Paralympiques-2020: la doyenne des kayakistes rêve de décrocher enfin sa médaille

Doyenne mondiale des kayakistes à 54 ans, la Franco-Israélienne Pascale Bercovitch, amputée des deux jambes, espère créer la surprise à Tokyo en remportant sa première médaille paralympique pour sa quatrième participation aux Jeux paralympiques.

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Aviron aux Jeux paralympiques de Pékin en 2008, handbike à Londres en 2012, canoë-kayak à Rio en 2016 et cette année à Tokyo: Pascale Bercovitch a déjà plusieurs carrières, couronnées de succès, mais il manque à son palmarès une médaille paralympique.

A Tokyo, elle espère briller les 2 et 4 septembre en kayak sprint sur 200 m.

Médaillée de bronze à la Coupe du monde en 2020, elle croit en ses chances, même si elle affronte des concurrentes beaucoup plus jeunes qu’elle.

« Je suis la plus âgée de tous les kayakistes du monde, en Jeux olympiques et paralympiques. Mais moi, je ne regarde pas trop les chiffres », dit-elle à l’AFP avant un entraînement sur la rivière du Yarkon à Tel-Aviv. « Je suis bien meilleure athlète aujourd’hui à 54 ans qu’à 20 ans (…) Je suis plus rapide, plus forte. »

La Franco-Israélienne a été amputée des deux jambes à l’âge de 17 ans à la suite d’un accident de train en France, où elle est née. « Je voulais monter dans le train, c’est le contraire qui s’est produit », ironise-t-elle.

Elle décide malgré son handicap de réaliser son « rêve » et immigre en Israël, où elle sera la première soldate handicapée, explique-t-elle.

– « Vie de nonne » –

Connue dans le pays pour ses conférences dans lesquelles elle raconte son parcours, cette ancienne journaliste vit désormais quasi uniquement pour sa « passion » du sport.

« Je ne mange pas ce que je veux manger, je mange ce que je dois manger, je dors quand je dois dormir. J’ai une vie de nonne », résume-t-elle en souriant. « Je suis tellement passionnée par ce que je fais, je suis passionnée par le sport parce que je pousse ma limite en permanence. »

Pour elle comme pour de nombreux sportifs, le report des Jeux 2020 à cause de la crise du Covid-19 a été une épreuve.

« Ça fait un an de plus à tenir cette discipline », et le niveau qui va avec, dit-elle, vêtue du t-shirt aux couleurs bleu et blanc de l’Etat hébreu. « En plus, on a eu des confinements, je m’entraînais dans mon jardin ».

Mère de deux filles, dont une championne d’Israël junior en kayak, Pascale Bercovitch, sourire permanent sur le visage, ne s’imagine pas autrement que sur sa chaise roulante.

« J’ai perdu mes deux jambes à 17 ans, je me suis vraiment construite comme ça. Je pense que je suis super mignonne: je mesure un mètre, je fais 45 kilos, je suis en petit fauteuil roulant, je vais super vite tout le temps partout… c’est moi », s’amuse-t-elle.

Elle fait partie d’une délégation de 33 sportifs israéliens, présents dans onze disciplines, qui espère faire mieux que les trois médailles ramenées de Rio en 2016 mais qui ne pourra rivaliser avec le record pour Israël de 69 médailles (dont 40 titres) des Jeux de 1976.

Pascale Bercovitch pourrait viser une participation en 2024 aux Jeux paralympiques de Paris, sa ville d’origine, mais elle préfère pour le moment se concentrer sur Tokyo, passant environ cinq heures par jour à s’entraîner.

« Ça va être serré, mais je vais tout donner et j’espère faire un très bon résultat ».

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