MSC Sport Award : Asaun nominé, Marianne pas sur la liste

La décision d’écarter les athlètes visuels Rosario Marianne et Andora Asaun de la soirée des National Sports Awards 2018 est tombée vendredi dernier. Toutefois, un panel neutre, présidé par l’ancien Sports Officer du ministère de la Jeunesse et du Sport (MJS) Mahen Purbhoo et des représentants des différentes autorités sportives locales, a tranché après avoir consulté les deux protestataires ainsi que le président de la Visually Handicapped Persons Sport Federation (VHPSF), Reynolds Permal, et l’entraîneur national, Jean Ian Permal. Rosario Marianne ne figurera pas sur la liste, tandis qu’Andora Asaun sera l’unique élément féminin nominé chez la VHPSF.

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Cela fait un peu plus d’un an que Rosario Marianne a démissionné de son ancien club Lizie dans la main et de la VHPSF, soit vers la fin de la saison 2017, pour rejoindre le club Magic, de la Physically Handicaped Persons Sports Federation (PHYSFED). Cela avait d’ailleurs étonné plus d’un, car il était le meilleur athlète sur le circuit, dans la catégorie T11, et s’était même qualifié pour les World Para Athletics Championships de Londres avec un chrono de 25″74 au 200 m durant cette même année.

Quoi qu’il en soit, en claquant la porte, il avait perdu sa licence d’athlète affilié à la VHPSF, qui ne reconnaît pas le club Magic. Rosario Marianne est allé jusqu’au tribunal du sport local, où il a perdu son procès l’année dernière. Il a obtenu à nouveau sa licence par la suite, mais sur le plan local uniquement. De ce fait, durant toute la saison 2018, il n’a pu réaliser grand-chose sur le plan sportif, si ce n’est que sa participation lors des National Handisport Games tenus en septembre dernier.

La VHSPF a toujours favorisé l’athlétisme, par manque de moyens pour d’autres disciplines. Toutefois, l’année dernière, les choses ont évolué et le judo pour aveugles a pris de l’ampleur. Richard Souci (-90 kg) a représenté Maurice en Turquie lors de la Blind Judo World Cup, qualificative pour les Jeux Paralympiques de Tokyo en 2020. Il s’était incliné au golden score, mais avait été repêché. Il a ainsi été nominé par la VHPSF pour les National Sports Awards. Quand au second nominé en masculin, Kessaven Narainen, il figure sur la liste suite à sa participation au Grand Prix d’athlétisme de Berlin.

« Nous avons poursuivi notre travail à la fédération comme il le faut. Les athlètes que nous avons nominés sont, pour commencer, reconnus par la fédération visuelle locale, ce qui est le critère principal, puis par rapport à ce qu’ils ont accompli. Nous avons pris connaissance de la protestation des deux athlètes qui s’entraînent au sein du club Magic mercredi dernier et nous avons laissé trancher le panel en mettant en avant nos arguments et leurs propres critères de nomination. Finalement, ils ont décidé que les National Handisport Games ne pouvaient pas être pris en considération dans le cadre d’une nomination », soutient Jean Ian Permal.

Du côté des filles, seule Andora Asaun a fait une sortie internationale la saison dernière, lors du Grand Prix de Berlin, avant de s’en aller rejoindre son coéquipier, également pour avoir un entraîneur personnel, en la personne de Jean-Marie Bugheerathee. C’est vers le mois d’octobre que la jeune athlète a annoncé officiellement sa démission à la VHPSF sans informer son ancien club. Toutefois, comme elle détient toujours sa licence et vu sa participation en 2018 avec de bonnes performances, elle était la plus éligible chez les filles à être nominée.

« Nous avions trois autres filles nominées, mais comme la décision était que les National Handisport Games ne pouvaient être pris en considération, Andora Asaun était la seule fille qui pouvait figurer sur cette liste, selon la décision du panel. Nous n’interdisons pas à un athlète d’avoir un entraîneur personnel, mais il faut aussi respecter les règlements de la fédération et les entraîneurs », indique Jean Ian Permal. Le cas d’Andora Asaun reste encore un peu ambigu pour l’instant.

Reynolds Permal est lui d’avis que tout cela n’avait pas lieu d’être, car certaines non-nominations sont logiques. Il laisse également entendre qu’il compte se retirer en tant que président de la VHPSF cette année afin de céder la place aux autres. « Toute cette histoire était juste fatigante et une perte de temps. Il y a des critères bien établis pour être nominé. Je regrette que certains athlètes ne sont plus passionnés et font du sport seulement pour obtenir quelque chose en retour », estime-t-il.

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