(Natec Medical) Vincent Lagarde : « Nous pouvons détecter en 24 h les variants COVID-19 localement »

(président-fondateur et PDG de Natec Medical)

  • Depuis le début de la pandémie, nous avons clairement exprimé notre volonté d’aider, et nous nous tenons toujours à la disposition du gouvernement, dit-il

Implantée depuis 20 ans à Maurice, Natec Medical a su développer ses activités au fil des années. Spécialisée dans le développement d’équipements médicaux, elle possède également deux filières dont Abiolabs et Xtruline pour d’autres activités. Utilisant une technologie de pointe dans ses activités très spécialisées, elle peut détecter les variants de la COVID-19 en 24 heures. Selon Vincent Lagarde, il n’est pas nécessaire de solliciter les services de l’étranger pour la détection des variants de la COVID-19. Il soutient que Natec Medical avait clairement exprimé sa volonté d’aider le gouvernement mauricien à ce sujet.

Vous avez déjà célébré vos 20 ans d’existence à Maurice. Quel bilan faites-vous de ces deux décennies passées ici ?

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Lorsque j’ai décidé de transférer Natec Medical de Boston à Maurice, j’étais loin d’imaginer tout le potentiel que Maurice avait. Nous avons débuté dans de tous petits locaux aux Salines à Port-Louis, avec seulement 10 employés. En 10 ans, nous sommes passés à 100 employés, et Natec n’a pas cessé de grandir depuis. Nous avons maintenant à Natec 429 employés, pour une grande partie très qualifiés et spécialisés. Notre capital humain est très important pour nous. De plus, Natec emploie 97% de Mauriciens et 85% de femmes. Tout en développant mon entreprise qui est passée du statut de start-up, à la première société exportatrice en dispositif médical à Maurice, j’ai également eu la grande chance de pouvoir directement contribuer à l’économie de Maurice, en recrutant et formant. D’ici deux ans, nous estimons que Natec passera à environ 800 employés.

La crise de la COVID-19 a sérieusement touché de nombreux secteurs économiques à Maurice. Comment avez-vous vécu le “lockdown” de votre côté ? Aviez-vous élaboré une stratégie de travail ?

Ce fut une véritable occasion pour nous d’apprendre à transformer cette crise en opportunité. Nous avons immédiatement mis en place une cellule de crise pour assurer la continuité de nos activités. Je reste très reconnaissant à tous nos collaborateurs qui ont compris le message que je leur ai adressé début avril 2020 : ne restons pas soumis, prenons des initiatives, oublions les vieux schémas et surtout restons réactifs ! Natec a été rapidement classé par le gouvernement mauricien comme un service essentiel et a obtenu des permis d’accès au travail (WAP) la dernière semaine de mars. Nous avons immédiatement mis en place toutes les mesures sanitaires indispensables, pour assurer la sécurité de nos employés, et la production a pu graduellement reprendre pour atteindre sa pleine capacité vers la mi-avril. Au 12 mai 2020, tous les employés étaient retournés au travail.

Le confinement a-t-il impacté vos opérations ?

Malgré la réduction des itinéraires de fret aérien, nous avons réussi à poursuivre la production et à servir nos clients, grâce au niveau de stock de sécurité qui a toujours été maintenu. Nous avons la chance que nos clients partagent la même passion que nous et qui connaissent l’importance de leur mission de sauver des vies. Nous sommes restés proches de nos clients et avons écouté leurs besoins. En conséquence, aucune commande n’a été annulée, mais simplement les expéditions ont été retardées alors que nous travaillions à travers le cauchemar logistique imposé par cette pandémie mondiale.

Vous vous êtes lancé dans la fabrication de masques chirurgicaux jetables, et donc non lavables. Pourquoi ce choix ?

L’OMS soutient et motive les pays à devenir autonomes dans la production de masques le plus rapidement possible pendant cette pandémie. Les modèles de masques conformes et recommandés par les experts / OMS / IFC sont les masques chirurgicaux 3 plis et N95. Ces spécificités de masque sont déjà conformes à la norme EN14683, dont les niveaux de barrière empêchent la contamination par COVID-19. Notre objectif avec ce projet est de rendre notre pays autosuffisant. Actuellement nous avons une capacité de production de 400000 masques par mois.

Vous faites des tests RT PCR et dites pouvoir effectuer le séquençage des variants de la COVID. Avez-vous déjà effectué des tests ?

Nous disposons des équipements nécessaires pour effectuer le test – extracteurs d’air, centrigeuses, micropipettes, vortex, micro-centrifuges et 1 RT PCR Quant Studio 3 (machine identique à celle de Candos) et un séquenceur. De plus, nous utilisons en routine ces machines depuis plus de 6 mois pour la recherche ADN.
Notre équipe est constituée d’une experte internationale dans le domaine et de 5 techniciens formés à toutes ces techniques, et avons la capacité d’effectuer 300 tests par jour.
Nous sommes prêts depuis 2020. Nous attendons toujours les autorisations du gouvernement pour pouvoir faire ces tests.

Offrez-vous d’autres services qui peuvent aider l’ile Maurice en cette période de COVID-19 ?

Bien sûr ! Nous avons la technologie et la capacité de stériliser les masques réutilisables grâce à l’oxyde d’Ethylène. Ce produit tue tous les virus connus. Nous nous tenons donc à la disposition des fabricants de masques.

Le gouvernement mauricien ne pourrait-il pas faire appel à vos services, plutôt que d’envoyer les échantillons en Grande-Bretagne ou en Afrique du Sud ?

Bien évidemment. Depuis le début de la pandémie, nous avons clairement exprimé notre volonté d’aider, et nous nous tenons toujours à la disposition du gouvernement. Au lieu d’attendre les résultats pendant des semaines, nous pouvons détecter les variants en 24h. Nous faisons cela de façon régulière et obligatoire pour nos produits car nos cathéters doivent être exempts de particules, microbes et bactéries qui pourraient les contaminer afin qu’ils puissent s’introduire dans le corps humain en toute sécurité.

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