Meurtre de Devianee Beekhun – L’amant écroué : « Mo latet fatige, mo pa pe rapel »

Le suspect indique s’être rendu dans un lieu de culte pour une séance de prières à St-Aubin avec la victime le vendredi 3

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Azaghen Vydelingum (41 ans), sur qui pèse une accusation provisoire de meurtre, a été une nouvelle fois interrogé par la police sur le décès de Devianee Beekhun, âgée de 41 ans, dont le corps nu a été retrouvé sous une falaise à Rivière-des-Anguilles samedi après-midi. Si dans un premier temps le suspect avait prétendu avoir coupé tout contact avec la victime, il est revenu sur ses propos et devait confirmer à la Major Crime Investigation Team (MCIT) avoir bien rencontré la quadragénaire le jour de sa disparition.

« Monn al zwenn li Tamarin pre kot so travay dan loto », a dit Azaghen Vydelingum. Selon ce dernier, ils se sont parlé et Devianee Beekhun lui aurait dit qu’elle ne se sentait pas bien. Il lui a alors proposé de se rendre dans un lieu de culte à Saint-Aubin pour une séance de prières. Mais une fois sur place, Azaghen Vydelingum dit qu’il ne se rappelle plus ce qui s’est passé. « Mo latet fatige, mo pa pe rapel. » Ni ne se souvient-il comment il est retourné chez lui à Chamarel.

Pourtant, lors de son premier interrogatoire dimanche, il avait déclaré qu’il se trouvait chez lui pendant toute la journée. Les enquêteurs peinent à croire ce « trou de mémoire » et comptent confronter le suspect à certains éléments, dont des images des caméras de la Safe City confirmant la présence de sa Nissan dans la région de Rivière-des-Anguilles. À ce stade, la police estime qu’Azaghen Vydelingum aurait bénéficié de la complicité d’au moins une personne dans cette affaire, car les images CCTV à Tamarin montrent que Devianee Beekhun a été forcée à monter à bord de la Nissan. La thèse d’un acte prémédité est évoquée dans le milieu des Casernes centrales, d’autant plus que les enquêteurs ont appris que dans le passé, le suspect avait proféré des menaces de mort contre la quadragénaire. De plus, cette dernière avait porté plainte contre son amant en novembre pour vol.

Mardi, une équipe du Scene of Crime Office a inspecté la Nissan qui se trouve sous séquestre à la MCIT et y a trouvé des bijoux fantaisie et du maquillage appartenant à la victime. Ce qui confirme sa présence dans le véhicule du suspect. D’après les renseignements recueillis, la police n’a trouvé aucune trace de sang à l’intérieur. Par ailleurs, Satish, le chauffeur qui avait déposé Devianee Beekhun à son travail vendredi matin, a fourni aux enquêteurs certains éléments d’information pouvant faire avancer l’enquête. Il a dit avoir déposé la victime au domicile d’un couple sud-africain et qu’elle était entrée dans la cour. Le témoin avait noté une Nissan en stationnement dans la rue. Il a confirmé la présence d’une personne au volant.

De son côté, Nehalduth Beekhun, époux de la victime, s’est confié au Mauricien hier et est revenu sur sa dernière rencontre avec son épouse. « Mo kit mo madam lor bis stop ek mo dir li mo pou vinn sers li travay apre lor motosiklet. » Il dit avoir reçu une première communication de son épouse vers 8h qui lui a confirmé être bien arrivée à Tamarin et qu’elle ne pourrait lui téléphoner dans la matinée car elle avait beaucoup de travail. « Ver 11 zer mo sonn mo madam pou kone ki ler pou vinn sers li. Li pa reponn. » Il a fait part avoir reçu un texto neuf minutes plus tard du portable de son épouse. « Mo trouv sa drol kan li dir mwa text li. Mo pa kapav ekrir mesaz. » Nehalduth Beekhun décide quand même d’aller chercher son épouse à Tamarin.

Arrivé sur place, il a une nouvelle fois appelé sur les deux numéros de portable de sa femme, mais cette fois-ci, l’appareil était éteint. « Mo trouv sa etranz. Monn atann enn kinz minit, apre monn sonn so sofer. Satish inn dir mwa linn depoz mo madam gramatin ek li trouv li ouver Gate tou. Me ti ena enn lot klian ar li, linn ale. »

Nehalduth Beekhun souhaite que toute la lumière soit faite sur cette affaire. À noter que Azaghen Vydelingum demeure en détention préventive suite à sa comparution au tribunal de Souillac mardi. L’enquête se poursuit sous la supervision des ACP Seebaruth et Callychurn.

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