Platini: fin de suspension mais toujours hors-jeu

« Je reviendrai »: Michel Platini, dont la suspension de 4 ans va prendre fin lundi, ambitionne de revenir dans le football mais bien peu semblent prêts à faire de nouveau une place à l’ancien patron de l’UEFA.

- Publicité -

Milieu de terrain d’exception, chef d’orchestre puis sélectionneur des Bleus, le petit-fils d’immigré italien était ensuite devenu un dirigeant de premier plan, s’emparant de la puissante UEFA en 2007.

Adoubé par Sepp Blatter, il s’apprêtait à succéder au Suisse à la tête de la Fifa, après avoir longtemps rongé son frein.

Mais l’ascension apparemment irrésistible du double demi-finaliste de la Coupe du monde (1982 et 1986) s’est interrompue avec fracas en septembre 2015: pour un paiement sans contrat écrit et tardif de 2 millions de francs suisses de Blatter à Platini, les deux hommes ont été suspendus 8 ans par la justice interne de la Fifa.

La suspension de Platini « de toute activité liée au football » a été ensuite réduite à 6 ans en appel puis à 4 ans par le Tribunal arbitral du sport. Celle de Blatter est passé elle de 8 à 6 ans.

La décision s’est apparentée à un arrêt de mort professionnel pour Platini: l’ex-capitaine des Bleus, qui devait lâcher la tête de l’UEFA, ne pouvait pas se présenter à la présidence de la Fifa où son ancien bras droit, Gianni Infantino, a été finalement élu en février 2016, puis réélu en juin dernier.

La justice suisse a également ouvert une procédure pénale en septembre à l’encontre de Blatter et Platini, ce dernier sous le statut de témoin assisté. Mais en mai 2018, le Ministère public de la confédération a reconnu qu’il n’existait pas de preuves « suffisantes » pour poursuivre Platini, de quoi justifier selon son avocat suisse, l’annulation de la suspension.

Créer une « jurisprudence Platini »

En dernier recours, Platini a également saisi la Cour européenne des Droits de l’Homme de Strasbourg, espérant créer « une jurisprudence Platini », a-t-il expliqué jeudi dans le quotidien Le Monde, car, s’interroge-t-il, « comment peuvent-ils empêcher quelqu’un de travailler dans le football ? ».

La longue traversée du désert du Français désormais âgé de 64 ans prendra fin lundi. Dès lors, il pourra envisager de retrouver un rôle dans le football.

« Je reviendrai. Je ne sais pas où, je ne sais pas comment », a assuré récemment sur la chaîne suisse RTS l’ancien stratège de la Juventus. « Je ne peux pas rester sur une suspension, même si c’est une suspension faite par des abrutis ».

« J’ai reçu beaucoup de propositions, des appels du pied, pour être consultant, pour faire l’Euro, la Coupe du monde », a-t-il encore assuré au Monde.

Mais au-delà, « Platoche », un surnom qu’il n’aime pas, peut-il encore trouver un point de chute alors que bien peu, au sein des instances, lui voient encore un avenir ?

« Où voyez-vous un point de chute pour Platini ? », a-t-on ainsi demandé à un cadre du football mondial. Réponse: « Nulle part ».

« Il dit qu’il veut revenir mais je n’ai rien entendu de concret », confie également un de ses anciens proches.

Alors que le mandat de Noël Le Graët arrivera à échéance en 2021, la présidence de la Fédération française de football, peut-elle l’intéresser ?

« Beaucoup de gens m’en parlent déjà, a réagi Platini jeudi sur L’Equipe.fr. « Des copains me conseillent d’y aller, d’autres me disent : +C’est quoi l’intérêt d’être président de la FFF quand on a été président de l’UEFA ?+ Mais même cette échéance-là me paraît lointaine. Je n’y ai pas encore vraiment pensé ».

Le Graët a lui répété jeudi qu’il verrait bien plutôt Didier Deschamps, l’actuel sélectionneur des Bleus, lui succéder: « Je l’ai promis à Didier, alors je suis embêté. En général, j’essaie de tenir mes promesses ».

S’il écarte l’idée de revenir à l’UEFA, son actuel président Aleksander Ceferin « pourrait soutenir Platini » pour l’élection à la présidence de la Fifa en 2023, selon un membre des instances. Le Slovène, qui « ne supporte pas » Gianni Infantino et a des ambitions plutôt dans son pays, pourrait alors utiliser le Français comme « porte-voix pour déstabiliser » l’actuel président de la Fifa, ancien homme de confiance de Platini.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -