— L’Office du DPP, qui dénonce les manigances CP-PM dans l’affaire Juman, signifie son intention de « uphold its integrity and independence pursuant to the long-standing constitutional guarantees »
En dépit de objections formulées à l’encontre du Financial Crimes Commission Bill, notamment l’opération mirror-imaging des pouvoirs et prérogatives constitutionnels du Directeur des Poursuites publiques (DPP) en faveur du nominé politique à la tête de cette nouvelle agence, le gouvernement ne compte nullement faire machine arrière. Ainsi, tout semble indiquer que le projet de loi sera adopté lors de la dernière séance parlementaire de cette année, mardi. Mieux encore, la proclamation de ce texte de loi par le président de la République, Prithvirajsing Roopun, pourrait intervenir vers la fin de la semaine, soit avant Noël. En marge des débats sur le Financial Crimes Commission Bill à l’Assemblée nationale, l’Office of the Director of Public Prosecutions a émis mercredi un communiqué réaffirmant « its commitment to uphold its integrity and independence pursuant to the long-standing constitutional guarantees. »
La calendrier établi prévoit que l’entrée en fonction de la Financial Crimes Commission, avec la prise en charge principalement de tous les dossiers de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC), devra se faire dans les meilleurs délais en début d’année. L’un des premiers dossiers de l’héritage légué par l’ICAC pourrait être tout le volet de blanchiment allégué de fonds et attribué à l’ancien Chief Executive Officer de Mauritius Telecom et ex-Top Chef de Lakwizinn du Prime Minister’s Office.
Cette enquête devra aller de pair avec celle ouverte à l’encontre de Dhanesh Ellayah, homme d’affaires ayant bénéficié de contrats portant sur des centaines de millions de roupies du Prime Minister’s Office pour des équipements de sécurité. C’était à l’époque où Sherry Singh était le Torsen Sek du couple Jugnauth, pour ne as dire filait le parfait amour, en dépit des réserves de sir Anerood. En dépit de la série de freezing orders obtenus des juges siégeant en référé, le breakthough sur les dessous des allégations de blanchiment de fonds se fait encore attendre.
La Financial Crimes Commission se donne pour ambition de réussir là où les Casernes centraled, la Financial Intelligence Unit ou encore l’Independent Commission Against Corruption auraient buté depuis bientôt plus d’un an.
Toujours en ce qui concerne la Financial Crimes Commission, cheval de Troie du gouvernement dans le camp du DPP, ce dernier réaffirme sa volonté de se battre pour préserver ses garanties constititutionnelles. Dénonçant des manigances entre le Premier ministre, Pravind Jugnauth, et le commissaire de police, Anil Kumar Dip, dans l’enquête sur le député travailliste Eshan Juman, Me Rashid Ahmine avance que « the ODPP has already imparted its serious concerns and reservations to the Government in respect of the Bill. At this stage, the ODPP will not make any remarks in order not to interfere with the ongoing democratic debate. The ODPP will consider issuing another communiqué at a more appropriate time (if needs be). »
D’autre part, le DPP, qui a fait le point sur les différentes étapes dans l’enquête au sujet de la présence non-autorisées d’Eshan Juman dans l’enceinte portuaire, s’insurge contre le fait que « it has also been reported in the press that the Honourable Prime Minister was in physical possession of the police casefile against Honorable Juman. If true, this is a troubling matter. Casefiles pertaining to criminal investigations cannot be disclosed to third parties. »
Le DPP ne manquera pas de mettre en exergue que des « criticisms, strong statements and insinuations » ont été formulés dans la Parliamentary Question answered before the start of the parliamentary debates regarding the Financial Crimes Commission Bill. Une réflexion lourde de sens dans la conjoncture constitutionnelle.