Repas de fêtes : Fruits, légumes et viandes en quantité suffisante et en qualité satisfaisante

Une tendance vers des prix alimentaires parfois à la hausse, mais pas excessivement chers pour les fêtes

Après deux fins d’année successives largement touchées par les contraintes sanitaires liées à la pandémie, l’on devrait pouvoir cette fois mieux faire la fête en famille et entre amis autour d’un bon repas pour célébrer Noël et accueillir le Nouvel An. Sauf imprévu de dernière minute, l’on ne prévoit en effet aucune perturbation majeure du marché alimentaire. Fruits, légumes et viandes seront disponibles en qualité satisfaisante et en quantité suffisante pour satisfaire même les plus exigeants. Et si pour l’un ou l’autre produit les prix pourraient être un peu à la hausse, ils ne devraient pas pour autant être excessivement chers.

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À tout seigneur, tout honneur : le litchi, qui donne aux fêtes de fin d’année leur parfum si particulier, est déjà en abondance sur le marché. Et cette année, puisque la récolte, quand bien même un peu en retard, est abondante, les prix sont tout à fait abordables. Ainsi, alors qu’en début de saison le petit fruit rouge se vendait jusqu’à Rs 200 le ½ kg, il était offert au courant de la semaine à seulement Rs 75 au marché de Mahébourg et ailleurs.
Selon les premières estimations, la production globale cette année dépassera les 3000 tonnes. Soit un tonnage supérieur à la moyenne annuelle. L’hiver plus rigoureux et l’arrivée tardive de l’été ont, semble-t-il, été bénéfiques pour une meilleure floraison et une fructification optimale. Même s’il est vrai que la pluviosité déficitaire a pu quelque peu perturber la production. Mais ce déficit en pluie a surtout gêné la fructification au niveau des arbres dans les arrière-cours des particuliers, où ce fruit pousse souvent sans grand entretien. Dans les vergers commerciaux, toutefois, la plupart des planteurs professionnels sont rompus aux règles d’entretien. Ils savent par exemple qu’entre les premières floraisons et l’apparition des premiers fruits, ces arbres fruitiers ont un grand besoin d’être abondamment arrosés.
Soit, selon l’agronome Éric Mangar, du Mouvement Pour l’Autosuffisance Alimentaire (MAA), par l’équivalent hebdomadaire de quelque 200 litres d’eau durant cette période de 80 à 112 jours entre la floraison et la fructification pour tout un verger de litchis. Signe additionnel que la production est effectivement abondante cette saison : les prix du petit fruit demeurent tout à fait abordables en dépit des ravages causés dans les plantations par les chauves-souris.
Bonne production de mangues également cette saison. Cela, même si en raison du même retard dans le processus de fructification, le gros de la récolte n’est prévu qu’en janvier. On peut témoigner de cette production abondante de mangues particulièrement dans les basses Plaines-Wilhems et dans les districts de Flacq et ceux du Nord. Comme dans le cas des litchis, les prix des variétés les plus prisées comme Maison Rouge ou Baissac tournent autour de Rs 25/Rs 30 l’unité. Parfois même jusqu’à cinq mangues pour Rs 100.
Petit problème en revanche au niveau de la production du melon d’eau, fruit d’été désaltérant à souhait. Au fil des ans, les vols à répétition n’ont fait que décourager des cultivateurs à se lancer dans la plantation de ce produit si facile à emporter et cultivé en plein champ. Ainsi, des maraîchers estiment que la production du melon d’eau a dû baisser par au moins cinq fois en cinq ans. D’où le coût relativement cher de ce fruit qui se négocie ces jours-ci à au moins Rs 75 le quartier de ½ kg.
Quant à l’ananas, même si c’est un fruit disponible pratiquement tout au long de l’année, la production atteint son seuil maximal en été entre les mois de novembre à janvier. Fruit d’exportation comme le litchi, la production d’ananas a connu une baisse d’environ 30 à 40% depuis la période des confinements et des restrictions sanitaires strictes liés au Covid-19. La raison : l’exportation du produit était alors devenue très difficile. Le fruit s’achète quand même autour de Rs 75 ces jours-ci. Jusqu’à Rs 100 un ananas épluché en grandes surfaces. Des prix pas nécessairement accessibles au plus grand nombre. Mais une chose est quand même sûre : pour les fêtes, il ne manquera pas pour autant d’ananas sur le marché.
Cultures vivrières : prix généralement acceptables
Même s’il se confirme par ailleurs que, sauf imprévu, la récolte des longanes sera tout aussi abondante que celle des litchis cette saison, nul n’aura l’honneur de croquer un « œil du dragon » durant les fêtes. Encore plus qu’avec la production différée des fruits d’été cette saison, les premiers longanes ne seront disponibles qu’à partir février 2023.
D’autre part, avec le déficit en pluies, on aurait pu craindre le pire pour ce qui est des légumes. Toutefois, fort heureusement, les planteurs ont su jusqu’ici se battre pour maintenir la production. Pas de problèmes majeurs donc dans l’immédiat pour ce qui est de la fourniture des cultures vivrières de qualité en quantité suffisante. En dépit de la prévalence de conditions adverses, la culture ces dernières années d’un plus grand nombre de produits sous serre, dont la pomme d’amour et la tomate, a eu une incidence positive sur la production. Et ces nouvelles techniques culturales aident aussi à maintenir les prix à des niveaux généralement plus acceptables.
Autour de Rs 35 ces derniers jours, le ½ kg de pomme d’amour ; le poivron à Rs 75 le ½ kg ; Rs 20 à Rs 25 le ½ kg de giraumon, la laitue entre Rs 20 et Rs 35 l’unité ; la carotte entre Rs 20 et Rs 35, le concombre autour de Rs 35 l’unité ; le pipengaille entre Rs 30 et Rs 45 ; les haricots verts entre Rs 35 et Rs 45 ; les piments entre Rs 80 et Rs 85 ; le margoze entre Rs 60 et Rs 70 ; la betterave entre Rs 25 et Rs 30 l’unité : en général donc, à pareille époque, les prix des cultures vivrières demeurent plutôt acceptables.
L’heureuse nouvelle de cette fin d’année en ce qui concerne les viandes c’est que du cerf, produit d’élevage, est toujours disponible à des prix variant entre Rs 150 et Rs 200 le ½ kg. Aslam, petit aviculteur, ne prévoit, lui, pas de pénurie de poulet. Pas de hausse de prix également dans l’immédiat. « Peut-être à l’avenir », prévient-il quand même en raison surtout de la nette dépendance du pays sur l’importation du maïs, matière première essentielle dans la production de la nourriture pour volailles et autre bétail.
Aucun manque de viandes de bœuf et de porc pour les fêtes, assure-t-on également. Mais comme les viandes de mouton et d’agneau, le prix de la viande de bœuf, même frigorifiée, a déjà atteint depuis longtemps des sommets. Mais que cela ne nous coupe pas pour autant l’appétit ! Et comme à chaque fin d’année, il est de tradition de formuler des vœux pour le Nouvel An, à défaut d’une entière autosuffisance, souhaitons au moins pour nos besoins alimentaires, une bien moindre dépendance sur les importations…

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