La Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP) compte célébrer la Journée internationale du travail décent le 7 octobre. Jane Ragoo, secrétaire générale, soutient que le 7 octobre est un jour spécial pour les travailleurs de Maurice et pour ceux du monde entier. La CTSP célèbre cette journée depuis 2017 et c’est pourquoi un monument a été érigé à côté du bureau de poste de Rose-Hill pour tous les travailleurs de Maurice.
« Cela fait deux ans que la CTSP n’a pu sortir sur le terrain pour exprimer la satisfaction ou les chagrins de ses membres par rapport aux lois existantes dans le pays. Il y aura cette fois-ci une journée d’activité à côté de la poste de Rose-Hill et une interaction avec le public », déclare-t-elle.
Depuis octobre 2019 la Workers Rights Act est en vigueur et des amendements ont été apportés à l’Employment Relations Act; beaucoup de travailleurs ne sont toujours pas au courant des nouveaux droits qui les protégent, selon elle. « Certains sont bernés par certains patrons et par certains avocats sans scrupule qui prennent l’argent des travailleurs pour les laisser à eux-mêmes par la suite. Nous allons distribuer des pamphlets ce jour-là et nous allons nous adresser au public », affirme-t-elle. Avec le Covid-19, les travailleurs ne s’attendaient pas à vivre des périodes aussi difficiles, la répression au travail. « Ce sera une journée à la manière du 1er mai », a déclaré Jane Ragoo. Elle a aussi demandé au ministère de l’Égalité des genres de régulariser la situation de 17 femmes qui travaillent comme instructrices dans des centres communautaires.
Pour sa part, le président de la CTSP, Reaz Chuttoo, souligne que pratiquement tous les jours cette confédération syndicale reçoit des appels téléphoniques des travailleurs qui sont « dans une situation d’abus » Et de poursuivre : « A ce jour, lorsqu’un travailleur tombe malade, on lui demande de rester en isolement. Les patrons n’hésitent pas alors à réduire ses congés de maladie, ses congés annuels et son salaire par la suite. Ce qui fait que beaucoup de travailleurs ont décidé de ne pas faire savoir s’ils ont pu être contaminés car ils n’ont pas les moyens de subsistance. Dans le secteur privé, je peux dire que la rémunération des travailleurs a été diminuée au minimum par 40% en termes d’allocation de boni. »,
Pour Reaz Chuttoo, il n’est pas normal que si un salarié est contaminé au travail en raison de la négligence de l’employeur, son salaire soit réduit. Il s’est dit choqué d’apprendre qu’un hôtel dans l’Ouest du pays a demandé à un employé qu’il n’aurait pas le droit de travailler à condition que son épouse soit vaccinée. « Cette décision est anticonstitutionnelle. » Il a lancé un appel au gouvernement de se ressaisir si ce genre de protocole a été approuvé par lui. Il a aussi affirmé que la CTSP se bat en faveur d’une amélioration des conditions de travail des éboueurs depuis plus de 15 ans. « On se bat pour garder notre environnement propre alors que les éboueurs sont livrés à eux-mêmes. Comment peut-on dire qu’on a progressé dans le travail décent alors que les éboueurs sont maltraités ? Il faut demander aux gens de faire usage des poubelles réglementaires. Il faut une décision politique pour régler ce problème », a affirmé Reaz Chuttoo.