Vague à l’âme

C’est assez de cétacés morts dans nos eaux. C’est assez de victimes. Les âmes meurtries manifestent leur chagrin, leur misère. D’autres crient leur colère. Les rues de Port-Louis se souviendront du samedi 29 août 2020. On se rappellera aussi que voter est un acte civique éminemment nécessaire…

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Cela ramène à la surface la nécessité de revoir notre système électoral. Disons les choses sans ambages. Hormis la canne à sucre et les préjugés, nous cultivons aussi le culte de la personnalité. Nous avons toujours eu besoin d’un « héros national » pour nous sauver de périls divers selon l’époque. Cela galvanise comme un match de foot du Club M face à des visiteurs.

Belle démarche du peuple « uni contre » le règne du Petit. Si par le plus pur des hasards Corona se baladait incognito dans la foule enfiévrée, combien de manifestants retrouveraient-on dans les unités de soins intensifs dans deux à trois semaines ? La transition hiver/été risque de faire couler beaucoup de nez. Panique pas chéri. Corona reviendra nous faire « coucou » que lorsque les marches (toutes frustrations confondues) ne lui voleront plus la vedette. Passons.

Des dauphins et des marsouins sont morts déboussolés. Poséidon pleure. Les petites sirènes observent le deuil d’amis morts assassinés. Le silence de la mer est assourdissant. Je me suis laissée dire que d’aucuns auraient voulu noyer le poisson. Et que le vraquier aurait eu quelque colis à faire passer par dessus bord. Selon Gordon, ledit colis pourrait ne pas contenir de la farine… Rassurez-vous, nous n’allons pas vous parler cuisine. D’autres que moi s’en chargent.

Tous cela résonne en elle. Comme une massue cognant le fer chaud. Elle dort d’un sommeil agité. Son petit cœur est chamboulé et son esprit se perd dans le vent. Sans cesse prise. Pas une seconde pour souffler. Elle s’épuise comme s’amenuise une poignée de sable au creux de sa main. Il y a de la tension dans l’air ce soir… et peut-être encore des cadavres demain. C’est assez ! Elle veut vivre, s’amuser, danser et puis rire…

A ses yeux Pravind-Paul-Navin-Zaza: c’est bonnet blanc, blanc bonnet. Nous avons besoin de nouveaux héros. De gens intéressés à nous servir dans notre diversité et notre multitude. Que ce politicien se fasse connaître maintenant ou se taise à jamais. Car en vérité, la vieille garde corrompue est dépassée, mon commandant. Et de marionnettes, nous n’en voulons plus. Alors que faire pour inviter le Petit à  abdiquer, me direz-vous? Si seulement je le savais…

Attendons la suite des opérations. Nous sommes en deuil. Chacun son lot de souffrance et d’isolement. Nous devrons nous relever de nos malheurs. Combien de dauphins et de mammifères marins agoniseront dans l’indifférence des hommes ? Combien de bébés mourront de froid ? La liste de nos griefs ne s’arrête pas ici. L’asphyxie est une lente agonie. Ce paradis-là n’est visiblement pas le nôtre.

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