Comme toutes les grandes villes australiennes, Perth héberge une importante communauté de Mauriciens, dont des Indo-mauriciens. Parmi, le couple Bannewari originaire de Camp-de-Masque-Pavé et Bonne Mère, villages appartenant au district de Flacq. À l’instar des autres compatriotes et membres de la diaspora indienne éparpillés à l’étranger, ces expatriés ne sont pas déracinés et ne manquent pas de célébrer Divali, fête religieuse la plus importante de l’année. Loin de leur pays d’origine, de leur famille et amis, ils continuent de vivre les festivités à fond, faisant découvrir leur culture à leurs voisins australiens et partageant avec eux les différentes spécialités qu’ils concoctent eux-mêmes pour l’occasion.
Mercredi, midi, dans le Western Australia (WA). Juché sur un escabeau, Vikram Bannewari entame la décoration de sa maison à grand renfort de lumières. Toute la façade est habillée de longues et lumineuses guirlandes. De même que l’espace extérieur qui dispose qu’une grande parcelle de pelouse artificielle ornée d’une majestueuse statue de Bouddha. La nuit, la maison scintillera davantage. Ce qui n’était pas le cas l’année dernière où la fête Divali s’est déroulée en toute sobriété chez les Bannewari. Car le couple venait tout juste de perdre son petit chien Charlie. Contrairement à l’année dernière où il était profondément attristé par la perte de leur animal de compagnie, un événement heureux s’est ajouté à la magie de la fête, cette année : le premier anniversaire de leur fils a été célébré vendredi.
Aujourd’hui, les lampes à l’huile ou les diyas s’ajouteront à l’ambiance nocturne scintillante, afin d’accueillir les invités et de convier les divinités à entrer dans leur foyer, à l’instar de Lakshmi, la déesse de la prospérité, ou encore de Ganesh, le dieu à tête d’éléphant. Car Divali marque le retour du dieu Rama dans la ville d’Ayodhya et ainsi la victoire de la lumière sur les ténèbres.
C’est autour de gâteaux, de sucreries variées et de nombreux cadeaux qu’Asha et son époux Vikram (connus sur Tiktok comme Ashvik), installés à Perth depuis une quinzaine d’années, se préparent à recevoir chez eux leurs amis ainsi que leurs voisins. Car le couple est fier de faire découvrir aux Australiens leur culture et l’ambiance de la fête Divali, à travers les repas festifs, les gâteaux et friandises colorées. C’est également une fête qui célèbre et renforce les liens familiaux et amicaux.
Faire découvrir leur culture
Mais Asha, qui a quitté son emploi comme Disability support officer afin de s’occuper de son bébé, et son mari Vikram, « patient support » aux urgences, vivent loin de leur famille. Ce qui n’est pas toujours facile durant les fêtes, surtout pour la jeune femme qui a perdu sa mère et sa nièce tragiquement en 2016 – les deux mortellement poignardées par un voisin – et dont le traumatisme a duré plusieurs années jusqu’à la naissance de leur premier enfant, l’année dernière. Cela a pris du temps pour elle de retrouver cette tradition familiale. Aujourd’hui, même avec l’éloignement de leurs proches, Asha et Vikram Bannewari restent en contact avec eux durant les fêtes en profitant des réseaux sociaux et appels vidéos. Pour eux, ce n’est pas parce qu’ils sont à des milliers de kilomètres de leurs proches à Maurice qu’ils dérogeront à cette tradition.
Et pourquoi pas transformer l’inconvénient d’une fête loin de sa famille en opportunité de découverte pour les autres ? Ainsi, depuis quelques années, ils ont décidé de célébrer et de faire découvrir à leurs amis et voisins proches la fête de la Lumière et les traditions qui sont inconnues à ces derniers. Cela commence par la décoration de la maison, de même que par les habits traditionnels. Car Divali est une célébration où l’on sort les plus beaux apparats. Pour Asha, des saris et sharara, et pour Vikram des kurtas traditionnels. Pour ses plus belles tenues traditionnelles indiennes, Asha Bannewari fait ses achats en ligne. Divali, c’est aussi l’occasion de faire découvrir aux autres les multiples saveurs de la cuisine indienne et les inviter à s’immerger dans la culture indienne. « Nous préparons les gâteaux le jour même et allumons les bougies et les lampes avant 18h, soit avant de faire nos prières. Puis, nous nous rendons chez nos amis et voisins pour partager les sucreries », nous dit Asha.
À Perth, il existe des boutiques orientales spécialisées dans les sucreries et autres assortiments que l’on s’offre à Divali, mais Asha et son mari préfèrent les préparer eux-mêmes. Aujourd’hui, sur les plateaux, seront joliment disposés les savoureux khaja, rasgula, pistachio burfi, gateaux patate, gateaux coco, et ladoo coco que pourront déguster leurs invités.