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Paramasiven Sammynaden : “Je suis un battant !”

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Paramasiven Sammynaden : “Je suis un battant !”

Paramasiven Sammynaden, 30 ans, est une personne humble et simple. Né à Vallée des Prêtres, il y vit aux côtés de ses parents. Cet athlète de haut niveau, deux fois médaillé aux Jeux des Îles de l’Océan Indien sur 1,500 mètres, a dû renoncer à l’athlétisme suite à un accident de moto qui amené à l’amputation de son talon. Une épreuve douloureuse physiquement et mentalement, qui l’a rendu plus fort. “Je suis un battant !”, dit-il sur un ton ferme.

Le jeune homme a connu une enfance assez difficile. Il a dû découvrir le monde du travail très tôt pour aider sa famille. “Je viens d’une famille modeste. Tous les week-ends, j’allais aider mon oncle, qui était marchand de légumes au marché de Flacq. C’était une façon pour moi de contribuer au budget familial. Je n’avais que 10 ans. J’ai fait cela jusqu’à l’âge de 14 ans, avant de travailler comme serveur en part-time. J’ai continué jusqu’à la fin de mes études à l’université et que j’ai trouvé du travail.”

Prof d’éducation physique depuis 2011, il continue à faire son métier avec la même joie et le même désir de partage. Il aide un petit groupe de sa région en éducation physique et en athlétisme. Il est également président du Gymkhana Vacoas Athletics Club, qui comprend plusieurs athlètes concourant au niveau national.

La boîte à questions
Notre invité a plongé sa main dans notre boîte à questions. Et le hasard lui a imposé ce qui suit.

Après votre passage sur terre, que souhaiteriez-vous que l’on dise de vous ?
Ma simplicité, mon humanité et mon désir de partager mes connaissances. Je veux partager ce que j’ai appris au niveau de l’athlétisme et comme professeur. Des gens m’ont aidé et, à mon tour, je dois aider les autres. Il n’y a aucune barrière dans le partage. Quel que soit votre âge et celui des autres personnes, il n’est jamais inutile de partager ce qu’on sait.

C’est officiel : le Père Noël existe et lit cette rubrique. Que souhaitez-vous lui demander ?
Je souhaite avoir les mêmes parents dans une prochaine vie. Ils m’ont toujours soutenu, surtout dans les moments difficiles. Ce que j’apprécie par-dessus tout, c’est qu’ils ne m’ont jamais dicté ma conduite. Ils m’ont toujours laissé faire mes propres choix. L’humilité dont ils font preuve en tout temps me rend fière. Même quand je commençais à être connu grâce à l’athlétisme, ils ne se sont jamais laissés aller à me flatter auprès des autres.

Pensez-vous que nous sommes seuls dans l’univers ?
En tant que croyant, je suis convaincu que nous ne sommes pas seuls. Je crois en une puissance divine. J’ai grandi à côté d’un temple et dans la tradition tamoule.

Aimeriez-vous être membre du Parlement ?
Je n’y ai jamais vraiment pensé. Mais si j’ai l’opportunité d’être membre du Parlement un jour, mon but sera d’apporter du changement, en faisant attention de ne pas changer moi-même. Grâce à mon passé d’athlète, j’ai côtoyé pas mal de personnes qui sont devenues parlementaires par la suite. Je peux vous dire qu’ils n’étaient plus les mêmes après. Ils étaient complètement différents.

En quel animal aimeriez-vous vous réincarner ?
Sans hésiter, le chien. Nous avons toujours eu des chiens dans la famille. Mon chien est décédé il y a quelque temps et j’ai eu la chance de ramasser un chiot que je voyais errer. Il s’est approché de moi, semblait très à l’aise et est entré dans la voiture. Je l’ai ramené à la maison. Il a bientôt un an et on le considère comme un membre de la famille. Il est très touchant. Tant que je ne rentre pas, il m’attend devant la porte. Dès que j’arrive, il me grimpe dessus et joue avec moi. Il est très affectueux avec mes parents et moi.

Quels sont vos plus beaux et vos plus mauvais souvenirs ?
Mon plus mauvais souvenir m’a obligé à réorienter ma vie. Le 27 juillet 2015, j’étais à moto quand un van est venu me heurter. Mon talon a été endommagé. À l’hôpital, j’ai été victime d’une erreur médicale. On n’avait pas suffisamment nettoyé la plaie avant de recoudre. Ça s’est infecté jusqu’à provoquer une gangrène. J’ai dû me faire amputer le talon. Mon monde s’est écroulé. J’avais fait tellement de sacrifices pour arriver à ce niveau en athlétisme. C’était dur !
Mon plus beau souvenir, c’est qu’un an et demi après l’accident, j’ai réussi à marcher sans une béquille. J’avais été opéré treize fois à l’hôpital sans succès. Ce n’est qu’à la quatorzième opération dans le privé que j’ai pu y arriver.

Que direz-vous à Dieu quand vous le verrez ?
Retourn mwa mo lipie (rires). Pour que je puisse retrouver le sport que j’aime. Je savais qu’arrivé à un certain âge, je devais arrêter. Mais arrêter aussi brusquement que cela a été vraiment dur.

Qu’auriez-vous fait si vous aviez les pouvoirs de Superman ?
J’ai eu l’occasion de voyager, notamment en Afrique. J’ai pu voir ce qu’est la misère. Une fois au Kenya, après avoir donné une banane à un enfant, une douzaine d’enfants ont commencé à se la disputer. Ça m’avait beaucoup touché. J’ai réalisé à quel point certaines personnes pouvaient être pauvres. Si j’avais les pouvoirs de Superman, j’aurais trouvé un moyen de donner un toit et de la nourriture à ces enfants.

Quel est le plus beau compliment que l’on puisse vous faire ? Et le pire ?
Que je suis fort mentalement. Mes amis proches me le disent souvent. Pour le pire compliment, je ne vois vraiment pas.

Racontez-nous le plus grand secret que vous a confié votre meilleur(e) ami(e).
C’est un secret.