Ashok Subron : « Pravind Jugnauth se comporte comme un bambin, pas comme un chef d’État »

Baisse du prix de l’essence, les négociations sur les Chagos et les discussions pour la composition d’un front unitaire qui vont bon train étaient les principaux sujets abordés par les membres du parti écosocialiste Rezistans ek Alternativ (ReA), hier, lors d’une conférence de presse. La rencontre, vendredi, avec Bruneau Laurette était cordiale, selon le parti.

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« Pravind Kumar Jugnauth se comporte comme un bambin, pas comme un chef d’État », déplore Ashok Subron, porte-parole de ReA. Il a vivement commenté les négociations entre Pravind Jugnauth et l’État britannique sur la question des Chagos. « La saga des Chagos est un héritage lourd de l’époque coloniale, du processus de l’indépendance depuis 1965 à ce jour. » Ashok Subron regrette qu’après avoir adopté une approche multilatérale qui a fini par porter ses fruits avec une première victoire à la Cour internationale de justice, Pravind Jugnauth semble retourner au bilatéralisme. « Une approche bilatérale qui a fait reculer le pays. »

Pour ReA, Pravind Jugnauth en adoptant une approche bilatérale, de gouvernement britannique à gouvernement mauricien, « se laisse traiter comme un bambin sur la question des Chagos ek pe manz dan lame bann Angle. Il retourne au bilatéralisme où, at the end of the day, il est fort possible qu’il n’y aura ni souveraineté, ni droit de retour pour Chagossiens, ni réparations. » ReA pense « qu’on devait privilégier une approche multilatérale, internationale avec nos alliés comme garants des discussions entre l’État britannique et nous. »

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Par ailleurs, le parti s’inquiète de la sécurité du pays et du continent africain, dans une conjoncture économique et géopolitique tendue « où, depuis the end of the Cold War, on remet sur l’agenda la possibilité de guerres, voire des guerres nucléaires. » Ashok Subron demande ainsi au Premier ministre de répondre s’il a pris tout cela en compte avant de négocier avec les Britanniques. « Pourquoi la sécurité de l’État britannique est-elle plus importante que la sécurité de l’État africain ? » S’agissant d’Agalega, ReA espère que ce ne sera pas un bis repetita des Chagos et demande que l’accord soit rendu public.

Quant aux rencontres avec les partis de l’opposition parlementaires et extraparlementaires, ReA annonce que les choses semblent aller dans le bon sens. « Nous sommes arrivés à l’étape 2. Nous allons désormais discuter de notre agenda qui contient deux points importants. Le premier concerne une déclaration commune sur la non-application de la classification communale pour participer aux élections et le second propose aux partis concernés d’organiser une conférence constitutionnelle. »

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« La décision prise pour le prix de l’essence est un vilain cinéma, une mascarade », déclare d’emblée Kugan Parapen. Pour ce dernier, la hausse et la baisse du prix de l’essence en une semaine est « un nouvel exemple flagrant de l’incompétence de ce gouvernement. Ils n’ont pas revu la structure des prix, alors que pendant longtemps, ReA a expliqué que le problème ne dépend pas réellement des prix de l’essence pratiquée sur le marché mondial, mais que le problème c’est les taxes abusives imposées sur ces produits. » Pour ReA, tant que la structure des prix ne sera pas revue, « le problème restera le même. »

« Cette fois, le gouvernement dit avoir transféré Rs 250 millions depuis le Consolidated Fund vers la State Trading Corporation (STC) pour éponger la hausse dans le prix de l’essence, et il essaie de se faire passer comme un bon samaritain. Or, ce n’est pas le cas, car ces Rs 250 millions proviennent fort probablement de la taxe payée par les citoyens », a-t-il indiqué. Kugan Parapen a aussi salué la Cour suprême sur la décriminalisation de la sodomie. « Il s’agit d’une décision progressiste. » Il a par ailleurs commenté le licenciement de trois journalistes. « Il y a une mafia gouvernementale qui est derrière cela », dit-il. « C’est la guerre ouverte entre le gouvernement et les personnes des médias », a-t-il souligné

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