Mort « suspecte » du détenu Auguste : « Est-ce que mon frère a été martyrisé ? »

« Est-ce que mon frère a été martyrisé pendant les cinq derniers jours où je n’ai pas eu de ses nouvelles? ». Depuis le décès de son frère, Jean Alain Auguste, retrouvé mort à la prison de Melrose le 29 avril, c’est l’une des questions que se pose Elodie.

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Pour la jeune femme, Jean Alain Auguste avait signifié son envie de changer de vie à sa sortie de prison, le 17 décembre 2021.

« Je t’aime ma soeur » ont été les dernières paroles du détenu à Elodie. Frère et soeur se sont parlés pour la dernière fois le vendredi 24 avril. Jean Alain Auguste aurait exprimé son intention de rappeler le dimanche suivant pour prendre des nouvelles de sa fille, âgée de six ans.

Toutefois, après le 24 avril, silence radio. Le détenu ne rappellera pas sa famille. Ce n’est que le mercredi 29, soit cinq jours, après que la prison téléphonera la famille pour l’informer du décès de ce dernier.

Il aura sans doute succombé à une maladie, a estimé dans un premier temps sa soeur. Pour cause, en janvier, Jean Alain Auguste avait été diagnostiqué d’une urée.

Toutefois, quand on lui apprend que son frère aurait mis fin à ses jours par pendaison, Elodie tombe des nues. « Comment une personne qui envisage de prendre sa vie en main à sa sortie de prison peut-elle, du jour au lendemain, mettre un terme à sa vie? », lâche-t-elle.

De plus, selon elle, Jean Alain Auguste n’avait aucun penchant suicidaire. Il avait même prévu de récupérer sa fille à sa sortie de prison.

Contactée par la rédaction, la soeur indique qu’elle aurait noté des traces de blessures au visage de Jean Alain Auguste, des marques de coupures sur son poignet et une inscription faite à la plume sur sa main : « pitié Jean Alain Auguste ».

Après les rebondissements dans l’affaire de Jean Cael Permes, détenu tué en cellule, la famille Auguste a donc entrepris des démarches pour obtenir des réponses. Une déposition a été faite à la police. La famille compte également saisir la justice.

A savoir que l’organisation des Droits Humains Ocean-Indien (DIS-MOI) a envoyé une lettre au bureau du DPP, le lundi 11 mai, réclamant l’ouverture d’une enquête judiciaire afin de connaître les causes exactes du décès de trois détenus, tous morts de manière suspecte cette année.

Il s’agit de Michael Louise, mort à la prison de Beau-Bassin le 20 mars 2020, Jean Alain Auguste, mort à la prison de Melrose le 29 avril 2020, et Caël Permes retrouvé mort dans sa celulle à la prison de Beau Bassin le 5 mai.

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