(MAJSL) Budget aux fédérations : Des inégalités qui sautent aux yeux

I Rs 451 300 pour une discipline « non-visible » qu’est la lutte et même pas la moitié à la boxe française beaucoup plus active !

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I La Mauritius Football Association toujours pas considérée

La Team Mauritius s’est récemment réunie sous la présidence du ministre de l’Autonomisation de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs (MAJSL) pour approuver le budget qui sera attribué aux fédérations pour l’année financière 2021/22. Comme attendu, il y a une baisse dans les caisses en raison de la crise économique engendrée par la Covid-19. Il n’empêche que certaines inégalités, voire des disparités criantes, sautent aux yeux en prenant en compte que ce budget a été, supposément établi sur des critères très précis et exigeants surtout ! En revanche, la Mauritius Football Association n’est pas considérée. Cela en raison de sa non-conformité à la Sports Act 2016 et un dossier, semble-t-il, toujours en suspens au Registrar of Associations.

Le Cabinet avait approuvé, le 17 juillet 2020, quelque temps seulement après la levée du premier confinement, une catégorisation des fédérations (individuelle, raquette, combat et collective). Cela, afin d’optimiser le décaissement des subventions gouvernementales par le biais, d’abord, d’une distinction entre disciplines olympique et non-olympique, et ensuite, selon le niveau des compétitions participés (régional à mondiale). Il est aussi indiqué, dans ce “Cabinet decisions”, que « The Ministry of Youth Empowerment, Sports and Recreation would conduct an annual review of the categorisation based on the performance of the National Sports Federations and Sports Organisations. »

En somme, c’est la base des performances que se fera désormais la répartition des fonds publics. Tant mieux. Du reste, et comme évoqué, l’année dernière, les fédérations ont eu à remplir des formulaires, notamment une “Evaluation of Performance (Key Performance Indicators) and Targets”. Sauf qu’après analyse de la grille budgétaire approuvée le 5 juillet, certains faits nous interpellent.

Prenons d’abord le cas de l’Association mauricienne d’Athlétisme (AMA) en terme de “baseline”. Cette année, la plus grosse fédération sportive de l’île, notamment en matière de licenciés et de compétitions organisées, perd un peu plus d’un million de roupies. Elle aura, au total, Rs 5 042 500 pour faire « tourner la cuisine ». Pour cela, il faudra compter avec 1300 licenciés, contrairement à une barre qui oscillait entre 1900 et 2000 au temps où la Covid-19 nous était inconnue.

Notion erronée de la performance

Ce budget prend aussi en compte l’organisation de six championnats nationaux (poussins, benjamins, minimes, cadets, juniors et seniors), les rencontres de préparation tenues sur une base régulière, des MAA Series et une ligue de cross disputée sur cinq manches — réduite à 4 cette année. Sans oublier le fonctionnement de 32 écoles, y compris celles de Rodrigues.

En revanche, ce qui nous étonne, c’est le budget qui est alloué à la Fédération mauricienne de Lutte (FML), soit Rs 451 300. Non par rapport à la somme, elle-même, mais sur une question de principe, liée aux mesures prises par le Conseil des ministres le 17 juillet 2020. Faut-il ainsi comprendre que, pour le MAJSL, la FML a été une fédération performante ces dernières années, notamment de 2017 à 2020 ?

C’est justement là où le bât blesse et ce, à divers niveaux. La FML ne peut être considérée comme une fédération visible. D’autant que la presse n’est même pas au courant de ce qui se passe au sein de cette fédération, du nombre de ses licenciés et des compétitions organisées localement entre autres. Ce que nous savons, c’est que quatre lutteurs avaient pris part aux Jeux d’Afrique en 2019.

La seule chose qu’on est en mesure d’avancer d’un point de vue purement fédéral, c’est que Richard Papie a été élu pour un nouveau mandat en tant que président en début d’année, qu’il est un membre influent du Comité olympique mauricien et qu’il prend l’avion aujourd’hui pour assister aux Jeux olympiques à Tokyo, au Japon. Si c’est cela que le MAJSL considère de fédération performante au point de lui accorder un budget payé de la poche du contribuable, alors nous devons être très inquiets.

D’autant que la Fédération mauricienne de Boxe française Savates, pourtant beaucoup plus visible en termes d’organisation locale et de participation à des compétitions à l’étranger, n’a même obtenu la moitié (Rs 220 400) de ce qui a été accordée à la FML ! Comprenne qui pourra. A moins, bien évidemment, qu’il est question, dans ce contexte précis, de la considération accordée aux disciplines non-olympique !

Discipline non-olympique

Aussi, on comprend mal comment une discipline comme le volley-ball, avec un nombre conséquent de clubs et de compétitions, peut obtenir seulement Rs 441 800 de plus que le handball. Visiblement, il y a de quoi se poser des questions en considérant que cette dernière discipline ne comptait, lors de la dernière saison, que deux championnats de première division, dont six équipes masculines et cinq féminines !

Comparativement à la considération accordée au handball, le kick-boxing, lequel devrait très bientôt obtenir son certificat de reconnaissance du Comité international olympique, n’est pas mieux non plus. Malgré ses multiples titres de champion du monde (junior et senior) acquis ces 17 dernières années, force est de constater que cette fédération aura à se contenter d’un budget de Rs 1 400 475  ! On attendra ainsi de voir comment le MAJSL réagira aussitôt le kick-boxing devenu une discipline olympique.

A la lecture de cette nouvelle grille budgétaire destinée aux fédérations, on ne peut se poser la question suivante : est-ce ainsi qu’on juge la performance pour encourager ceux qui travaillent à être encore meilleurs ? N’est-il pas important pour le ministère, en ce temps de crise économique, de mieux répartir les fonds, afin de booster ce domaine, après l’avènement de deux confinements en une année ? Ce qui est sûr, c’est que la répartition des budgets relève d’un exercice contestable et contesté. Au même titre que le terme rétrograde : discipline olympique et non-olympique !

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