Modi veut donner une « nouvelle impulsion » à la coopération avec la Russie

Le Premier ministre indien Narendra Modi a annoncé mercredi vouloir donner une « nouvelle impulsion » à la coopération avec la Russie lors de discussions avec Vladimir Poutine à Vladivostok, en Extrême-Orient russe, dominées par les questions économiques.

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Face à son homologue russe, M. Modi a dit vouloir saisir une « possibilité historique » pour renforcer les liens commerciaux et stimuler les investissements entre les deux pays. Pour Vladimir Poutine, il s’agit d’une occasion de confirmer qu’il peut trouver des partenaires au-delà des pays occidentaux, avec qui les relations sont toujours au plus bas.

Les deux chefs d’Etat se sont retrouvés en tête-à-tête puis avec leurs délégations respectives dans le cadre du Forum économique de l’Est, grand raout des affaires que la Russie tient pour la cinquième année consécutive pour tenter de développer son vaste Extrême-Orient.

Ils doivent signer mercredi une déclaration exprimant la « nouvelle impulsion » qu’ils souhaitent donner aux relations entre Moscou et New Delhi, basée sur la « confiance ».

Les deux pays souhaitent avant tout renforcer les investissements mutuels et la coopération dans le domaine énergétique, selon le Kremlin, alors que les échanges entre les deux pays ont atteint seulement 11 milliards de dollars en 2018.

« Les investissements indiens en Extrême-Orient russe seront le sujet principal de cette rencontre », a confirmé à l’AFP Alexeï Kouprianov, analyste à l’Institut d’économie mondiale et de relations internationales (IMEMO) de Moscou.

Avant leurs pourparlers, MM. Modi et Poutine ont visité le chantier naval Zvezda, où sont construits des navires de guerres mais aussi de gigantesques méthaniers.

Narendra Modi et Vladimir Poutine se connaissent depuis longtemps et s’apprécient, ce que n’a pas manqué de souligner le Premier ministre indien dans une interview à deux médias gouvernementaux russes, l’agence TASS et le quotidien Rossiskaïa Gazeta, à la veille du Forum.

« Nous nous asseyons ensemble et nous discutons, nous marchons et nous parlons. Il y a une chimie spéciale, une légèreté particulière dans nos relations », a-t-il déclaré.

Selon M. Modi, seront également au programme l’environnement et la sauvegarde des tigres, un thème qui « intéresse » le président russe Vladimir Poutine, a-t-il assuré.

 – Armes et hélicoptères –

Proches à l’époque soviétique, Moscou et New Delhi ont entrepris ces dernières années de revitaliser une relation qui s’était distendue depuis 25 ans, mais leur collaboration reste encore essentiellement militaire.

Sur ce point, la Russie espère finaliser un contrat portant sur la livraison à l’Inde d’hélicoptères Ka-226T, motorisés par le français Safran, dont 60 exemplaires devraient être fabriqués sur le territoire russe et 140 en Inde par une coentreprise indo-russe.

Ce contrat estimé à près d’un milliard de dollars entre la société russe Russian Helicopters et l’armée indienne était attendu en 2018 mais traîne toujours.

« Les négociations techniques sont finies », mais les deux parties doivent encore s’accorder sur les prix, a expliqué à la presse à Vladivostok le PDG de Russian Helicopters, Andreï Boguinski, en ajoutant que la transaction devait être plutôt finalisée « sur le sol indien ».

Un hélicoptère Ka-226T, décoré de panneaux « Make in India » (« Fabriquez en Inde ») — un appel adressé à « nos partenaires indiens », selon M. Boguinski, doit être présenté à Narendra Modi et à Vladimir Poutine dans la soirée..

Parmi les plus gros acheteurs d’armes de la planète, l’Inde est un partenaire crucial pour la Russie, dont le secteur de la défense cherche à maintenir son rang de deuxième vendeur au monde, malgré les sanctions le visant depuis la crise ukrainienne en 2014.

L’armée indienne est engagée dans un vaste effort de modernisation de son armement, souvent obsolète et insuffisant pour faire face aux mutations géopolitiques de la région.

En octobre dernier, l’Inde et la Russie ont conclu l’acquisition par New Delhi de systèmes de défense antiaérienne S-400 pour 5,2 milliards de dollars. Les livraisons doivent être effectuées d’ici 2023.

Cette transaction est intervenue malgré les mises en garde américaines et les menaces de sanctions économiques. Une loi américaine sanctionne les achats d’armement russe par tout pays ou entité, dans le but de punir Moscou pour son attitude en Ukraine et son ingérence présumée dans l’élection présidentielle américaine.

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