Divorce : Quand l’amour ne rime plus avec toujours

On ne peut que compatir quand on entend parler de divorce car cela résulte de l’échec d’un mariage ; d’un amour déçu et blessé, quand sont barricadées les portes du dialogue amoureux et charnel. C’est la décision d’un couple qui ne peut plus communiquer. C’est tout le monde de la famille d’hier qui change. C’est un autre monde de relations et d’activités à reconstruire sous le regard de ceux qui comprennent ou critiquent. Souhaitons que ceux qui ont trouvé essentiel de divorcer arrivent à trouver de la sérénité et de la paix autour d’eux.

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La décision de divorcer résulte de l’échec d’un mariage : un amour déçu, blessé, quand les portes du dialogue charnel et amoureux se sont barricadées. Chaque divorce implique des dépenses pour payer l’avoué et les démarches effectuées : le nom du couple affiché dans la presse, payer l’avoué qui présentera le cas devant la Cour, décider comment se répartiront les biens acquis pendant le mariage.

Les procédures pour divorcer

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Il est obligatoire d’avoir un avoué pour préparer une procédure de divorce relatant les problèmes du couple pour être présentés à la Family Division de la Cour suprême. Les personnes touchant un revenu de moins de Rs 12,000 peuvent recevoir une legal aid pour payer l’avoué. Personne ne doit faire pression sur le judiciaire quand une affaire est en cours ou sub judice.

Concernant le divorce par consentement mutuel, un contrat est préparé pour statuer sur le partage des biens et des dettes entre les époux désormais séparés, ainsi que sur le montant de la pension alimentaire. Dans la pratique, ce type de divorce va plus vite. La Cour peut aussi refuser une demande de divorce si la personne a menti. Un divorce est d’abord provisoire. Ce n’est qu’après trois mois qu’il sera permanent.

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Un mariage sur 3 aboutit au divorce

Voici les chiffres concernant les divorces durant ces récentes années.

En 2018 : 10,034 mariages – 2,780 divorces, soit 27,7%

En 2020 : 6,929 mariages – 2506 divorces, soit 36.2%

En 2021 : 8,186 mariages – 2,558 divorces, soit  31,2%

Les 2,558 divorcés de 2021

Parmi ces 2,558 divorcés, signalons que 428 n’en étaient qu’à leur première année de mariage, 1,495 entre leurs 10-25 ans de mariage, et 187 avaient plus de 25 ans de mariage.

Effets du divorce sur les enfants

En 2021, 18,8 % des couples qui ont divorcé n’avaient pas d’enfants ; 67,6% avaient deux enfants, et 48 couples avaient 4 ou plus d’enfants.

Qui assurera la garde des enfants et leurs jours de visite à leurs parents ? Le point le plus épineux du divorce concerne l’avenir des enfants qui se retrouvent partagés dans leur amour filial. Malheureusement, certains souffriront de troubles psychiques qui peuvent affecter leurs études et leur sexualité, car ils ont été témoins de la violence domestique touchant 86,7% des femmes et 13,3% des hommes. La violence verbale ou VBG peut devenir humiliante ou menaçante. Il faut savoir que 18,4% des Mauriciens sont victimes de VBG et que l’État mauricien dépense quelque 15 millions pour traiter ces cas. En 2022, 8 femmes ont péri sous les coups d’hommes qui prétendaient, à un moment, les aimer.

Les divorcés remariés

Les personnes divorcées-remariées continuent à souffrir de nombreuses exclusions. Les chrétiens, par exemple, ne pouvaient recevoir le sacrement de l’eucharistie, même s’ils étaient des pratiquants fidèles et réguliers. L’Église catholique a revu sa ligne de conduite car il y a des divorces inévitables. La société évolue et accepte plus facilement les remariages. Les hommes divorcés se remarient en plus grand nombre que les femmes divorcées.

Terminons sur
une note positive

Le Score Global du Bonheur, selon le sondage VERDE, a grimpé de 2% dans notre République, car il s’élève à 61,3 en 2023 contre 60,1 en 2021. C’est une éducation sexuelle positive et complète qui peut aider à avoir moins de divorces et de crimes dans notre pays, car la vie conjugale est une construction journalière construite dans le dialogue et l’acceptation du conjoint avec ses qualités et ses défauts.

Monique Dinan

 

Témoignage – Divorcée après 30 ans d’un mariage heureux

Suite à votre article du 30 avril qui m’a interpellée, je voudrais juste apporter un petit témoignage en tant que femme divorcée (après 30 ans d’un mariage heureux) malgré moi… je me suis toujours identifiée comme une victime du divorce… déjà de par mes convictions religieuses ! Ceci dit, contrairement à ce que les médias nous font croire, le divorce n’apporte que souffrance, désarroi et des dégâts collatéraux tant au niveau des enfants qu’au niveau de la famille en général. Non, ce n’est pas une chose banale, et je ne supporte pas cette expression insipide comme “le divorce n’est pas fait pour les chiens… on peut refaire sa vie…”

Heureusement que, malgré toutes mes tribulations, ma foi ne s’est pas ébranlée et j’étais soutenue et accompagnée par les membres de ma paroisse.

Il faut aussi souligner qu’avec le divorce, viennent aussi les problèmes financiers, déjà que les frais de divorce coûtent un maximum et il était hors de question (en ce qui me concerne) d’un consentement mutuel car fondamentalement, on ne consent pas à un divorce. Par conséquent, au bout de 3 ans, le divorce a été prononcé “by faute” à l’encontre de l’époux adultère (une petite victoire, malgré tout) car se retrouver au tribunal dans une salle bondée devant un parterre d’anonymes (avocats, juges, etc., et se demander pourquoi on se retrouve dans ce lieu hostile devant ces gens qui ne connaissent rien de votre vie et qui doivent décider de votre sort…

Pour résumer, une phrase de Père Gilbert : “Essayer de raisonner un homme en plein démon de midi qui est tombé follement amoureux d’une midinette ayant l’âge de sa fille est de l’ordre de l’impossible…”

Je valide pleinement ce que vous dites “…et celles dont le nombre devrait diminuer drastiquement sont les femmes briseuses de ménage” et j’ajoute qu’elles sont nombreuses et de plus en plus jeunes… hélas !

Bien à vous

Victoire

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