Nombre de décès : Quand la Santé joue à cache-cache

Le certificat de décès d'Isa Chonoo, 95 ans, remis par l'hôpital à la famille, atteste d'un décès lié au virus mais silence radio à la Santé jusqu'ici.

Le ministère de la Santé a toujours eu un problème pour comptabiliser le nombre de décès au Covid-19, surtout avec la deuxième vague de mars dernier. Certes, il y a eu les gymnastiques oratoires d’une Catherine Gaud, qui a dû s’éclipser malgré les opérations de Lakaz Mama, avec ses explications sur les causes de décès avec le New Souillac Hospital  Cluster des patients dialysés. Mais ce même ministère a été pris en flagrant délit avec le dernier décès en date survenu lundi dernier à l’hôpital Nehru. A aucun moment, jusqu’ici, les communiqués quotidiens de la Santé n’ont fait état du décès de d’Issa Chonoo, 95 ans et positif au Covid-19.

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L’acte de décès indique que cet habitant de Comlone, Nouvelle-France, est décédé d’un Aspiration Pneumonia et de « Covid-19 Infections. » Pourtant, ce décès n’a toujours pas été déclaré par le service de Santé comme étant relié au Covid-19, alors que les autorités gouvernementales communiqueraient tout décès lié au Covid-19. Le dernier décès en lien avec le Coronavirus officialisé par le service de communication du gouvernement (GIS)  remonte au 8 août, soit un jour avant ce dernier cas.

Au sein du service hospitalier, les langues se délient. Ceux contactés font part de leurs inquiétudes au vu des cas positifs en hausse. Des questions sont également posées concernant le nombre de patients positifs, dont la cause de décès est remise en cause à bien des égards.

Ainsi, le lundi 9 août, souffrant de problèmes respiratoires, Issa Chonoo avait été transporté par des proches à l’hôpital Jawarhalal Nehru de Rose-Belle. Revenant sur les faits, Reza, le fils du défunt, explique que son père avait été soumis à un rapid test à son arrivée. Celui-ci se révélant positif, le patient a subi un 2e rapid test qui s’est également révélé positif. Pour confirmer la positivité du nonagénaire, le personnel de santé a pratiqué un test PCR. Quelques heures plus tard, la positivité d’Issa Chonoo est confirmée.

Néanmoins, le patient est décédé, cette nuit-là, aux alentours de 23h15. Alertée du décès de leur proche, la famille Chonoo s’est rendue tôt le mardi matin à l’hôpital pour les démarches administratives. On apprendra à Reza que, sous le protocole sanitaire, la dépouille de son père sera transférée au cimetière Bigara à la mi-journée pour l’inhumation.

Issa Chonoo étant positif au Covid-19, le personnel de santé a recommandé qu’après les funérailles,  la famille se place en auto-isolation à leur domicile, le temps d’un dépistage. Quatre jours après les funérailles, les proches d’Issa Chonoo attendent toujours que le service de santé reprenne contact avec eux.

« Nous avons suivi les instructions du service de santé. Nous sommes restés chez nous. Nous avons tenté des rapid tests, mais nous ne savons pas si nous l’avons bien fait », dit Reza Chonoo, contacté vendredi après-midi. Soutenant que les rapid tests pratiqués sur les membres de la famille se sont révélés négatifs, le sexagénaire a, toutefois, concédé que « nou pe gagn inpe touse. » Par ailleurs, il dit ne pas comprendre comment son père qui ne quitte pratiquement pas le domicile, vu son âge avancé, a contracté le virus.

A savoir qu’en milieu de semaine,  le ministère de la Santé a été contacté en vain au sujet du décès d’Issa Chonoo. Le flou qui persiste au niveau des informations officielles communiquées affecte également la famille Chonoo.

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