Plongée dans l’intimité de nuits parisiennes insolites

Cuir ou latex? Pour accéder à la soirée annuelle des fétichistes de tout poil, il faut porter l’un ou l’autre, en bas. Pour le haut, c’est libre: Ici la « nudité est tolérée », précise d’emblée un panneau près du vestiaire. Reportage au coeur de soirées parisiennes insolites.

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La Nuit Demonia réunit des centaines d’amateurs de fessées, d’orteils féminins fascinants ou de pratiques sado-maso. Voyeurs et acteurs, fouettés ou fouetteurs sont invités à « jouer en toute liberté » dans trois grandes salles sous le pont Alexandre III au coeur de la capitale française, mais aussi de nombreux recoins intimistes.

Two men kiss a woman’s feet during a fetish party in Paris on October 26, 2019. (Photo by GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Certains arrivent avec des valises: c’est qu’entre l’élaboration de certaines tenues et la panoplie des gadgets, cravaches et martinets des tourmenteurs, il faut s’équiper.

Le public est très jeune, hétéro et homo confondus. Pas question ici de réveiller une libido fléchissante, on affiche une forme et un appétit conquérants. L’envie de vivre ses fantasmes érotiques parmi ses semblables. Cuissardes, bustiers, strings en cuir et porte-jarretelles. Certains sont masqués, pour rester anonymes et éveiller la curiosité, le désir, d’autres portent muselières et autres colliers de chiens.

Des croix de saint André, sous forme de X, sont réparties dans l’espace. Ceux et celles qui cherchent à être fessés s’y attachent les poignets en hauteur pour présenter leurs croupes aux amateurs. Dans un coin, un espace « massage » propose aux femmes de s’allonger sur une table, sur le ventre. Un homme tapote gentiment le dos, son associée active un vibromasseur entre leurs jambes.

Ici et là, en déambulant dans l’espace, on passe devant un couple enlacé qui tient à offrir à ses ébats une certaine publicité. Certains jettent un oeil distrait, d’autres s’arrêtent et regardent. Longtemps.

Paris devient ennuyeux ? C’est parce que vous n’avez pas bien cherché. Les propositions nocturnes pour changer de l’ordinaire des bars et boîtes de nuit sont nombreuses.

– Au zoo ou dans un terrain vague –

Dans un tout autre genre, on peut par exemple aller danser au zoo. Un casque sur les oreilles, qui s’allume de couleurs différentes en fonction du DJ sur lequel on est branché, pour ne pas déranger les animaux.

A tombée de la nuit, les noceurs rendent une visite polie et admirative aux hippos, au zoo de Vincennes. Une sorte de « before » contemplatif. Avant de converger dans les bars et la piste de danse centrale.

Dans un hôtel en travaux, les participants d’une soirée « destroy » sont invités, bombe à la main, à taguer les murs de la spacieuse suite du dernier étage, destinée à être entièrement refaite, avec ses vues sur l’Opéra et le Louvre.

A woman gets a massage during a sado-masochistic party in Paris on October 26, 2019. (Photo by GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

En proche périphérie, un entrepôt à l’abandon auquel on accède par un terrain vague. Tags et gravats de chantier. Une « free party », soirée sauvage dont on apprend l’existence sur les réseaux sociaux. A l’entrée, des préservatifs, des éthylotests, du sérum physiologique et des bouchons d’oreilles. Ici personne n’a plus de 30 ans. Beaucoup inhalent du « proto », un gaz hilarant, en vidant dans leur bouche des ballons qui en sont gonflés.

Plus joli, plus chic, le bal masqué dans un lieu tenu secret. Les intéressés ne recevront l’adresse, un pavillon dans le bois de Vincennes, qu’une heure avant. Ticket d’entrée salé, public plus âgé.

Plusieurs tribus se croisent. Les Vikings, la famille des Mad Max mais aussi les « moines et leurs très très bonnes soeurs ». Atelier peinture fluo sur peaux nues, petite salle de torture light pour amuser la galerie. L’air est doux, l’atmosphère insouciante. Paris est une fête !

gvdh-ger/fz/phv

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