Plankton Recycling : nouvelle vie aux bouteilles

Elle recycle le verre. Chaque semaine, cette coopérative de Bel-Ombre récupère des centaines de bouteilles provenant principalement des quatre hôtels du village. Celles-ci sont écrasées pour se décliner en six produits différents utilisés dans la construction et pour la filtration d’eau. Aujourd’hui, la compagnie veut grandir et offrir de l’emploi aux personnes de la localité.

- Publicité -
Le verre réduit en morceaux utilisé
dans la construction et pour la fi ltration d’eau

C’est mardi, jour où le camion récupère les bouteilles dans les hôtels de Bel-Ombre. Laila Colas, la responsable de Plankton Recycling, suit les opérations de près. Des poubelles remplies de différents types de bouteilles en verre sont alignées, attendant d’être vidées par les préposés de cette unité. « L’hôtel procède déjà au tri des déchets et les bouteilles sont ainsi placées dans une poubelle séparée. Ce qui nous facilite la tâche », dit Laila Colas.
Ce projet, lancé par la Bel Ombre Foundation il y a sept ans, est aujourd’hui géré par une coopérative. Rogers Foundation, ayant repris l’accompagnement social dans la région, encadre l’équipe de Plankton Recycling, notamment en matière de marketing. « Nous faisons un travail de recyclage. Donc, nous protégeons l’environnement. Jusqu’ici, nous n’avons jamais acheté de bouteilles. En même temps, nous créons de l’emploi.

Une fois récupérées, les bouteilles sont placées dans un grand bassin avant d’être nettoyées. « On met les bouteilles à tremper afin de pouvoir enlever les étiquettes plus facilement. Elles sont ensuite lavées et mises à sécher. » La prochaine étape consiste à réduire les bouteilles dans un broyeur. « Les bouteilles sont écrasées dans la même machine. Par la suite, elles passent dans un tamis, qui sépare les différents “grades”. » Le verre broyé se décline en plusieurs dimensions, soit 3 mm, 2,5 mm, 2 mm, 1 mm, 0,6 mm et 0,5 mm. Les plus gros morceaux peuvent servir à remplacer le macadam dans la construction ou les allées. On peut même en faire des objets de décoration, comme un dessus de table, avec la résine.

Les morceaux de verres servent également à des fins thérapeutiques. « Si on en met dans un bac et qu’on marche dedans, cela stimule la circulation. Et je dois préciser que ces morceaux de verre broyés ne sont pas tranchants. Donc, ils ne blessent pas les pieds. »
Ces morceaux de verre servent également pour la filtration des piscines. Les hôtels de la localité en achètent régulièrement. Toutefois des démarches auprès de la Central Water Authority (CWA) pour que leurs « filter beds » soient également approvisionnés localement, n’ont pas abouti jusqu’ici. Laila Colas affiche pourtant son souhait de faire grandir cette activité et ainsi pousser plus loin sa double mission de recycler et de créer de l’emploi. Pour le moment, six personnes – trois hommes et trois femmes – y travaillent.

Quant aux petits fragments, ils sont utilisés principalement pour la décoration. Ils remplacent le marbre dans la fabrication de terrazzo. Les différentes couleurs en donnent un certain éclat. Les morceaux sont aussi utilisés pour la fabrication d’objets de décoration, telles des vases et des cendriers, en se mélangeant à la résine. La particule la plus fine, qui se décline en poudre, est utilisée dans la peinture. Elle donne un aspect brillant aux murs.
Le verre écrasé se vend à Rs 25 le kilo. « C’est une unité unique à Maurice. Nous sommes les seuls à recycler le verre ainsi », ajoute Laila Colas. Elle ne cache pas toutefois son souhait que cette initiative soit mieux soutenue. « Comme je l’ai dit, nous avons une double mission de protéger l’environnement et de créer de l’emploi. Si plus de compagnies mauriciennes se tournent vers nous au lieu d’importer leurs matières premières, nous pourrions aider encore plus de personnes. »

Outre les hôtels, les membres du public et les entreprises déposent également les bouteilles pour le recyclage à Plankton Recycling. Pour l’heure, ce qui fait défaut, c’est l’ouverture d’un marché, permettant à la petite entreprise de durer et, pourquoi pas, d’étendre ses activités dans d’autres régions.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -