Théâtre : Dans les coulisses de Baraz – Baraz dan lespri, Baraz division

Avec la Troupe Sapsiway, le théâtre mauricien sait remettre le pouvoir en question, critiquer le discours des politiciens, en ironisant sur les circonscriptions 4 à 14. « Kouma dir zot pe met enn baraz dan Moris ankor », dit Gaston Valayden, acteur et metteur en scène, qui reprend 20 ans apres sa création Baraz. Elle a été présentée en ouverture du Festival de Théâtre de Port-Louis en août 2002. La pièce est une dénonciation du discours des politiciens, suscitant la réflexion et le rire de la foule. Le théâtre populaire peut-il renverser les barrières sociales ? Rendez-vous les 10 et 11 mai au Caudan Arts Centre.

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Deux familles antagonistes s’affrontent à l’approche d’un cyclone et érigent des barrières avec quelques feuilles de tôles. Baraz est la ligne de séparation entre deux communautés (créole et tamoule) minées par les discours des politiciens qui Divide and rule. Tout oppose ces familles : culture (mangeurs de rason et de tang), classe sociale, appartenance politique. Mais les frontières entre elles vont, au fil de la longue attente du cyclone, s’effondrer, les forçant à remettre en question leurs propres relations et leurs croyances. Le contexte électoral à Maurice semble avoir un impact sur le théâtre populaire, si l’on se réfère aux arguments derrière Baraz, version 2024. Gaston Valayden nous dit que la pièce a été créée en 2002 en fonction de la situation politique de l’époque. Depuis août 2023, il dit avoir observé comment les politiciens de tous bords, surtout ceux qui siègent au

Parlement, évoquent le 4 à 14, qui sectionne Maurice en deux camps : « Kouma dir zot pe met enn baraz dans Moris ankor, mentalité depi pré-Indépendance pa fine sanze ».
Mais Baraz finit sur une note positive « Nou tou mem bane, nou tou bane Morisyen ». En résumé, il ne s’agit alors plus de cliver les classes sociales, mais au contraire de les réunir dans le réceptacle d’une culture nationale mêlant diverses communautés. Avec Baraz, le primat n’est pas seulement politique, mais aussi la création d’un spectacle autour duquel le peuple peut se réunir et réfléchir sur les politiciens et l’avenir du pays. Les jeunes sont porteurs de projets et représentent l’avenir.

La pièce a été légèrement réactualisée avec quelques expressions devenues populaires, mais la dénonciation du communalisme sous-tend la pratique théâtrale. En fin de compte, la nature l’emporte toujours. Il y a la force destructrice du cyclone avec ses rafales, ses averses, mais aussi sa puissance de régénération. Les familles antagonistes finissent par se retrouver sous un même toit, un espace créé par les jeunes porteurs d’espoir.

Baraz, Nou Nann !… Ki Bann sa? Vendredi mai 19h30, samedi 11 mai 14h. Venue : Caudan Arts Centre.

Distribution : Kellu Ang-Ting-Hone, Jessica Satinaden, Jean Claude Catheya, Sonia Maissin, Geraldine Boulle, Jocelyn Amadis, Yusoof Elahee, Jerome Boulle, Passcal Chang, Axel manna, Jhowry Rajiv Appadoo

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