(MV Wakashio) Risques de marée noire – L’Environnement malmené devant la Court of Investigation

Les travaux de la cour d’investigation pour faire la lumière sur le naufrage du MV Wakashio se sont poursuivis hier avec l’audition de l’ancien directeur au ministère de l’Environnement, Santaram Maulloo. Ce dernier, qui est parti à la retraite en août 2020, a affirmé que jusqu’au 5 août, le département de Shipping et la Salvage Team, qui avaient fait une évaluation de la situation, les avaient rassurés qu’il n’y avait pas de risque de déversement d’hydrocarbure. « We do not have the expertise in shipping. We have to abide to what they say. They said it was safe », a-t-il déclaré. Et de faire mention des lacunes dans la coopération régionale.

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Santaram Maulloo a indiqué que le lendemain du naufrage, soit le 26 juillet 2020, il avait été convoqué à une réunion par le directeur de Shipping, Alain Donat. Ils avaient passé en revue la situation, notamment la position du navire, la profondeur des eaux, les dommages causés ainsi que les conditions météorologiques afin d’élaborer un plan d’action pour éviter le déversement d’huile. À ce moment-là, il avait déjà eu une confirmation de la quantité de fioul qui se trouvait à bord du vraquier.

Après cette réunion, l’ancien directeur au ministère de l’Environnement a convoqué une autre réunion avec le National Oil Spill Coordinating Committee. « It was a casualty, we don’t waste time », a-t-il dit. Il devait expliquer que le National Oil Spill Contingency Plan concerne toute l’île Maurice, et même des interventions jusqu’à Agalega. Cela concerne des mesures préventives et surtout, vise à combattre des cas de déversement d’hydrocarbure

Le président de la cour d’investigation, l’ancien juge Abdurafeek Hamuth, devait alors lui demander si la prévention n’était pas l’une des priorités de ce plan. « Does that mean that you don’t focus much on prevention ? You said mainly combatting. You do not focus on dealing with potential risks ? » lui a demandé l’ex- juge. « We have to take proactive measures such as monitoring the sea », a répliqué M. Maulloo.

« You do believe that prevention is better than cure. We have the impression that prevention was not your main concern », a ajouté l’ancien juge Hamuth. À plusieurs reprises, il devait lui demander de donner des détails précis sur les actions préventives qui ont été prises.

Coopération régionale

L’ancien directeur au ministère de l’Environnement a fait ressortir que lors d’une réunion, il avait soulevé la question de prendre des mesures préliminaires par rapport à un éventuel déversement d’hydrocarbures et il se fiait à l’évaluation du département de Shipping et à celle de la Salvage Team. « We do not have the expertise in shipping. We have to abide to what they say. They said it was safe », a-t-il déclaré.

Il a indiqué que le ministère avait fait placer des bouées autour du site Ramsar à Blue-Bay en premier. Par la suite, il avait identifié d’autres endroits pour placer des bouées qu’ils avaient obtenues de la compagnie Polyeco. « The director of Shipping, the salvage team and shipping officers carried out the assessment. We got all the information from them. Up to the 5th of August, they reassured us that it was safe », a-t-il dit. Et de faire allusion à l’épisode du naufrage du MV Benita, tout en soulignant qu’ils ont « tiré des leçons de ce naufrage ».

Répondant à une question sur la meilleure façon d’attaquer le problème de déversement d’hydrocarbures, l’ancien directeur au ministère de l’Environnement a évoqué la coopération régionale. Il a souligné que Maurice est signataire de plusieurs conventions et que le vraquier avait lui aussi son propre plan d’action en cas de déversement d’hydrocarbure.

« Pumping exercice did not start at national level, we had no capacity to deal with that. Every country in the region had limited capacity. From the Benita case, we realised that we had very little help from outside. It was only the ship owner and the insurer that did everything. We had to sign the Lloyd’s form and abide by the procedures. It all depends on the countries. We tried to set up a regional counter in Madagascar, it was never done. We tried to have a marine highway, it did not materialise », a-t-il souligné.

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