Monde du travail – respect des droits : Shanto brandit la menace d’une désobéissance civile

Les conditions de travail se sont aggravées à la suite des deux confinements. En sus de cela, les travailleurs sont davantage exploités tandis que l’écart salarial entre les hauts revenus et ceux au bas niveau de l’échelle ne fait que se creuser davantage. C’est du moins ce qu’a affirmé le président de la Fédération des travailleurs unis (FTU), Atma Shanto, hier matin lors d’une conférence organisée sur l’impact du Covid-19 sur les travailleurs à Coromandel. Si les droits des travailleurs ne sont pas respectés, dit-il, « un mouvement de désobéissance civile sera envisagé ».

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« Les autres fédérations et confédérations syndicales, ainsi que la FTU, doivent démarrer une action d’envergure pour aller vers une désobéissance civile dans le pays. La situation n’est pas en faveur des travailleurs, qui continuent à être surexploités sur leur lieu de travail. De l’autre côté, le gouvernement joue le rôle de spectateur, tandis que le mouvement patronal continue d’utiliser les faiblesses du gouvernement et le Covid-19 comme bouclier. Les travailleurs doivent faire entendre leur voix. La situation est grave pays. Il est l’heure de décider de notre avenir », a déclaré le syndicaliste. Quant à la forme que prendra ce mouvement de désobéissance civile, elle est encore vague. « L’avenir nous le dira », ajoute-t-il.
Le syndicaliste refuse en outre d’être qualifié d’antipatriote , car, pour lui, « le manque de respect des droits des travailleurs et rester les bras croisés pendant que ces pratiques perdurent sont plus antipatriotiques ». Pour autant, pour que l’action envisagée aboutisse, il faudra une unité syndicale, estime-t-il. « Fode pa ki ena pass derier ek fer krwar zot bann gran defander ek kontinye diviz travayer. Linite bien inportan pou bouze ! »
Le président de la FTU dit également déplorer l’écart salarial qui prévaut « entre le Top Management et les employés qui sont dans la chaîne de production ». Ainsi, dit-il, après le dernier confinement, « les salaires de plusieurs employés ont été réduits, alors que ceux des grands patrons n’ont connu aucune réduction ».
Il poursuit : « certains travailleurs vivent avec moins de Rs 10 000 par mois. Il est alarmant de constater que la société va dans cette direction. Il est temps que les travailleurs se lèvent. Au cas contraire, les patrons continueront de faire comme ils veulent. »
Tout en rappelant le « travail accompli par les travailleurs pour développer l’économie », il regrette que « la reprise économique ait été laissée entre les mains du secteur privé par le ministre des Finances ». « Zordi patron pe dikte kouma lavenir pei bizin ete », dit-il. Aussi regrette-t-il que « les travailleurs du secteur privé sont surexploités alors que le gouvernement prône le Putting People First ». Un phénomène qu’Atma Shanto dit voir s’aggraver depuis le dernier confinement. « Certains doivent travailler les dimanches et les jours de congé public, et faire des heures supplémentaires sans être correctement payés. Azordi travayer sekter prive finn zon fransize. Zot finn perdi tou zot valer. »
Le syndicaliste se demande aussi pourquoi le gouvernement néglige l’aspect de la protection des droits  des travailleurs. Et pas seulement, car les syndicats sont le plus souvent écartés des grandes décisions, selon lui. Ainsi déplore-t-il qu’il n’y ait pas eu de consultations avec le monde syndical s’agissant des mesures sanitaires mises en place par le Covid-19 Committee. « Les consultations ne se sont déroulées qu’avec les membres de Business Mauritius, de l’Ahrim et d’autres secteurs pour s’assurer que la classe des travailleurs soit en bonne santé et puisse œuvrer à relancer l’économie. » , regrette-t-il.
Lors de la conférence, Atma Shanto a également déploré l’absence de Soodesh Callichurn et Vasant Bunwaree, soit l’actuel ministre du Travail et l’un de ses prédécesseurs. « Des travailleurs avaient pris congé en pensant qu’ils pourraient leur poser des questions. Autant dire qu’ils sont restés sur leur faim en apprenant qu’ils ne seraient finalement pas là. »
Atma Shanto, visiblement agacé par cette double absence, estime que Soodesh Callichurn aurait pu déléguer un représentant de son ministère ». Pour lui, il n’y a aucun doute : si le ministre ne s’est pas déplacé, c’est « parce qu’il n’aurait pas pu répondre aux questions des travailleurs ».

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