Deux mille billets sont en vente depuis ce jeudi 27 avril, sur le Rezo Otayo, pour l’unique concert (à ce stade) de Cassiya Roots, qui se tiendra le samedi 6 juin à 19h30 au J&J Auditorium de Phœnix.
Comme son nom l’indique, Cassiya Roots réunit « les musiciens et artistes fondateurs » du groupe mauricien très connu, nommément Alain Ramanisum, Gérard Louis, Alain Lafleur, Bruno François, Christophe Serret et Jean-Claude Fanfan. Un album, Kan soley leve, sort incessamment…
Ils ont éprouvé un besoin urgent de se retrouver ensemble sur une même scène, le temps d’un concert, le temps d’un album, mais surtout, pour faire vivre et revivre le son Cassiya. « C’est un élément totalement unique et à part entière, dans lequel des milliers de Mauriciens se retrouvent. Pas uniquement des fans de Cassiya, groupe d’origine qui nous a vus naître. Mais également des fans d’Alain Ramanisum et Ravana, de Gérard Louis et de ses musiciens », explique Alain Ramanisum. La superstar mauricienne animait, aux côtés de Gérard Louis, arrangeur d’origine de Cassiya, d’Alain Lafleur, de Jean-Claude Fanfan et de Bruno François, et de Rama Poonoosamy et Kamini Bubooa de l’agence Immedia, une rencontre avec la presse. C’était mercredi 26 avril à l’hôtel Le Saint Georges, à Port-Louis.
Ce vendredi 28, un album, Kan Soley Leve, signé Son Cassiya Roots (voir plus loin), atterrit dans les bacs des disquaires. « Notammenent, chez RZ Fashion à Rose-Hill, chez Dany Music et chez DJ Nitish, à Port-Louis. Et d’ici mi-mai, au pis aller, nous aurons aussi l’album sur support USB, puisque de nos jours, tout est digitalisé », explique Gérard Louis. Et le samedi 6 juin, donc, l’auditorium J&J de Phœnix accueillera sur ses planches toute la petite bande réunie pour l’occasion, le temps d’un unique concert. Il faut savoir que Cassiya Roots s’est déjà produit à La Réunion, nommément au théâtre de Saint-Gilles et au Tampon en décembre 2022.
Il ne s’agit pas d’un coup de tête, mais plutôt d’un coup de cœur. Alain Ramanisum et Gérard Louis expliquent : « Nou zwenn, nou koze touletan. Ek proze rezwenn, fer enn konser Cassiya pou nou bann fan, depi lontan noun anvi fer sa. » Alain Ramanisum souhaitait une belle réunion de toute la grande famille Cassiya autour de ce projet. « Nous avons donc pris contact avec chacun qui, dès le départ, a fait partie de cette grande aventure… Hélas ! certains n’ont pas été d’accord avec le projet. Nous respectons leur choix d’ailleurs. Noun ale ek enn santima lape. Nou pena la enn anver personn. Et quand nous avons appris de la bouche de certains qu’ils ne souhaitaient pas s’associer à nous, dans cette aventure, nous avons accepté et nous respectons les décisions des uns et des autres. »
Du coup, « il fallait donc une identité nouvelle pour cette entité qui veut faire revivre et perdurer le son Cassiya ». Ainsi est né Cassiya Roots ! a résumé Rama Poonoosamy, directeur de l’agence Immedia et « partenaire des débuts de Cassiya ». L’organisateur du concert du 6 juin à l’auditorium J&J a fait un rapide rappel des débuts de ce groupe-phare de la scène locale, dont les principaux membres ont, ensuite, souhaité suivre leurs voies en solo.
Fort ému par les souvenirs remués et les réminiscences de leurs grands débuts, Alain Ramanisum a expliqué dans quelles conditions il avait fini par se séparer de Cassiya, dont il était le pianiste attitré. Un musicien dans l’ombre, une voix qui se posait sur quelques morceaux, mais qui n’était pas la voix principale du combo. « Cassiya, c’est ma famille, musicale et humaine, tout autant. Quand le temps est venu pour moi de voler de mes propres ailes, je savais sciemment que je ne pouvais garder le nom Cassiya associé au mien, ni le son d’ailleurs. Ce son, il appartient à ces musiciens fondateurs qui seront sur scène le 6 juin. Quand j’ai créé Ravana, j’ai créé autour de moi un autre univers. »
Alain Ramanisum avait 16 ans quand Cassiya prend naissance. « C’est lui, le benjamin, qui a d’ailleurs, trouvé le nom Cassiya », a rappelé Rama Poonoosamy. « Pour nous, les ados de cette époque, on disait souvent “ya man”, pour signifier que ceci est bon. Donc, pour moi, c’était automatique que Cassis, c’est “ya man”, d’où Cassiya. » L’homme est revenu sur la période des vaches maigres du groupe. « Autan ki noun gayn sikse, noun osi gayn dimal ! Nous avons connu des jours où nous mangions du pain et “lapo poul”. Parski nou pa ti ena cash pou aste poul ! Et nous avons aussi été chassés quand des organisateurs de spectacle sont venus nous dire de déguerpir, parce qu’il y avait des groupes plus populaires et connus et que nous n’étions rien, à côté…»
D’album en album – publié, au départ, sur des cassettes audio, puis des CD – Cassiya s’est forgé une place de choix dans les cœurs et la vie des Mauriciens. Mais également des Réunionnais et d’autres îles de la région, et même au-delà. « Il y a énormément de Mauriciens qui vivent un peu partout dans le monde entier. Et il y a autant de fans du groupe, donc, éparpillés un peu partout autour du globe », a ajouté Rama Poonoosamy.
Cassiya Roots sera donc sur scène, prochainement. « Le temps de raviver la flamme qui ne s’est jamais éteinte, et de faire revivre nos grands moments », ont indiqué les organisateurs et artistes. Au menu de la soirée : « Bien entendu, les morceaux les plus connus de notre répertoire, mais également quelques nouvelles compositions qui se trouvent sur l’album “Kan soley leve” », a conclu Gérard Louis.