À l’approche de l’ultime année du mandat du GM : vacances sous des pressions extraparlementaires

Le suspense monte crescendo autour du verdict du Judicial Committee du Privy Council sur la pétition électorale de Quartier-Militaire/Moka au nom du candidat battu du Labour Suren Dayal

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   Des VVIP, et non des moindres, l’ancien PM, Navin Ramgoolam, l’ex-ministre MSM et colistier du PM, Yogida Sawmynaden, prenant place dans le box des accusés pour des procès au pénal

   Back Label and Stag Party : le tandem Gobin-Dhaliah en Cour suprême demain face à la menace de la Private Prosecution de Vivek Pursun

Jusqu’au mardi 17 octobre, le Speaker, Sooroojdev Phokeer, fera l’économie de ses intempestifs « Order ! Order ! Ordrer ! » ou pis encore « I Order you out and I’m naming you ! » À cette dernière injonction, l’exécuteur parlementaire de service, Standing Orders en main, en l’absence du Leader of the House, Pravind Jugnauth, se tenait toujours prêt à annoncer la durée de la suspension. En effet, rares ont été les parlementaires de l’opposition qui ont échappé aux courroux du Speaker. Même Osman Mahomed, Honourable Member of the Opposition aux yeux de la majorité à un certain moment, a écopé d’une suspension pour avoir osé embarrasser et surtout défier le Deputy Prime Minister, Steven Obeegadoo, sur le délicat dossier des 12 000 unités de logement social, nombre réduit à 8 000, avec livraison à la limite des prochaines élections générales. Mais ces vacances de quelque 115 jours, loin de l’hémicycle, demeurent sous des pressions extraparlementaires accentuées. Et cela, que ce soit du côté de Lakwzinn du Prime Minister’s Office ou au sein de l’opposition, avec l’annonce de la conclusion de l’alliance PTr-MMM-PMSD, et également des partis extraparlementaires tentant de capitaliser sur le boulevard d’un sentiment de rejet au sein de l’électorat de l’establishment politique en place au cours de ces 55 dernières années.

Occultant ces éléments, dont la conclusion devra peser de son poids sur l’agenda politique d’ici à la dissolution de cette même Assemblée nationale et au rappel de l’électorat aux urnes, les Top Chefs de Lakwzinn du Prime Minister’s Office se concentrent sur les préparatifs autour du plat de résistance, en l’occurrence la participation de Pravind Jugnauth au sommet du G20 à New Delhi le week-end du 9 et 10 septembre en tant que Special Guest de son homologue indien, Narendra Modi.

À l’Hôtel du Gouvernement, les sherpas locaux soutiennent que « rien ne détournera le chef du gouvernement de ce rendez-vous lui permettant de côtoyer les plus puissants de la planète politique et économique. » Ce postulat politique émanant du Treasury Building doit-il être interprété comme étant que l’échiquier politique sera marqué par le vacuum ?

Certes, le ruling tant attendu du full bench des Law Lords du Judicial Committee du Privy Council, après les délibérations du lundi 10 juillet à Londres, avec le suspense en crescendo au fil des jours, devra baliser comme un phare la trajectoire politique, pour ne pas dire électorale, qu’empruntera le gouvernement pour le reste du présent mandat.

En parallèle à l’agenda du G20 et indépendamment de l’outcome des findings des Law Lords sur la pétition électorale à Quartier-Militaire/Moka, les Senior Advisers au Prime Minister’s Office ont échafaudé un programme de sorties et de visibilité politiques à toute épreuve. Ainsi, dès demain, Pravind Jugnauth se retrouvera sur le terrain avec une nouvelle étape de la série de ground breaking ceremonies. II sera à Cascavelle (Medine) pour le début des travaux de la route reliant les Plaines Wilhems à la côte ouest.

S’il ne fait aucun doute que le Premier ministre marquera de sa présence l’ordination épiscopale au Monument Marie Reine de la Paix le dimanche 20 août du nouvel évêque de Port-Louis, Monseigneur Jean-Michaël Durhône, un enfant de Vacoas comme lui, il prévoit une autre rencontre majeure avec des principaux protagonistes du monde socioculturel.

Marketing politique

Ainsi, à la fin du mois d’août, les facilités disponibles au sein du complexe Royal Green au Réduit Triangle ont déjà fait l’objet de réservation pour les besoins de cette rencontre d’importance capitale sur le plan politique. Cet événement devra être suivi par une série de sorties à relent socioculturel, d’inaugurations et de cérémonies de pose de première pierre à travers le pays, s’appuyant sur le bilan du gouvernement et aussi mettant en garde contre des risques découlant du climat d’instabilité dans le monde, à l’exemple du “pwalon so” de Vuillemin, toujours au N°8, de la semaine écoulée.

Quelques jours après, le chef du gouvernement, à la tête d’une importante délégation, mettra le cap sur New Delhi pour le G20 Summit des 9 et 10 septembre. Mais auparavant, le QG du Sun Trust aura donné un coup d’accélérateur à la campagne de mobilisation politique sur le terrain, notamment pour contrer la contre-offensive de l’opposition, s’articulant autour du marketing politique de l’alliance PTr-MMM-PMSD.

D’autre part, l’opposition parlementaire PTr, MMM et PMSD s’apprête à sortir l’artillerie politique à Mare-d’Albert dès ce vendredi. Les réunions d’explication en vue de cette première sortie de l’alliance de l’opposition se multiplient, notamment dans le Sud et aussi dans d’autres régions, avec les animateurs politiques affichant un feel-good factor politique, pour emprunter une expression si chère à Lakwizinn.

Le congrès politique de vendredi pourrait avoir valeur de test dans la conjoncture politique, avec les dirigeants de l’alliance de l’opposition se concertant pour mettre au point le calendrier des activités politiques maintenant que l’Assemblée nationale est entrée en vacances. Toutefois, la décision en fin de semaine dernière du Privy Council rejetant la demande de leave pour une judicial review du leader du Parti Travailliste, Navin Ramgoolam, dans la Navin Coffers’ Saga avec un montant de Rs 220 millions saisies, s’est invitée sur l’échiquier politique.

Au sein du Part Travailliste, l’on fait comprendre que ce développement a déjà été discounted dans le calcul politique, dans la mesure où il était question que Navin Ramgoolam devait subir un nouveau procès devant la Financial Crimes Division de la Cour intermédiaire dans cette affaire, qui remonte à son arrestation le vendredi 6 février 2015, soit il y a plus de huit ans.

« La demande de leave for judicial review état axée sur un point technique. Ce qui fait que le procès devant la Financial Crimes Division devra reprendre incessamment. Tel avait été le cas lors de dernière campagne menant au scrutin du 7 novembre 2019. There is nothing new under the sun », semble-t-on dire dans ces mêmes milieux pour écarter cette argumentation venant de ceux qui s’évertuent de contrarier la démarche d’alliance de l’opposition.

“Kadna”
institutionnel

Par contre, le MSM voit dans ce développement une arme politique de taille contre le leader du Parti Travailliste, qui se prépare à se présenter comme le challenger du Premier ministre en poste. D’ailleurs, dans son Prime Time Bulletin de vendredi soir, la MBC a déjà donné le ton à ce sujet, tout en occultant l’inculpation formelle de l’ancien ministre du Commerce, Yogida Sawmynaden, suite à une décision du Directeur des Poursuires publiques (DPP).

Ainsi, dès le lundi 31 juillet, Navin Ramgoolam est convoqué en compagnie de son conseil légal, Me Gavin Glover, Senior Counsel, devant la Financial Crimes Division en vue de report progress dans cette affaire et établir le calendrier du déroulement de ce procès de concert avec les magistrats désignés.

Force est de constater que dans la conjoncture, Navin Ramgoolam n’est pas la seule VVIP politique à se retrouver au centre de démêlées avec la justice. Le colistier du Premier ministre à Quartier-Militaire/Moka (N°8), Yogida Sawmynaden, a été finalement rattrapé par l’enquête de la police dans l’affaire d’emploi fictif de Constituency Clerk de Simla Kistnen avec une double inculpation provisoire (voir texte plus loin).

Mais il y a encore le tandem de Piton/Rivière-du-Rempart (N°7), le ministre de l’Agro-Industrie, Maneesh Gobin, et le Parliamentary Private Secretary (PPS) Rajanah Dhaliah. Les deux sont attendus en Cour suprême demain pour essayer de mettre hors-jeu la Private Prosecution dans la Black Label and Stag Party Saga logée devant le tribunal de Curepipe par Vivek Pursun.

Par contre, l’enquête initiée par l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) dans cette affaire alléguée de pots-de-vin de Rs 2,9 millions versés contre l’octroi de State Land d’une superficie de 250 hectares dans la région de Grand-Bassin est enveloppée d’une opacité sans égal. À tel point où les pricipaux témoins, Keegan Etwaroo et le whistleblower, s’interrogent sur les conclusions de cette enquête remontant à quatre mois déjà.

Comme dans l’enquête dans la Molnupiravir Saga, dès que le nom d’une VVIP proche du pouvoir politique remonte à la surface, le kadna institutionnel est acté.

Lors d’une de ses dernières séances d’interrogatoire, Keegan Etwaroo avait fait état de l’engagement du PPS Dhaliah dans les tractations de bribe monies. Mais, depuis, l’ICAC n’a pas jugé nécessaire ou opportun de convoquer formellement le PPS Dhaliah pour au moins clear his name under warning dans cette sinistre affaire.

Par contre, au sein du Muvman Liberater, des appréhensions d’un coup fourré embarrassant de dernière minute sont entretenues dans le dénouement de la Saint Louis Gate remontant à trois ans déjà. En privé, et lors des conversations kare-kare, l’on s’appesantit sur le fait que le leader du ML n’a rien à voir avec cette affaire de bribe pour l’octroi du contrat de la centrale thermique de Saint-Louis, du Central Electricity Board (CEB).

Toutefois, son entourage ne digère pas deux points : d’abord pourquoi jusqu’ici Ivan Collendavelloo n’a pas été rétabli dans ses fonctions de Deputy Prime Minister au sein du gouvernement et ensuite l’acharnement du président du MSM et ministre des Utilités publiques, Joe Lesjongard, contre les réalisations de son prédécesseur à l’Énergie.

En tout cas, l’intervention d’Ivan Collendavelloo lors des débats sur le Finance Bill et l’amendement à la cause 44, relative à la Local Government Act lors du Commitee Supply dans la soirée de mardi, se présentent comme un signe évident d’énervement entre alliés au sein de l’Alliance Morisien, se greffant aux pressions politiques, quoi qu’en disent les explications de façade…

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