(MV Wakashio) le Capitaine Alan Stephen : « Les autorités ont choisi d’ignorer les risques d’Oil Spill »

Dans un rapport de 84 pages, l’officier de marine soulève aussi plusieurs interrogations quant au monitoring des navires dans les eaux mauriciennes

Les travaux de la Court of Investigation pour faire la lumière sur le naufrage du MV Wakashio ont repris avec l’audition du capitaine Alan Stephen, comptant une trentaine d’années dans la marine, notamment en tant que Port Inspector a la Mauritius Port Authority (MPA). Dans un rapport qu’il a rédigé sur le naufrage du MV Wakashio, il soulève plusieurs interrogations. Le capitaine, qui n’a pas été tendre dans ses observations, est d’avis que les autorités avaient été informées des risques d’Oil Spill du navire, qui avait 4 000 tonnes de fioul à bord, mais qu’elles avaient choisi d’ignorer ce fait important. « It was the ministry of Environment who was concerned, not the ministry of Shipping », dit-il.

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Le capitaine a également soulevé une trentaine de questions sur le Monitoring des navires se trouvant dans les eaux territoriales de Maurice, notamment l’utilisation de l’Automatic Identification Satellite System. Il parle de « unpreparedness » et se demande qui était l’officier qui contrôlait le système au moment du naufrage. « Initial training need to be refreshed. How is the system maintained and by whom? Was the alert set on the system and what were the procedures in case of the alert. »

Various Salls

Le capitaine Alan Stephen fait aussi mention du fait que la garde-côte aurait effectué plusieurs appels au navire pour l’informer du danger, mais qu’elle n’aurait eu aucune réponse. IL explique que la communication est « dense », car plusieurs navires communiquent en même temps. « You hear the conversations of everyone when you are on the same channel. If you don’t hear anything, you will sense that something is wrong. The volume may be low. I cannot explain how come they did not hear anything », dit-il.
Il estime qu’il devrait avoir un « unfast tracking system » pour les navires afin de diriger ces derniers vers d’autres points et, ce faisant, éviter des accidents. Répondant à une question des assesseurs sur le meilleur moyen de signalisation, li avance qu’une « simple bouée lumineuse peut éviter beaucoup de dégâts ».

« A stupid lighted buoy could have told them to go to the south. There are none. These are used worldwide. Now we use solar panels and they can work by themselves. No need for maintenance. I do not want to put the blame obn anyone but decisions should be taken. We do not have to wait for a third accident », dit-il.

Environmental issues

Abordant le chapitre de la marée noire et des conséquences environnementales, Alan Stephen déclare que dans un tel cas de figure, il convient d’abord de sauver les vies humaines. Après quoi il faut minimiser les dégâts environnementaux et, en dernier, sauver le navire. « They were not ready to save human life. Helipcopters could not take off. The surface craft could not go there because of weather conditions. If ever human life had been at stake, 1 miles from the coast you cannot do anything, this raises serious questions. Save life, marine life then property », dit-il.

Le capitaine est aussi d’avis que les autorités n’auraient pas dû se fier uniquement à la Salvage Team, car cette dernière ne s’occupe que de sauver le navire. Il estime ainsi que les autorités se sont basées sur des informations erronées pour prendre des décisions.
Il s’appesantit sur le fait que le capitaine du MV Wakashio avait révélé que le navire contenait 4 000 tonnes de fioul. « The State had been informed of the risks of Wakashio by the Master but they chose to ignore it. The captain had told them that he had 4000 tons of oil on our territory but they dealt with only 10 tons. He knew that the bunker tanks were not protected and had only one shell. If you want to be in meetings it is good but do something », confie-t-il.

Il a par ailleurs fait ressortir que l’emploi de « booms » pour éviter la propagation de l’huile lourde n’était pas la solution. « Everybody wants booms. They are not effective. It was the ministry of the Environment who was concerne by this disaster not the ministry of shippint », a-t-il conclu.

La Court of Investigation a été mise sur pied pour déterminer les circonstances ayant mené à l’échouement du vraquier MV Wakashio sur la côte de Pointe-d’Esny le 25 juillet 2020. Les travaux ont débuté le 19 janvier dernier à la salle d’audience No 2 de l’ancienne Cour suprême, rue Pope Hennessy. L’enquête est présidée par l’ancien juge Abdurafeek Hamuth, assisté de Jean Mario Geneviève, Marine Engineer et Marine Surveyor, et Johnny Lam Kai Leung, Marine Surveyor.

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