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Militante pour la protection de l’océan : Le rêve bleu d’Eve Isambourg

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Militante pour la protection de l’océan : Le rêve bleu d’Eve Isambourg

À 20 ans, Eve Isambourg vient de boucler une traversée de trois semaines sur le Peace Boat à bord duquel elle représentait Maurice en tant que Ocean and Climate Youth Ambassador. Une aventure humaine intense qui aura permis au jeune mannequin de se positionner non seulement comme une image, mais aussi une voix pour défendre les causes qui lui tiennent à cœur. Militante pour l’environnement et la sauvegarde de l’océan, cette blonde aux yeux bleus est aussi l’initiatrice de la campagne I Speak Blue Too. Scope rencontre la surfeuse sur la plage de Tamarin. Face à son élément, elle nous raconte son rêve bleu.

Eve Isambourg est une vraie force de la nature. Elle surfe depuis trois mois sur des vagues qui l’entraînent au plus près de ses objectifs. Une petite voix pour l’océan qui a fait écho jusqu’au siège de l’ONU à New York. Fin juin, la Française embarquait dans une aventure incroyable à bord du Peace Boat pour représenter Maurice dans le cadre du Ocean and Climate Youth Ambassadors Program. De Stockholm, en passant par le Danemark, la Norvège, l’Islande, le Canada pour terminer à New York, cette adepte de yoga et de mannequinat en a fait du chemin. À peine l’ancre jetée sur son pays de cœur, elle continue son combat, étant volontaire sur la campagne Lets Do It Mauritius organisée par l’ONG ANPRAS dans le cadre du World Clean Up Day.

Fascination

Bercée par le son des vagues de Tamarin, elle nous fait le récit de ses aventures. “L’océan m’inspire la liberté. C’est un monde à part où l’humain est petit et totalement impuissant. C’est ma force, mon combat, la cause que je défends à travers mes écrits, mes photos et mes actions”, fait-elle ressortir. Depuis qu’Eve Isambourg et sa famille, originaire de la Côte d’Opale au nord de la France se sont installés sur les côtes de Tamarin en 2011, la mer fascine la jeune femme. “Entre surf, kitesurf et paddle ou encore le trail, nous avons grandi au rythme de la mer et de la nature.” Maurice est devenue pour l’activiste une terre avec un attachement personnel. “C’est ici que se trouve mon cœur. En ce lieu ou sont nés mes passions, mes combats et le pays où je souhaite aller de l’avant.” Quand elle entame en 2016 ses études supérieures à l’Université de Sciences Po Paris, en manque de ce bleu, elle s’oriente naturellement vers un parcours ayant trait à la protection de l’environnement et de l’océan.

Speak Blue Too.

La troisième année d’étude de la jeune femme a débuté en mai dernier avec la campagne I Speak Blue Too qui s’inscrit dans le cadre de la Journée Mondiale de l’Océan. L’occasion pour l’étudiante de fédérer des efforts communs dans le but d’assurer durablement l’avenir des océans. L’opportunité qu’offrent les réseaux sociaux aux jeunes de son temps réside également dans la possibilité de mobiliser et sensibiliser en un clic ou un hashtag des gens du monde entier. En termes de visibilité, ces plateformes ont joué un grand rôle dans cette campagne réunissant une communauté de gens portant “un intérêt commun pour l’océan, malgré leurs différences de cultures, religions et langues. Que l’on parle français, allemand, indonésien, chinois, japonais, nous partageons tous la même planète bleue et parlons bleu. I Speak Blue Too vient dire que moi aussi j’appartiens à ce combat”. Cette campagne qui devait durer un mois continue de vivre. Le hashtag est toujours autant plébiscité “par des personnes souhaitant agir et trouver des solutions pour que chacun d’entre nous puisse avoir un comportement plus eco-friendly envers les océans”.

Une voix pour l’océan.

Avec un physique propice au mannequinat, depuis son adolescence, elle pivote autour de ce monde, travaillant pour des agences de mannequinat mauriciennes et internationales. A un moment donné, ses études et ses convictions l’ont pourtant éloignée du mannequinat. “Aujourd’hui, je prête mon image à des marques qui épousent mes valeurs et ma philosophie de vie. Mes rencontres et mes expériences m’ont fait prendre conscience qu’il ne suffit pas d’être une image, mais plutôt une qui porte sa voix vers ses convictions. C’était important que cette passion soit en accord avec qui je suis”.

Sur les réseaux sociaux, la jeune femme est très présente et ses messages trouvent preneur auprès d’un public pluriel. Elle affiche des photos et des points de vue qui donnent le ton sur ses idées et combats. “L’océan c’est notre cadre et philosophie de vie. Je représente des marques qui font du bien à notre planète et qui s’orientent vers l’accès durable de la mode”.

Par ailleurs, son passage à bord du Peace Boat a été la plateforme idéale pour faire entendre sa voix. Trois semaines intenses d’échange, de partage et de rencontre avec six autres jeunes venant des îles de l’océan Indien, du Pacifique et des Caraïbes, notamment les Seychelles, la République de Palaos, Singapour, la Barbade, les Fidji et le Timor oriental. Une expérience aussi intellectuelle qu’humaine. “Nous avons beaucoup appris des uns et des autres mais aussi lors de nos passages dans chaque port”, à la rencontre d’activistes, politiciens et jeunes qui veulent porter leur voix pour l’océan, dit-elle. Et de se retrouver à 20 ans à New York au siège de l’ONU, où lors d’une conférence “nous avons défendu devant un public de politiciens et responsables d’ONG la cause environnementale au sein de nos îles respectives, ce qui était incroyable”.

Changer le monde.

Le manque de respect face à l’environnement, la pollution sur terre qui finit dans la mer, la montée des eaux qui nous affecte en tant qu’île en voie de développement, le réchauffement climatique et son impact sur les récifs mourants, le danger des fermes aquacoles… Autant de causes pour lesquelles, à travers ses études, expériences et rencontres, elle a décidé de porter sa voix. “Je suis persuadée que le citoyen peut avoir un impact du bas vers le haut”.

En plus de tenir un blog, Eve Isambourg travaille pour un magazine de surf. Elle se trouve actuellement en Indonésie, où elle est “en contact avec des ONGs et différents activistes” dans le cadre d’une conférence axée sur l’environnement. “Bali est aussi un lieu où je me sens chez moi. J’y ai fait ma formation de prof de yoga et c’est aussi un lieu qui a renforcé mon amour pour l’océan.”


Let’s Do It Mauritius

Le 15 septembre, à l’occasion du World Clean Up Day, Eve Isambourg s’associe à la campagne Let’s Do It Mauritius portée par l’ONG ANPRAS à Maurice. Plus d’une centaine d’opérations Clean Up à travers l’île sont prévues. Raison pour laquelle mobiliser massivement les volontaires pour défendre cette cause environnementale est important. “L’objectif sur le long terme est que tous développent un comportement éco-responsable envers la nature, et que les nettoyages ne soient plus nécessaires”, avance la jeune femme. Pour rappel, le World Clean Up Day découle d’un mouvement né en Estonie en 2008, et connu sous l’appellation Let’s Do It. Ce mouvement avait réuni 4 % de sa population pour nettoyer 10 000 tonnes de déchets en quelques heures.