Il prend sa retraite : Finlay Salesse apprend à vivre off-air

C’est un Finlay Salesse très posé que nous rencontrons quelques jours après qu’il ait pris sa retraite. Un nouveau cap que l’ex-rédacteur en chef de Radio One aborde en toute sérénité puisque les 79 jours passés chez lui lors du confinement lui ont donné matière à réfléchir pour la suite. Écriture, jardinage, séries, marche seront ses principales activité. Mais comment se passer de l’actualité ?

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Je n’ai pas vu quelqu’un d’autre aimé le confinement autant que moi.” Ses 79 jours passés en total lockdown chez lui à Quartier Militaire, loin de toute agitation et des heures perdues dans les embouteillages ont facilité sa décision. “Je me suis retrouvé à faire une introspection, à repenser à ce que j’avais fait pendant tout ce temps et à me demander si cela valait la peine de continuer. Comme il ne m’était pas nécessaire de me rendre à Port-Louis et que je pouvais travailler de la maison, j’ai découvert les vertus du télétravail, les vertus du silence et j’ai réalisé que c’était aussi ça la retraite. C’est-à-dire arrêter tout et faire ce qu’on n’a pas l’habitude de faire.”

Son départ de la radio a en fait été envisagé dès août/septembre de l’année dernière. D’un commun accord avec Radio One, Finlay Salesse s’en aller en douceur. Mais puisque le confinement fut “une préfiguration de ma retraite anticipée”, l’ex-rédacteur en chef a senti que c’était le bon moment. “J’ai été rédacteur en chef de Radio One en deux occasions : de 2004 à 2006 et c’est quatre dernières années. Une responsabilité qui m’incombait 24/7. Mais ce n’est pas le travail qui m’a épuisé. C’est tout ce qui tourne autour.”

Écrire pour ne pas oublier

Dorénavant, Finlay Salesse ne se privera pas de rester en pantoufles à la maison. Cependant quelques projets se profilent déjà à l’horizon. “J’ai tellement de choses à dire et écrire et si je ne commence pas maintenant ça va se perdre”. Il compte ainsi regrouper un florilège de tous ses éditoriaux pour témoigner d’une époque. Il remontera depuis son passage au Mauricien, à Week-End, en passant à 5-Plus pour arriver à Radio One.

Un deuxième projet d’écriture suivra : “Je veux rendre justice à mes parents car j’ai l’impression de les avoir très peu connus.” Ainsi, explique-t-il :  Mes ancêtres étaient des travailleurs manuels d’une attitude et d’une honnêteté qui ont travaillé jusqu’à la mort. Mon père était un petit enseignant et ma mère était une demoiselle La Tulipe. Tu ne peux pas avoir un nom plus esclave que La Tulipe. Son père à elle, Emmanuel La Tulipe, était maçon. Et, quand il a arrêté d’être maçon, il est devenu charbonnier. Je veux montrer d’où je sors. Je n’ai jamais oublié le milieu dans lequel j’ai grandi. Ce n’était pas loin de Honda, à la rue Brabant. Disons un milieu dur qui a forgé mon caractère et sans oublier la politique forcément”.

Une riche et longue carrière

Finlay Salesse a porté plusieurs chapeaux durant les cinquante-cinq dernières années : journaliste, rédacteur en chef et politicien. Aujourd’hui, il se plait bien dans son rôle de retraité. “J’ai reçu des énormément de réactions sur Facebook et ailleurs. Des éloges mais aussi des incompréhensions. Ce serait hypocrite de dire que je suis insensible. Franchement ça flatte l’égo. Pour moi ce que la politique ne m’a pas donné, les auditeurs et mon métier me l’ont donné. A la limite je dirais même presque merci au MMM de m’avoir envoyé à Mahébourg en 83 pour me casser la gueule. Ce qui m’a permis de prendre mes distances de la politique et revenir au journalisme et d’avoir eu la carrière que j’ai eu”.

Alors qu’il a choisi, selon ses dires, de “quitter la lumière pour l’ombre”, Finlay Salesse sait d’avance que son quotidien et sa vie sociale seront remplis. Il continuera Dimanche Culture et éventuellement fera quelques brèves interventions sur les ondes.

L’heureux retraité

Depuis le 30 juin, il est heureux de “ne plus subir la dictature de l’horloge”. Néanmoins, il se fait un devoir d’écouter le premier bulletin à 7h avant de grignoter encore quelques minutes de sommeil et de descendre finalement du lit à 8h. Il effectue ensuite plusieurs heures de marche suivi d’un petit-déjeuner et puis enchaine avec son rendez-vous avec Megan Markle “Je suis à fond avec Suites actuellement”. Il retourne ensuite au lit pour au moins une heure de sieste et le reste de la journée se poursuit entre lecture, radio et la chaîne LCI ou le jardinage. “ Certes, j’ai coupé le moteur de la voiture mais je la laisse rouler librement sur cette descente de ma nouvelle vie”.

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