Le cafard du web

Dimanche après-midi. Votre « zenitude » s’estompe. Vous proclamiez pourtant : « Vivement dimanche ! » Vous sentez la lente montée du spleen envahir votre être. Nous ne sommes pas égaux face au blues. Vous consommez peut-être trop de romance dans les écrans ? Des pensées étranges vous gagnent… vous vous efforcez à songer à autre chose…

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Le temps d’attention du poisson rouge est de huit secondes. Celui des surfeurs du web est estimé à neuf secondes. Serions-nous devenus comme ces poissons d’aquarium ? Auquel cas notre bocal à nous serait nos écrans. Une étude a démontré qu’au-delà de 30 minutes dans le dédale du net, le cerveau des « adulescents » s’égare.

Ce qui est sûr est que les réseaux sociaux sont addictifs. Posez-vous des questions si vous vous réveillez la nuit pour vérifier qui de vos  « friends » ont « liké » votre «selfie».Combien ont validé l’image filtrée que vous postez. Seriez-vous un chouïa égocentrique sur les bords ? Paranoïa quand tu nous tiens…

Vous ne pouvez pas vous empêchez d’espionner des profiles en catimini. Cela vous plonge dans une sorte de curiosité mal placée. Et si vous ne recueilliez pas le minimum de « likes » escompté  (OMG) vous avez l’impression que personne au monde ne vous aime. Vous vous sentez esseulé(e). Frustré(e). Bienvenus sur Facebook mes tendres agneaux !

Des milliers de gens sont ainsi. Se faire suivre par un psy ne serait pas superflu. On vous expliquera le mécanisme des réseaux sociaux. Or, des psy dans les écoles est carrément nécessaire madame Leela Devi. Faites un geste pour la jeunesse 3.0. Et vous serez pionnière en la matière. Soyez à la page madame.

Etre, c’est être vu. C’est encore plus vrai par ce temps d’hyper-connectivité. Le monde n’existe que par un regard qui construit son objet. Ce monde n’est seulement ce que nous en percevons. Il n’est pas autre chose que la façon dont nous le regardons. Tout dépend de la façon dont nous choisissons de placer notre point de vue.

En clair, la nana que votre copain trouve super canon, peut s’avérer être un thon à vos yeux, une allumeuse qui a chaud au cul ! Ceci n’est pas un message personnel. Aujourd’hui, un critère d’hyper-visibilité règne sur le monde ; à défaut d’être célèbre, beaucoup cherchent à se montrer pour être vu.

Aux States des « adulescentes » ont recours à la chirurgie esthétique afin de mieux ressembler à leur double virtuel, mieux correspondre à  leur image sublimée à travers les filtres de Snapchat… C’est devenu un trouble psychologique obsédant d’avoir un défaut physique.

Ce  symptôme est baptisé « Snapchat dysmorphia».Tout cela pour exhiber une image encore moins vrai de soi. Nous n’en sommes heureusement pas là à Maurice. Quoique rien n’empêche un séjour en Californie pour celles qui peuvent se le permettre.

Comment s’aimer au-delà du regard des autres ? Telle est la question. Mais s’aimer soi-même n’est hélas pas une évidence dans ce monde de l’image. Aime-toi toi-même, et les autres t’aimeront. En vérité je te le dis.

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