Lors d’une déclaration à l’Assemblée nationale ce vendredi 25 juillet, le Premier ministre Navin Ramgoolam a vivement réagi face au refus du Parlement panafricain d’accréditer la délégation mauricienne envoyée à Midrand, en Afrique du Sud, dans le cadre de la cinquième session de la sixième législature.
Il a rappelé que la délégation avait été officiellement constituée et que le Secrétariat du Parlement panafricain avait été dûment informé de sa composition, conformément à l’article 4 du protocole établissant cette instance panafricaine. Cet article stipule notamment que chaque État membre doit être représenté par cinq membres reflétant la diversité politique de son Parlement, dont au moins une femme. En l’occurrence, l’honorable Anabelle Savabaddy faisait partie de la délégation mauricienne.
Le chef du gouvernement a souligné que, selon la tradition, le Leader de l’Opposition ne fait pas partie des délégations officielles aux rencontres parlementaires internationales. De plus, certains membres du Parlement n’ayant pas manifesté leur intérêt pour intégrer cette mission, des choix ont été faits en respectant les procédures établies. Il a aussi précisé que le troisième membre de la délégation, bien que siégeant comme indépendant, avait été élu sous la bannière de l’Alliance gouvernementale.
Navin Ramgoolam a dénoncé « le refus injustifié et totalement injustifié » du Comité des accréditations du Parlement panafricain à l’égard des représentants mauriciens. Il a ordonné leur retour immédiat à Maurice et a adressé une lettre de protestation formelle au président de la Commission de l’Union africaine, avec copie au président et au greffier du Parlement panafricain.
Le Premier ministre a également condamné « le comportement antipatriotique et honteux » du Leader de l’Opposition, qu’il accuse d’avoir directement écrit au Parlement panafricain pour contester la composition de la délégation mauricienne. Selon lui, une telle attitude nuit à l’image du pays à l’échelle continentale.
Dans une attaque directe, il a aussi critiqué l’ancien Speaker, devenu depuis le quatrième membre pour Port-Louis Nord/Montagne Longue, pour avoir entrepris trois missions en 78 jours « aux frais du contribuable » et tenté de se poser aujourd’hui en garant de la bonne gouvernance.
Le chef du gouvernement a conclu en affirmant que l’Assemblée nationale, « dont la dignité a été restaurée depuis les élections de novembre 2024 », ne saurait être humiliée par de telles ingérences ni devenir l’objet de manœuvres politiciennes à l’étranger.