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Dojo de St Pierre : On ne badine pas avec le Kyokushin Karate

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Dojo de St Pierre : On ne badine pas avec le Kyokushin Karate

Du 9 au 12 janvier, le Shihan David Pickthall, vice-président de l’International Federation of Kyokushin Karate était à Maurice pour un séminaire, procéder au passage de grade de quelques élèves et aider les pratiquant à se perfectionner. Scope est allé au Dojo de St Pierre pour découvrir cet art martial puissant qui connait un véritable engouement à Maurice depuis quelques années.

Cet après-midi, le Dojo de St Pierre grouille d’élèves. “Osu” lance chacun à son arrivée en guise de salutation. En japonais cel veut dire “patience, respect et appréciation.” Les élèves de différents âge se présentent dans leurs kimonos accentués par des ceintures aux différentes couleurs indiquant leurs niveaux respectifs. “Dans le karaté kyokushin, on débute par le blanc pour passer au l’orange, au bleue, au jaune, au verte, au marron et au noir”, explique le sensei Nazir Khan Hossen, président du club et ceinture noire quatrième dan de la discipline. La ceinture noire est elle divisée en plusieurs dan. On passe du un à dix si on réussit à tous les tests répartis sur plusieurs années.

Entraînements.

Dans le dojo, l’heure est à la concentration. Quelques échauffements et étirements et les voilà partis pour une séance de kata qui sont les formes et les figures que l’on retrouve dans les arts martiaux. Petits et grands saluent et observent l’instructeur, Rehad Hossen, ceinture noire troisième dan. Il s’agit du fils du président du club qui conduit les entraînements également.

“Oi zuki chudan”, crie-t-il. Comprenez:  “Coups de poings vers le milieu.”  Directives que tous les élèves suivent en criant  alors que le sensei compte le nombre de coups lancé en japonais. Chaque élève participe aux entraînements deux fois par semaine pour des sessions de deux ou trois heures selon les niveaux.

Le karaté kyokushin va bien au-delà des katas et des coups de le vie. C’est une discipline intense qui implique le close combat et où les coups sont puissants. Sa devise est “Ichigeki”, ce qui signifie : “Un coup, une victoire.”

“Dans notre discipline, nous mettons l’accent sur la force.Un unique coup devrait suffire. On vise les os et non pas la chaire. Toute la force provient du ventre, on appelle cela le kiai”, explique le sensei Nazir Khan Hossen. Les entraînements sont axés sur le durcissement du corps. Il conseille d’ailleurs aux adhérants de se muscler en parallèle. On apprend également comment placer le bras pour bloquer les coups sans se faire mal.

Combats.

Les combats durent de deux à trois minutes à Maurice. Les adversaires sont départagés par points. “Il y a quelques appellations spécifiques comme le wazahari; un coup de poing ou coup de pied qui fait vaciller l’adversaire pendant trois secondes minimum ou le ipon qui le fait vaciller pendant plus de 6 secondes”, explique le président du club. Il ajoute qu’il y a de nombreuses compétitions organisées au niveau nationale et qui attirent de plus en plus. “À la dernière compétition organisée dans un collège, nous n’avions pas suffisamment de chaises pour les spectateurs. Il y a un engouement certain pour la discipline.”

Il souligne cependant que le respect de l’adversaire est un concept indissociable de cette discipline. “On respecte l’adversaire, on le salueavant et après le combat qu’on gagne ou qu’on perde et on ne l’attaque pas brutalement. Il y a des règles strictes selon lesquelles on ne peut pas donner des coups au visages et à l’entre-jambe.” À ce sujet, comme tous les arts martiaux, la discipline est un aspect essentiel. “Ça vous apprend la discipline, à maîtriser vos peurs et à vous épanouir. C’est pour cela que j’encourage les parents à inscrire leurs enfants. beaucoup de parents envoient leurs enfants parce qu’ils ont un excès d’énergie, ça permet de canaliser cette énergie.”

Shihan David Pickthall : “Il y a un bon niveau à Maurice”

Du 9 au 12 janvier, le Shihan David Pickthall – titulaire de sept dans et vainqueurs de 24 compétitions internationales, était chez nous pour un séminaire de 3 jours et aussi pour la montée en grade de certains élèves. Il était à sa deuxième. Le Britannique remarque qu’il y a eu “Beaucoup d’améliorations depuis ma dernière visite notamment au Dojo de St Pierre.”

Il soutient qu’il trouve qu’il y a un bon niveau ici. “Tout le monde peut s’améliorer. Ce sera dur, mais les Mauriciens ont l’habilité de participer aux compétitions internationales. Étant dans un environnement différent, dans un pays différent avec de la nourriture différente, il y a du stress mais on doit apprendre de ce stress.”

Parlant du Kyokushin karate, il devait faire ressortir que : “Cette discipline est une version full contact du karaté. Même les techniques les plus simples requièrent qu’on y mette beaucoup de puissance, ce qui est différentes de certains arts martiaux. Ça aide à avoir un corps fort, un esprit fort. Ce qui est très bon pour baisser le stress pour aider les enfants à être concentrés et disciplinés.”

Le Shishan fait ressortir qu’il y a désormais beaucoup d’adhérents à travers le monde notamment grâce aux réseaux sociaux. “On travaille beaucoup sur les réseaux sociaux pour attirer les enfants et les adolescents. Il a aussi plus de filles qui nous rejoignent. Le niveau monte en permanence, l’attitude des filles est excellente.”

Origines

Le kyokushin a été créé par Maître Masutatsu Oyama qui a suivi l’enseignement des plus grands parmi lesquels Ô Sensei Funakoshi Gichin.

Ce style japonais (Gojû Ryu et Shotokan) utilise les techniques du poing, le travail respiratoire, les mouvements linéaires. Les formes circulaires viennent du Taikiken de Maître Kenichi Sawai. Le Maître Masutatsu Oyama a aussi puisé dans les arts martiaux chinois et coréens avant de faire sa propre synthèse basée sur ses recherches et des sensations personnelles.

Au Japon, puis à travers le monde, Masutatsu Oyama a su faire connaître le kyokushin à travers de nombreux ouvrages. Maître Oyama est devenu de son vivant une véritable légende.