Pétition électorale No 8 – Échanges animés sur le cas de la MBC lors de la campagne

Me Gulbul, avocat de la MBC, rappelle que le PMSD, alors partenaire politique, avait accepté la couverture de la MBC lors de la campagne électorale, contrairement au PTr

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Suren Dayal, qui insiste sur le parti pris de la MBC en faveur de l’Alliance Morisien, rétorque : «  Ptr inn refiz rant dan latrap MBC »

Le candidat battu de Quarter-Militaire/Moka (No 8), Suren Dayal, a répondu du tac au tac aux questions de Me Raouf Gulbul, avocat de la Mauritius Broadcasting Corporation (MCB). C’était lors du contre-interrogatoire dans le cadre de la pétition électorale, où Suren Dayal déplore aussi la couverture médiatique de la MBC pendant la campagne électorale de 2019, favorisant L’Alliance Morisien.

Si Me Gulbul a voulu mettre le candidat devant les faits que seul le Ptr se plaignait de la manière dont la chaîne de télévision nationale couvrait les évènements, refusant même de voir des journalistes de la MBC à ses rassemblements, Suren Dayal ne voulait rien entendre, insistant sur le «  travail infect mené par la MBC ». Il a ajouté que « c’était peine perdue » d’avoir affaire à la MBC « ki ti pou vinn kouver Ptr so bann rasanbleman en er tan avan koumanse pou vinn dir apre dan reportaz ki pena mem dimounn ».

L’avocat de la MBC et Suren Dayal se sont livrés à une séance de questions-réponses animée, du fait que ce dernier ne voulait rien laisser passer sur le favoritisme qu’aurait pratiqué la MBC en faveur de L’Alliance Morisien lors de la campagne électorale de novembre 2019. Déjà, Me Gulbul a donné le ton lors de l’interrogatoire.

Raouf Gulbul (RG) : Dans votre programme électoral est-ce que vous dites que vous changerez la façon de nommer le directeur général de la MBC ?

Suren Dayal (SD) : Non, nous n’avons rien dit mais ce que je peux dire c’est que la MBC tombe sous l’égide du PMO. Le DG de la MBC is handpicked by the Prime Minister.

RG : Quand vous étiez au gouvernement en 1995, la méthode pour nommer le DG était la même non ?

SD : Oui, il était nommé par le Premier ministre. Mais nous avons trouvé dans le cas de ce gouvernement actuel qu’il y a eu un travail de la MBC injuste, partial qui favorise le gouvernement. Nous avons écrit à l’ESC à cause de cela et nous connaissons le résultat.

Me Gulbul devait alors rappeler à Suren Dayal les anciens DG de la MBC au fil du temps, dont ceux nommés par le gouvernement travailliste, Trilock Dwarka ou encore Dan Callikan. Il devait aussi indiquer qu’en 2019, Anooj Ramsurrun n’était pas DG de la MBC mais Bhijaye Ramdenee.

RG : Donc, pour vous, tous ceux nommés par le Premier ministre sont des nominés du Premier ministre ou des nominés politiques ?

SD : Cela dépend qui est le Premier ministre. Dans le cas d’Anooj Ramsurrun, lui-même a affirmé qu’il est proche de Pravind Jugnauth.

RG : Donc vous mettez tout sur le dos d’Anooj Ramsurrun alors qu’il n’était pas aux commandes de la MBC ?

SD : Anooj Ramsurrun, après qu’il a fait son dirty work, a été nommé. Il est actuellement Acting DG de la MBC.

MeGulbul revient alors sur les points avancés par Suren Dayal dans sa pétition électorale, soit que la MBC est une « machine de propagande utilisée pour influencer les électeurs dans toutes les circonscriptions ». Il rappelle qu’il y a des circonscriptions avec des candidats de l’opposition qui ont été élus, «  donc pas tous les électeurs dans toutes les circonscriptions qui ont été influencés.. ». Suren Dayal répond « ces électeurs ont été un peu influencés avec leurs reportages et le travail infect effectué ».

L’homme de loi évoque la plainte du Parti Travailliste à l’ESC dénonçant la couverture médiatique de la MBC pendant la campagne électorale. Il trouve que la MBC n’avait pas été rappelée à l’ordre comme il l’a dit. Au sujet du droit de réponse, que le PTR a refusé, Suren Dayal fera comprendre que « nous n’avons pas trouvé l’utilité de contacter la MBC pour le droit de réponse parce que la MBC avait déjà choisi son camp ».

Suren Dayal devait alors rappeler que c’est la première fois que dans un communiqué que «  l’ESC attire l’attention de la MBC, trouvant que la plainte du Ptr est fondée ». Me Gulbul devait alors produire des plaintes logées par le MMM à l’ESC en avril 2010, pour contester l’usage abusif de la MBC par le PTR et son Premier ministre Navin Ramgoolam. « Des plaintes d’accord mais est-ce que l’ESC a répondu en disant qu’il y avait substance dans ces plaintes, je ne pense pas », répondra le candidat battu.

Me Gulbul a aussi présenté des vidéos de rassemblements du PTr le 1er mai et le 11 octobre 2019, avec le président du parti, Patrick Assirvaden, affirmant ne pas vouloir avoir affaire avec la MBC. Ces vidéos ont été visionnées en Cour. Suren Dayal trouvera que « dans ce cas moi aussi j’ai une vidéo où on montre Maya Hanoomanjee expulsant la MBC d’un meeting en 2014 ».

Des correspondances entre la MBC et les partis de l’opposition, en octobre 2019, pour demander aux parties de lui soumettre les dates de leurs réunions et congrès pour la couverture médiatique ont été déposées en Cour. Me Gulbul a fait comprendre que le MMM et le PMSD, alors partenaire politique du Ptr dans l’Alliance Nationale, avaient invité la MBC pour la couverture de leurs meetings. Pour Suren Dayal, « c’était le PMSD comme parti et non L’Alliance Nationale qui a fait la requête. Ptr inn refiz rant dan latrap MBC ».

Après le visionnage de l’entretien d’Anooj Ramsurrun à nouveau en Cour, Suren Dayal insiste, « c’est clair que le Premier ministre lui donnait des instructions pour dire qu’est-ce qu’il faut passer sur la campagne électorale dans le JT ». Me Gulbul devait lui déclarer à Suren Dayal qu’il se base uniquement sur des déductions. Le contre-interrogatoire reprend aujourd’hui.

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