(Affaire BAI) Le PM : « Nous ne regrettons pas notre décision de 2015 »

Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a tenu à répondre aux accusations formulées dans le cadre de la BAI Saga à l’encontre du gouvernement lors de son intervention sur le Supplementary Appropriation (2020/2021) Bill mardi après-midi à l’Assemblée nationale. D’emblée, il soutient que le gouvernement « ne regrette pas sa décision de 2015 d’avoir révélé le plus grand plan Ponzi que Maurice ait jamais connu ».

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Il précise aussitôt que des investissements « valant des milliards de roupies » ont été détournés « à travers une structure maîtrisée » au profit des « propriétaires et amis » de la BAI. Pour lui, si le gouvernement n’avait pas pris cette décision, le pays aurait connu des « conséquences dévastatrices » sur le plan social et économique. « Nous avons assumé nos responsabilités en protégeant les intérêts des détenteurs de polices et des investisseurs qui ont été piégés par cette arnaque », dit-il.

Répondant à l’opposition au sujet du non-respect de son engagement, soit que l’argent public ne serait pas utilisé pour le remboursement des clients de la BAI, Pravind Jugnauth pointe un doigt accusateur à l’encontre de son ancien ministre des Services financiers, Roshi Bhadain, qu’il accuse d’avoir fait cette déclaration en 2016 à propos du remboursement des victimes de la BAI. Et le Premier ministre de critiquer son ancien ministre tout en l’accusant de « n’avoir pas assumé ses responsabilités et honoré ses engagements ».

Le Premier ministre est revenu en détail sur les différentes étapes de transfert de fonds pour le remboursement des victimes du scandale BAI. Selon lui, le gouvernement a pris la « sage » décision de ne pas vendre les quatre actifs de l’ancienne BAI que sont Apollo Bramwell, connu maintenant comme la NIC Healthcare Ltd, louée à C-Care du groupe Ciel, la NIC Insurance Company Ltd, la NIC General Insurance Company Ltd et la MauBank Holdings Ltd.  « Il serait irresponsable de vendre ces actifs après le crash de la BAI, alors que nous savons que leur valeur baisserait automatiquement », dit-il.

En ce moment, poursuit le Premier ministre, des dispositions sont prises pour que les avances de Rs 11,9 milliards à la NPFL soient transformées en actions. Une démarche qui, selon Pravind Jugnauth, n’a rien de « scandaleuse » mais qui dénote une « gestion financière responsable ».

Pravind Jugnauth rappelle que le leader du MMM, Paul Bérenger, « a été la première personne à affirmer que la BAI était un plan Ponzi ». Lors d’ une Private Notice Question à ce sujet avec le Fonds monétaire international (FMI) émettant des craintes envers la BAI, « à cette époque, le ministre des Finances, Xavier-Luc Duval, avait défendu la BAI ».

Pour le Premier ministre, la situation de l’insolvabilité de la BAI avait été découverte en 2009 et 2010 par les auditeurs de la BAI. Ces derniers avaient à ce propos déclaré que les groupes avaient « des dettes excessives » en mettant en cause la responsabilité du gouvernement travailliste d’alors.

Dans son intervention, Pravind Jugnauth a également fustigé Reza Uteem, qui avait critiqué le gouvernement mardi dernier sur l’affaire BAI. Cette tranche des débats avait été émaillée de protestations de l’opposition. Ce qui n’aura pas empêché le Premier ministre de poursuivre en affirmant que « certains membres de l’opposition se demandent toujours si la BAI opérait un plan Ponzi ». Ajoutant : « Comme si cette arnaque était une invention du gouvernement ! »

Par ailleurs, Pravind Jugnauth souligne que la fin des débats sur le Supplementary Appropriation Bill était à l’agenda de mardi dernier, mais qu’en raison de l’avis des averses torrentielles émis par la station météorologique, la décision a dû être prise « en toute urgence ». Il dit cependant être « triste » que des critiques aient été émises par le leader de l’opposition en ce sens. Il a dressé un parallèle avec un ancien Premier ministre qui, dit-il, « était dans sa baignoire lorsque le pays était en feu », alors que lui, « agit, même s’il faut ajourner les travaux parlementaires ».

Répondant aux critiques selon lesquelles son gouvernement ne serait pas démocratique en raison des débats sur le Supplementary Appropriation Bill remis à l’agenda de mardi, Pravind Jugnauth a tenu à « rafraîchir » la mémoire de Shakeel Mohamed et de Xavier-Luc Duval lorsque les « budget estimates » de 2007/08 avaient été présentés par l’ancien ministre des Finances, Rama Sithanen, en novembre 2008. Dans la même logique, il a cité des extraits des interventions de Xavier-Luc Duval en 2011, 2012 et 2013. « Si l’argument à l’effet que nous avons fixé le Supplementary Appropriation Bill un mardi permet de nous accuser d’être antidémocratiques, alors ils accusent aussi Rama Sithanen et le gouvernement PTr/PMSD d’être antidémocratique », dit-il. Et Pravind Jugnauth de conclure que son gouvernement « n’a rien à apprendre sur la démocratie ».

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