Patrimoine gustatif en péril : Patient travail de conservation de fruits d’autrefois par le FAREI

D’ici à deux ans, pommes jacquot, ates, maçons, roussailles et autres jambos devraient refleurir de plus belle manière

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Un fort estimable travail de conservation de fruits d’autrefois aujourd’hui menacés est en cours dans les centres de vulgarisation du Food and Agricultural and Extension Service (FAREI) du ministère de l’Agro-indistrie et de la Sécurité alimentaire. Ce travail de longue haleine qui devrait prendre encore deux ans vise à préserver tout un patrimoine gustatif que les enfants, voire les jeunes adultes d’aujourd’hui, ne semblent pas connaître. Contrairement à leurs ainés qui, eux, se souviennent encore de la texture pâteuse de la pomme jacquot, du goût très acide du bilimbi ou de celui, fort agréable, d’un bon coeur de boeuf…

Selon le Chief Executive Officer (CEO) du Food and Agricultural Research and Extension Institute (FAREI), Seelavarn Ganeshan, ce patient travail de conservation de fruits locaux longtemps appréciés a démarré depuis environ cinq ans. Il consiste, dans un premier temps, à permettre l’éclosion d’une collection suffisamment étendue de provins et autres arbustes de fruits qui se perdent tels le jambelon, le jamrosat, le jambos, la goyave locale (à ne pas confondre avec la goyave de Chine), l’ate, le fruit de cythère, la bibasse, la pomme jacquot, le corrosol, le coeur de boeuf, le bimimbi, le jujube (maçon), la rousaille, le jamalac ou la prune locale.

Pour se faire, outre de travailler à partir des spécimens qu’ils avaient déjà dans leurs stations d’expérimentation, les techniciens du FAREI ont, notamment, approché des établissements sucriers pour ce travail de conservation qui se fait, d’une part, à Réduit, de l’autre, à Pamplemousses. Selon le CEO du FAREI, l’étape de constitution de la collection aura été achevée d’ici à deux ans. Après quoi débutera tout le travail de vulgarisation agricole tant auprès d’agriculteurs qui seraient éventuellement intéressés à cultiver à grande échelle ces fruits exotiques que de particuliers.

Dans le cadre de ses efforts de reboisement de l’île mais aussi en vue de tenir les chauves-souris frugivores loin des zones habitées, le ministère de l’Agro-Indistrie et de la Sécurité alimentaire a aussi en projet la plantation de tels arbres fruitiers en milieu forestier. Par ailleurs, dans un souci de transmettre à la jeune génération ces saveurs d’antan qui étaient largement appréciées par leurs ainés, des campagnes de sensibilisation autour de ces fruits sont aussi envisagées dans les institutions scolaires. Sans compter les perspectives qu’offrent ces fruits exotiques pour le marché touristique de même que pour l’industrie agroalimentaire.

Autrefois partie intégrante du décor des arrières-cours des familles mauriciennes, des fruits locaux tels l’avocat, le jaque, la carambole, le tamarin et tous les autres fruits précédemment cités faisaient le bonheur des petits et des grands. De tous temps, des personnes âgées ont attribué à certain de ces fruits des propriétés médicinales. Ainsi, selon ces personnes, les feuilles du murier seraient indiqués contre des maux d’estomac alors que le bilimbi long aurait vocation de combattre le diabète. Mais le fait établi reste que la goyave locale offre un apport en vitamine C supérieur à celui de l’orange importé ou que l’avocat bien de chef nous offre un important apport énergétique.

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