• Allégations contre Titrudeo Dawoodharry : « Les propos tenus n’ont à aucun moment figuré dans les dépositions faites à la FCC, en présence des avocats concernés »
Le Legal Panel local et international de Mamy Ravatomanga a tenté un baroud d’honneur en s’attaquant de front au locus standi de Titrudeo Dawoodharry en tant que directeur général par intérim de la Financial Crimes Commission. Vendredi, Me Siddartha Hawoldar avance que ce mandat de directeur général par intérim est devenu caduc après neuf mois aux termes des dispositions de la loi. Que ce soit l’Attorney General, Gavin Glover, ou la Financial Crimes Commission, l’on maintient qu’il y a eu une interprétation erronée de la loi et que Titrudeo Dawoodharry en tant que N°1 de la FCC ne souffre n’aucune illégitimité. Ainsi, dans un communiqué émis en fin de journée de vendredi, la FCC a remis les pendules à l’heure.
« Monsieur Dawoodharry a été nommé le 12 décembre 2024 et son mandat a expiré le 12 septembre 2025. Toutes les décisions qu’il a prises à cette date, dont l’arrestation de notre client, ont été faites dans l’illégalité », avait argumenté Me Hawoldar, ajoutant qu’« il n’y a aucun article dans la loi qui permet une extension de l’intérim comme DG de la FCC. Après le 12 septembre 2025, il n’a techniquement aucun pouvoir. Quel pouvoir va-t-il déléguer ? »
Cette argumentation avait pour objectif de remettre en question la décision de procéder à l’arrestation de l’homme d’affaires malgache, qui fait également l’objet d’un Criminal Attachment Order pour un montant de Rs 7,3 milliards dans les banques à Maurice, au moins une pour le plus fort montant.
La Financial Crimes Commission a tenu à préciser les circonstances de la nomination de l’Acting Director General, pour un nouveau mandat après une première période de neuf mois, en précisant que « ce mandat a pris fin le 10 septembre 2025. Le 11 septembre 2025, compte tenu de la vacance au poste de Director General, le Président de la République a à nouveau nommé M. T. Dawoodarry en tant qu’Acting Director General de la FCC à compter du 12 septembre 2025. »
La Financial Crimes Commission a également commenté les allégations portées contre le directeur général par intérim en affirmant que « les propos tenus dans certaines déclarations publiques à l’encontre de Titrudeo Dawoodharry n’ont à aucun moment figuré dans les dépositions faites à la FCC, en présence des avocats concernés. »
Dans le même souffle, la Commission a tenu à « réaffirmer son engagement à poursuivre sa mission avec objectivité et intégrité, dans le strict respect de l’État de droit. »
La FCC a aussi expliqué les circonstances de la démission et de l’arrestation de l’ancien commissaire Junaid Haroon Fakim comme la preuve de cette détermination dans le respect de l’État de Droit. « Des allégations graves ont été formulées à son encontre par Christian Thomas lors de son audition dans le cadre de l’affaire Maminiaina Ravatomanga. Après avoir soumis sa démission, Junaid Fakim a été convoqué à la FCC pour fournir sa version des faits, et a été arrêté pour public official using his office for gratification et breach of confidentiality, en vertu des articles 22(1) et 161(2)(a)(6) de la FCC Act », note la Financial Crimes Commission.
De son côté, abordant le fond des enquêtes initiées à l’encontre de Mamy Ravatomanga, l’avocat français Hector Bernardini a souligné que les autorités françaises avaient mené une enquête financière sur Mamy Ravatomanga depuis 2017, que des institutions mauriciennes, comme des banques, avaient collaboré à cette démarche à travers une commission rogatoire. Il a cité le trafic de bois de rose, le blanchiment d’argent à travers l’immobilier en France en passant par l’offshore mauricien. Il ajoute que le Parquet national financier de France n’avait rien trouvé de compromettant sur son client.
« Les officiers français étaient venus à Maurice et à Madagascar pour vérifier plusieurs dossiers avant de parvenir à cette conclusion », a-t-il dit en contestant le Criminal Attachment Order de plus de Rs 7 milliards.
À cette même occasion, Me Hawoldar confirme que l’homme d’affaires malgache détient le passeport diplomatique, étant consul honoraire de la Côte d’Ivoire et de la Serbie. « Malgré cela, il n’a pas clamé l’immunité à Maurice », rajoute-t-il.Arrestation de l’ex-commissaire Fakim
accusé de Breach of Confidentiality
En marge de la main probe dans le cadre de l’opération Sov Lapo de la Cessna 560 XL-5H-HRM Saga, un autre volet susceptible de faire encore plus de vagues se développe. Les premières arrestations s’annoncent spectaculaires. Nasser Bheeky, un activiste politique, qui a tenté d’établir des ponts en faveur des proches de Mamy Ravatomanga, est déjà en détention provisoire. Et très vite, ce complot allégué a rattrapé un des anciens commissaires de la Financial Crimes Commission, Me Junaid Haroon Fakim, âgé de 41 ans. Ce dernier, qui avait été forcé initialement à la démission de la Financial Crimes Commission, à peine trois mois après sa nomination, a été arrêté et inculpé devant le tribunal de Rose-Hill.
Dans un premier temps, cet ancien commissaire a évité la cellule policière en se faisant admettre dans une clinique privée pour des problèmes de santé. Il est accusé d’avoir divulgué des informations sensibles relatives à l’affaire visant l’homme d’affaires malgache Mamy Ravatomanga. Il a été provisoirement inculpé pour Breach of Confidentiality et Public Official Using Office for Gratification. Il a reconnu être présent lors d’une réunion le 14 octobre à Quatre-Bornes, dont le but était de confirmer si les jumeaux Aina et Ramy Mialy allaient faire l’objet d’une convocation à des fins d’interrogatoire under warning. Finalement, la FCC a autorisé les enfants de Mamy Ravatomanga à quitter le territoire mauricien le 23, tout en demeurant disponibles en cas de besoin dans le cadre de l’enquête.
Lors de son interrogatoire, l’ancien commissaire a reconnu connaître l’activiste politique Nasser Bheeky. Le 14 octobre, son frère, le Dr Salim Fakim, l’a contacté pour l’informer que Nasser Bheeky souhaitait le rencontrer. Le rendez-vous était pris au domicile de son frère à Quatre-Bornes, croyant que c’était pour des problèmes juridiques vu qu’il est autorisé à exercer au privé.
Au fil des échanges en présence de Mamy Ravatomanga, estimant que sa position pouvait constituer un conflit d’intérêts, il aurait pris contact avec le directeur général suppléant. Devant la confirmation de l’enquête, Junaid Fakim soutient avoir quitté la réunion sur le champ afin de préserver son intégrité en tant que commissaire de la FCC.
Entre-temps, le Central CID procède actuellement à l’audition de tous ceux qui ont été approchés par le dénommé Nasser Bheeky dans ses démarches en faveur des proches de l’homme d’affaires malgache. Le Secretary to Cabinet, Suresh Seeballuck, a été entendu à cet effet après les délibérations du conseil des ministres de vendredi. Il a nié toute tentative d’ingérence de la part du Prime Minister’s Office dans l’enquête ou encore les procédures.
La police est déjà en présence de la liste des contacts de Nasser Bheeky pour les besoins de cette enquête en parallèle à celle de la Financial Crimes Commission.
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Opération Karcher au
Board de Jet Prime Ltd
L’une des conséquences de la Cessna 560 XL-5H-HRM Saga se résume à une opération Karcher non seulement au sein du Board de Jet Prime Ltd, gérant le VIP Lounge au Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport, mais également au sein de toutes les filiales d’Airport Holdings Ltd. La consigne a été donnée dans la mesure où ce sont les mêmes têtes, dont les Dass Thomas et Gilbert Noël et consorts, qui y officient. À l’Hôtel du Gouvernement, le malaise est perceptible devant les opérations de cette coterie politique qui a pris en otage les structures aéroportuaires.
La chronologie des événements dans la soirée du samedi 11 octobre atteste d’une complicité alléguée, allant dans le sens que tout le scénario du vol de Trans Ocean Airways, avec à son bord cinq passagers : Maminiaina Mamy Ravatomanga, Louis Christian Ntsay, ex-Premier ministre malgache, Aina Fenosoa Ravatomanga, Ramy Nivo Haingonirina Rakotoniary, l’épouse de Mamy Ravatomanga, et Ramy Mialy Tiana Ravatomanga et l’équipage composé de Mija Ramantsoa et Zuzie Hasiniavo Raymond, n’était en fait qu’une simagrée et un scénario bien orchestré comme du papier à musique. Le rapport Seeballuck en fait foi.
Samedi 11 : 21h30 : Jet Prime Ltd contacte la Direction de l’Aviation Civile pour un atterrissage à motif médical venant de Madagascar
21h58 : demande officielle de la société malgache à la DCA de Plaisance.
22h00 : La Welcoming Party de la délégation malgache, comprenant Andry Patrick Rabetokotany, Louis Raymond Daryl Rivet, Lovanirina Ravatomanga et Gilbert Noël, est déjà installée au Lounge de Jet Prime Limited.
22h19 : l’appareil décolle de Madagascar avant même le feu vert de la DCA à Maurice avec le rapport Seeballuck mettant en exergue ce détail troublant
23h12 : nouvelle requête des Malgaches pour le feu vert à un vol privé non-commercial. Devant les instructions de stand-by de la tour de contrôle, le commandant de bord sort l’argument de short on fuel, soit une autonomie d’une heure et cinq minutes dans un arm twisting.
00h20 : Feu vert émis par le directeur de l’Aviation civile par intérim
00h28 : L’autorisation écrite est émise.
00h44 : Atterrissage du jet privé sur la piste du Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport.
À la fin de la semaine, la CID a entendu des préposés de Jet Prime Ltd présents à l’arrivée du jet. Ils ont été interrogés sur les circonstances et procédures d’atterrissage et les autorisations de sortie aux passagers et à l’équipage. Le directeur par intérim de l’Aviation civile a fourni des explications concernant les procédures réglementaires en vigueur. Le Duty Air Traffic Controller de service a déclaré avoir reçu des instructions pour autoriser le jet à se poser.
L’enquête se poursuit.
Mamy Ravatomanga tente en vain un baroud d’honneur
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