Opération « Crack-down » : 23 propriétaires de petites boutiques pris en contravention

Les propriétaires opérant dans les 23 petites boutiques, situées en face de l’hôpital du Nord, ont été pris en contravention lors d’une opération menée mardi matin par les inspecteurs du conseil de district avec le soutien des policiers affectés au poste de l’hôpital. Cette démarche fait suite aux nombreuses plaintes reçues ces derniers temps – surtout pendant la période de fin d’année – par Sunael Purgus, le président du conseil de district de Pamplemousses.

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Sunael Purgus a indiqué que ses officiers et lui ont « à maintes reprises » averti les propriétaires de ces boutiques pour leur dire qu’ils doivent respecter la loi. « Ils continuent à faire la sourde oreille et à opérer dans l’illégalité. Certains n’hésitent pas à prolonger la devanture de leurs boutiques pour exposer leurs produits comme l’ont constaté les inspecteurs mardi. Ils proposent aux passants une multitude de produits en plastique ou des lingeries et autres vêtements. Ils se sont totalement approprié une grande partie des trottoirs. Je souhaite que ces propriétaires prennent toutes les dispositions pour remédier à la situation dans le plus bref délai. Nous n’allons pas rester les bras croisés. Nous allons agir quand la situation l’exige », a-t-il expliqué.

Le nombre de marchands ambulants illégaux, de marchands de gâteaux, de “dholl puri” ou de glace qui ont envahi la gare routière à proximité de l’Hôpital du Nord. Cette situation est « une source d’inquiétude » non seulement pour le président du conseil de district mais également pour les marchands qui opèrent dans les limites imposées par la loi. Jaywantee, mère de famille travaillant dans un espace qu’elle avait aménagé depuis plus de vingt ans, indique que « bann marsan sorti dan lezot landrwa pou vinn travay isi e zot vann tou kalite lobze ilegal ». Elle ajoute : « Mo ena permi. Mo peye pou mo pa gagn problem, contrairement à d’autres. On ne sait pas d’où ils viennent pour s’installer tout près de nous, sans permis, pour faire de la concurrence déloyale. Leurs prix de vente sont donc beaucoup plus bas que les nôtres. »

Shyamn, un habitant de Pamplemousses d’une vingtaine d’années et sans-emploi, accompagne chaque matin sa mère, qui détient un permis en bonne et due forme. Il a l’intention de reprendre la petite boutique de sa mère, qui était située tout près de la gare routière pendant plus de vingt ans. Shyam vend des fruits aux passants. « Pa kone kot sa bann marsan anbilan-la sorti. Zot osi zot vann tou kalite frwi : mang, zavoka, papay. Bann frwi-la tann e bon marse. Zot pa ezite pou arsel bann pasan. Zot galoup derier klian avek bann sak plastik malang ek fors zot pou aste », explique-t-il. Certains, poursuit-il, sont visiblement sous l’effet de l’alcool ou de substances illicites.

Selon Rani, la mère de Shyam qui a de longues années d’expérience dans le domaine, le nombre de marchands ambulants a augmenté depuis que les autorités sont en guerre contre eux dans la capitale. « Isi, lapolis pa azir. Nou finn fatige fer konplint parski parmi bann marsan ilegal, ena ki vinn agresif. Letan nou koz ar zot. Zot arogan, zot demann nou si nou proprieter lopital. Les agressions verbales sont devenues courantes. Ils ne respectent personne », déplore-t-elle.

Devi, une marchande de gâteaux, qui écoute attentivement les doléances de Shyam, donne son point de vue sur la situation. Les marchands ambulants deviennent « de plus en plus agressifs », dit-elle, surtout avant et après les heures de visites entre 15 h et 17 h. « Les policiers affectés au poste de police dans l’enceinte de l’hôpital avancent comme prétexte qu’ils n’ont pas assez d’effectifs pour mettre de l’ordre. Ce n’est pas à nous de trouver des solutions. Faut-il qu’il y ait mort d’homme pour qu’ils nous prennent au sérieux ? » se demande-t-elle.

Sanual Purgus dit être « au courant » de la situation qui prévalait entre les marchands qui détiennent un permis et ceux qui n’en ont pas. D’où la décision, dit-il, de faire intervenir le plus souvent possible les inspecteurs attachés au conseil de district pour mettre de l’ordre. « Nous voulons finir une bonne fois avec ce problème pour éviter le pire devant cet hôpital où plus d’un millier de personnes circulent par jour », dit-il. Selon nos sources, il était question que des caméras de surveillance soient placées dans certains endroits pour traquer les malfrats. « Nous allons reprendre toute la question », a confié un haut cadre au Mauricien.

Outre le problème de marchands ambulants, Sanual Purgus compte s’attaquer cette fois aux mauvaises habitudes prises par certains marchands, qui n’utilisent pas les poubelles installées à proximité de la gare pour jeter les ordures « mais jettent carrément n’importe où sans faire attention aux dangers réels que cela représente pour les consommateurs ». Il ajoute : « Nous disposons de règlements adéquats pour résoudre ce problème de manque d’hygiène. Ils ne peuvent plus continuer comme ça. Nous allons sévir. »

Des personnes qui viennent à l’hôpital pour recevoir des soins, pour leur rendez-vous ou rendre visite à leurs proches, ont exprimé leur crainte face à l’insécurité qui règne à la gare à certaines heures de pointe, surtout dans l’après-midi. « Les conducteurs des autobus de la flotte individuelle ne respectent pas les limites imposées. Ils roulent très vite, mettant ainsi la vie des gens, qui circulent dans les parages, en danger. Zot pa zene. Kot lopital osi zot fer rali », observe Jennifer, une habitante de Mon-Goût, qui s’est rendue à l’hôpital pour son rendez-vous mardi dernier. Les passants font également remarquer que les chats et chiens errants sont présents dans l’enceinte de l’hôpital. « Ils font la fête dans les poubelles. Il faut les éliminer », insiste un infirmier, qui a voulu garder l’anonymat. Et d’ajouter : « Les autorités doivent réagir avant qu’ils se multiplient davantage. »0

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