Le « Syndrome du Coiffeur » : Quand le shampoing mène au risque d’AVC

Un moment de détente chez le coiffeur pourrait-il, dans de rares cas, se transformer en danger pour votre santé ? De plus en plus de professionnels de santé attirent l’attention sur le « syndrome du salon de coiffure », un risque potentiel d’accident vasculaire cérébral (AVC) lié à la position de votre cou lors du shampoing.

- Publicité -

Le passage au bac à shampoing, souvent perçu comme un instant de calme et de bien-être, expose pourtant votre cou à une posture qui, si elle est prolongée ou inconfortable, pourrait compromettre la circulation sanguine vers le cerveau.

Une posture inconfortable, la clé du problème

- Publicité -

C’est le neurochirurgien indien, le Docteur Arun L. Naik, qui a remis ce risque en lumière via un post viral sur Instagram. Selon lui, un AVC peut être provoqué lorsque le cou est « trop étiré ou positionné de manière inconfortable » lors de l’installation dans le bac.

Cette hyperextension risque de « comprimer et endommager les artères du cou, en particulier l’artère vertébrale ». Le résultat ? Une réduction potentielle du flux sanguin vers le cerveau, susceptible de déclencher un AVC.

 

View this post on Instagram

 

A post shared by Dr Arun L Naik MCh (@doclogues)

- Advertisement -

Un risque réel, bien que très rare

L’idée qu’une simple mauvaise posture puisse causer un AVC peut être alarmante, mais la Professeure Sonia Alamowitch, cheffe du service des urgences cérébro-vasculaires de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière de Paris, se veut rassurante.

« Les complications vasculaires liées à une compression prolongée des artères cervicales sont très rares, » précise la neurologue. « Tout un chacun ne va pas souffrir d’un AVC suite à une mauvaise posture cervicale, fut-elle prolongée. »

Elle indique que ce type d’événement survient plus souvent dans un contexte pathologique préexistant, par exemple chez des patients souffrant d’arthrose où l’usure des disques cervicaux forme des excroissances osseuses pouvant entrer en contact avec l’artère vertébrale. Des microtraumatismes, comme ceux engendrés par certaines manipulations cervicales (faire « craquer » le cou), peuvent aussi provoquer une déchirure partielle de la paroi artérielle.

Un syndrome identifié depuis les années 1990

Les premières mentions de ce que l’on nomme le « syndrome du salon de coiffure » remontent aux années 1990. Des neurologues avaient alors signalé des cas de patients souffrant d’étourdissements, de maux de tête, ou de pertes d’équilibre après avoir gardé le cou penché en arrière.

Dans les cas les plus graves, l’AVC constaté est qualifié d’« insuffisance vertébrobasilaire ». Une revue systématique de 2024, ainsi qu’une étude de 2016 dans l’International Journal of Stroke, confirment l’existence de ces cas, majoritairement chez les femmes. Le lien entre cette posture inconfortable et le risque d’AVC est désormais de mieux en mieux établi par les professionnels de santé.

Comment prévenir le syndrome du coiffeur ?

Bien que le risque soit faible, il est judicieux de prendre des précautions lors de votre prochaine visite. Le Dr Arun L. Naik recommande plusieurs mesures simples :

  • Soutien adéquat du cou : Demandez une serviette roulée ou un coussin à placer sous votre nuque pour empêcher une hyperextension excessive.

  • Ajustement de la position : Si possible, ajustez le fauteuil ou demandez au coiffeur d’abaisser la hauteur du bac pour que votre cou ne soit pas trop étiré vers l’arrière.

  • Faites des pauses : Si le lavage ou le soin est long, demandez à changer de position ou à faire une courte pause pour soulager les tensions.

  • Surveillez les symptômes : En cas d’étourdissements, de vertiges ou d’autres sensations inhabituelles pendant ou après le shampoing, parlez-en immédiatement à votre coiffeur et consultez un professionnel de santé sans tarder.

  • Informez votre coiffeur : Si vous avez des antécédents médicaux (pathologies vasculaires ou cervicales), prévenez le professionnel et envisagez des alternatives au bac si nécessaire.

En étant attentif à votre position et en communiquant avec votre coiffeur, vous pouvez continuer à profiter sereinement de votre moment de détente tout en minimisant ce risque rare.

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques