– Le renouvellement du contrat de Navin Beekarry comme directeur de l’ICAC déploré
L’opacité, voire le black-out, quant à ce qui se passe au niveau d’Air Mauritius a fait l’objet de vives critiques samedi par le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval. « Air Mauritius est une compagnie nationale, qui a un rôle national dans le pays. On ne peut envisager une recrudescence des arrivées touristiques et que notre zone franche soit en bonne santé si Air Mauritius ne fonctionne pas. Elle n’est pas une compagnie Limitée avec des actionnaires mais un outil national pour le développement de l’île Maurice. Nous condamnons l’opacité », a déclaré Xavier-Luc Duval lors d’une conférence de presse des dirigeants de la plateforme de l’Espoir.
Nando Bodha s’est interrogé sur le rôle de la compagnie nationale dans le cadre de la réouverture des frontières. « Le gouvernement a-t-il write off le rôle de moteur qu’une compagnie aérienne mauricienne comme Air Mauritius peut jouer dans la relance de l’industrie touristique et de l’économie? La façon dont Air Mauritius est démantelée et le traitement réservé au personnel de la compagnie sont surprenants. De plus, le Watershed Meeting a été reporté en janvier alors que l’ouverture totale des frontières est prévue pour le début du mois d’octobre », a-t-il constaté.
À propos de l’ouverture de la relance de l’industrie en deux phases le 14 juillet et le 1er octobre, l’ex-ministre des Affaires étrangères a demandé si l’industrie touristique est prête pour cette ouverture et si tous les fournisseurs de services – depuis l’arrivée des touristes à l’aéroport jusqu’à son départ –, se sont concertés et s’il y a une synergie entre eux.
Pour lui, le produit touristique est un rêve ou une vacance. « Si le touriste n’a pas le sentiment de venir en vacances, ils ne viendront pas », a-t-il estimé, tout en soulignant l’importance de l’industrie touristique, qui a un effet multiplicateur important dans la relance de l’économie.
Commission d’enquête sur Betamax
Paul Bérenger a souligné que l’institution d’une commission d’enquête sur Betamax est une requête de l’opposition. Toutefois, il insiste sur la nécessité que cette commission soit présidée par un juge en fonction. « Nous avions eu dans le passé des commissions d’enquête bidon. Nous ne voulons pas que cela se répète ». Toujours à ce sujet, Xavier-Luc Duval a abondé dans le même sens et a fait comprendre qu’il déposera devant la commission.
Les différents intervenants, dont Paul Bérenger et Xavier-Luc Duval, sont revenus sur le rapport du Fonds monétaire international publié dans le cadre de l’Article IV Consultations. Ils ont fait ressortir que le FMI a revu la prévision de croissance économique pour les situer à 5% et 6,7% pour les années calendaires 2021 et 2022. « Ce qui constitue un désaveu pour le gouvernement », a dit Paul Bérenger. Ce dernier fait ressortir que les prévisions concernant les investissements privés ont toujours été en dessous des prévisions budgétaires. « Tous les ans, le gouvernement fait part de chiffres ronflants. Pour 2019-2020, le gouvernement avait annoncé un montant de Rs 50 milliards d’investissement. En fin de compte, seulement Rs 26 milliards ont été dépensées. En 2020-2021, un montant de Rs 40 milliards avait été prévu. Or, seulement Rs 24 milliards ont été utilisées ».
Dans le dernier budget, le ministre des Finances annonce des investissements de Rs 50 milliards, un montant qu’il considère exagéré. Le leader du MMM a aussi qualifié de « ridicule » la comparaison de Maurice avec Singapour. Alors que ce pays est top rated par Moody’s et n’a pas de déficit budgétaire en vertu de la loi singapourienne, Maurice a été dégradée par Moody’s et compte un déficit budgétaire considérable, dit le leader du MMM.
Roshi Bhadain est revenu sur le déficit budgétaire. Il a estimé que l’année dernière le ministre Padayachy s’était targué d’avoir présenté un budget équilibré l’année dernière. Or, une année plus tard, le ministre est venu dire que le budget a connu un déficit de 5,6% du PIB. « Il ne faut pas oublier qu’il avait pris Rs 60 milliards de la Banque centrale. Ce qui est condamné par le FMI. Sans ces Rs 60 milliards, le budget 2020-2021aurait connu un déficit de 19% du PIB », a dit-il. « Ce qu’on devrait retenir à ce sujet est la façon d’embêter la population pratiquée par le ministre des Finances », a-t-il avancé.
Concernant l’affaire Kistnen, le leader du Reform Party a noté que l’enquête judiciaire est terminée et ce, tout en lançant une mise en garde contre le risque que l’enquête policière aille dans une direction contrairement à ce qu’on a vu lors de l’enquête judiciaire. Il se demande pourquoi le iPad de Yogida Sawmynaden n’a pas encore été saisi par la police. De plus, à la lumière ce qui se passe sur le plan politique, il a parlé d’un dysfonctionnement total des institutions.
Le leader du PMSD Xavier-Luc Duval a évoqué « la faillite institutionnelle » dans le pays. Pour lui, « si le pays est entré dans la liste grise de la Financial Action Task Force (FATF) c’est à cause de ce gouvernement qui a laissé pourrir les institutions ». Il espère, malgré tout, que la délégation de la FATF – qui effectue un on-site visit à Maurice – permettra au pays de sortir de la liste grise.
Aussi le leader de l’opposition a-t-il dénoncé la volonté du gouvernement de renouveler le contrat de Navin Beekarry à la tête de l’lCAC. « Ce sera un mauvais signal pour le pays. J’objecte fortement au renouvellement du contrat de Beekarry à la tête de l’ICAC », a-t-il fait ressortir.