Leslie Collinson : Dans L’Atelier du brocanteur

A 71 ans, Leslie Collinson c’est ce passionné d’authenticité. A la recherche d’antiquité et d’objets rares, ce brocanteur d’expérience a toujours adoré chiner ici et là . Tout récemment, il a réalisé son rêve, avec l’ouverture de sa brocante à Rose-Hill.

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A  L’Atelier, boutique d’antiquités et d’objets de déco, on se croirait dans la caverne d’Ali Baba. Pas de pierres précieuses, ou de pièces d’or, mais des objets et des meubles centenaires entassés dans ce petit espace. Lampes, miroirs, tableaux, bougeoirs, sculptures, bibelots, fers à repasser charbon, marmites, chopines, canettes, machines à coudre, horloges, gramophones, fauteuils sont disposés, entre autres voitures miniatures bicentenaires. Une belle collection de divers objets pour Leslie Collinson qui a toujours été un bon chineur. A la différence de l’antiquaire qui est plus spécialisé et qui vend des objets d’exception remis en bon état, le brocanteur se procure toute sorte d’objets usés, susceptibles de capter l’intérêt d’un acheteur.

La brocante a ouverte ses portes début octobre à Rose-Hill.

Old Legends Never Die

Faisant le tour de sa boutique il nous conte l’histoire de cette lanterne antique provenant d’une édition limitée de Joseph Lucas Limited datant du début du 20e siècle. Ou encore, ce berceau centenaire en fer forgé rouillé dont la valeur a grimpé après simplement un léger coup de pinceau à la peinture blanche. “Des antiquités qui ont passé l’épreuve du temps, qui ont un passé et une histoire à raconter”, souligne Leslie Collinson. Une conviction, imprimée d’ailleurs, sur son T-Shirt : Old Legends Never Die 1950. Parmi les antiquités que nous retrouvons dans sa brocante, sont subtilement disposés des items plus modernes comme des CD et DVD, des aquariums, des grilles-pain, etc. “Que ce soit les brocanteurs ou encore les antiquaires, nous ne sont plus nombreux à Maurice”, souligne ce dernier.

Apprendre du métier

Leslie Collinson a grandi dans une fratrie de cinq enfants, quatre frères et une sœur. “J’avais un oncle appelé Fritz Maingard qui était artiste. Tous les antiquaires le connaissaient et lui donnaient des réparations à faire”. Dans son enfance et son adolescence, Leslie Collinson souvent chez cet oncle à Rose-hill. “C’est de là que s’est forgé ma passion pour les antiquités”. En parallèle à ses activités professionnelles dans le port, il achetait et vendait des objets et des meubles anciens. D’ailleurs, sa maison a toujours été un entrepôt où s’entassaient différents types de choses.

Il revient à tout brocanteur de savoir évaluer rapidement la valeur des objets trouvés et de savoir négocier le meilleur prix. Une qualité que Leslie Collinson a développée au cours des années. “Au début, je ne connaissais pas la réelle valeur de mes trouvailles, je les vendais pour une bouchée de pain comme une table Henri II ou encore un service à toilette en porcelaine de Limoges valant une dizaine de milliers de roupies mais vendus à moindre prix”. A force de persévérance, il apprit très vite le métier. Ses trouvailles s’affinèrent au cours de ses voyages à travers le globe. Il nous montre d’ailleurs une poupée Carmen dégotée en Angleterre, une vase de la Thaïlande et autres objets insolites chinés lors de ces flâneries dans les brocantes à l’étranger.

Leslie Collinson peut passer des heures à parler d’objets anciens.

Passion brocante

Après ses études secondaires, Leslie Collinson commenca à travailler comme troisième officier (cadet) à bord du navire Mauritius. Le jeune marin rencontra son épouse à bord. Ils mirent au monde deux enfants. Par la suite, il rejoignit la Cargo Handling Corporation, connu à l’époque comme le Albion Docks. Leslie Collinson prit une retraite anticipée à 51 ans pour se reconvertir dans la brocante. Bravant l’opposition de sa famille, il prit le risque. Il quittait un salaire intéressant pour s’engager dans un sentier inconnu. “Je ne regrette rien. J’ai pu subvenir aux besoins de ma  famille, m’acheter ma maison et autres biens avec ce métier. Je suis épanoui et n’ai manqué de rien”.

Bien que la valeur des objets anciens grimpe, le métier devient de plus en plus difficile. “Il est rentable que si nous avons des clients”. Pour sa part, même si sa boutique n’accueille pas énormément de monde il dispose d’un portfolio de clients intéressants qu’il sollicite de temps à autre.

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