son quartier, à Rose-Belle. Toutefois, il n’a jamais abandonné la chanson. Membre d’Amnesty International, puis de DIS-MOI, il chante sur les droits humains depuis plus de 17 ans. On lui doit DIDI, Par mwa rasis pa pou pase, notamment, parmi ses chansons engagées. Alain Auriant a également remporté le prestigieux Kora Award, récompensant les meilleurs artistes africains, en 2005, avec le titre Je t’aime encore, figurant sur la compilation French Kiss.
Parlant de cette nouvelle aventure, Alain Auriant indique qu’il y a trois ans, il a été sollicité par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) à Maurice, pour écrire une chanson sur les droits humains. Ce qui lui a donné l’idée de revenir par la suite, avec un album complet. « Les différents titres touchent tous les droits humains. Il y a par exemple, Grand-père, grand-mère, les enfants ont des droits ou encore, Jeunesse et droits de l’Homme », a-t-il fait ressortir. Alain Auriant a ajouté avoir écrit cette dernière chanson après avoir eu l’occasion de voir que les jeunes étaient bien engagés et dynamiques, dans les îles de l’océan Indien.
Initialement, l’album devait comporter huit titres. Après les incidents à la prison de Melrose, en juillet dernier, cela lui a inspiré le morceau Entre ces quatre murs, qu’il sert en bonus sur l’album. De même pour le morceau Drwa de lom divan, écrit pour le PNUD, qu’il reprend avec Mario Justin.
Alain Auriant précise que son engagement envers les droits humains ne se limite pas à la chanson. Il assure la mise en pratique avec l’ONG Sa Nou Vize, en encadrant les familles démunies de son quartier. « Quand les gens vivent dans la pauvreté, leurs droits sont bafoués », dit-il. C’est dans ce même contexte que l’ONG a lancé il y a quelque temps, une crèche et une école préscolaire. « Nous avons compris que s’il y avait autant d’échec au PSAC, c’est parce qu’il y avait des problèmes à la base. Nous avons donc voulu donner un meilleur départ à ces enfants. »
Sa Nou Vize assurait déjà l’accompagnement scolaire et avait mis sur pied, dès sa création, un atelier de musique, où les enfants peuvent apprendre à jouer de plusieurs instruments.
Alain Auriant s’est dit fier de s’associer à la NHRC et à DIS-MOI pour ce nouveau projet. Il souhaite qu’en cette période de fêtes, les gens en profitent également, pour écouter des chansons sur les droits humains.
Pour Me Satyajit Boolell, Senior Counsel, président de la National Human Rights Commission (NHRC), le partenariat avec Alain Auriant et DIS-MOI, pour cet album, cadre avec les responsabilités de la Commission, de faire connaître les droits humains. « Nous savons que les méthodes traditionnelles ne suffisent pas toujours. Les droits humains peuvent paraître abstraits, juridiques, lointains, surtout pour les jeunes. Pour les personnes éloignées des institutions, pour celles qui n’ont jamais appris à nommer ce qu’elles vivent, une chanson peut expliquer mieux la dignité humaine, qu’un long discours », devait-il mettre en exergue.
C’est la raison, a-t-il ajouté, que la Commission souhaite encourager une éducation aux droits humains ancrée dans le réel, adaptée aux publics, ouverte aux formes créatives. De même, a-t-il poursuivi, l’éducation aux droits humains ne se limite pas aux bancs de l’école. « Elle se construit dans les familles, dans les quartiers, dans les médias, dans les espaces culturels, et dans la musique », dit-il.
Il estime ainsi qu’en soutenant l’album Chantons les droits humains, la Commission remplit pleinement sa mission d’assistance au développement de programmes éducatifs innovants. « Je tiens à souligner la valeur de cette collaboration entre un artiste engagé, une organisation de la société civile et une institution nationale des droits humains. C’est exactement ce type de coopération que la Commission prône », estime-t-il.
Me Boolell souhaite que les chansons de l’album soient écoutées largement : dans les écoles, dans les foyers, dans les espaces publics, et qu’elles contribuent à faire grandir une génération plus consciente, plus respectueuse et plus solidaire.
Kashif Imambaccass, Programme Manager à DIS-MOI, affirme lui aussi que c’est un honneur de collaborer avec le NHRC et Alain Auriant, sur ce projet. « La chanson est une manière de faire mieux comprendre les droits humains. Cet album couvre tous les droits. » Il précise qu’Alain Auriant, qui avait rejoint Amnesty International en 2008, est aussi un membre de DIS-MOI depuis sa création.
L’album a été enregistré en live au studio Views Records, à Rose-Belle, par l’ingénieur du son, Jean-Marc Constance. Plusieurs musiciens, dont ceux d’Ottentik Groove et de The Prophecy, ainsi que Jason Heerah, y ont apporté leur contribution. Les différents titres sont disponibles sur les plateformes de streaming. L’album physique est aussi en distribution sur une clé USB, auprès de l’ONG Sa Nou Vize.

