Assemblée nationale : deux dernières séances plutôt calmes

Deux “motions of privilege” présentés par la majorité, le Hansard amendé et un cas référé au DPP

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Mardi dernier, pour l’avant-dernière séance parlementaire, un air de vacances flottait déjà dans l’hémicycle avec un Speaker qui s’est montré plutôt de bonne humeur tout au long de la matinée, marquant ainsi une différence notable avec les autres séances. En l’absence de la Private Notice Question du leader de l’opposition, les députés ont eu l’occasion de poser des questions au Premier ministre, Pravind Jugnauth. Même que le bon pli de Sooroojdev Phokeer ce mardi a permis au député du Parti travailliste (PTr) Mahend Gungapersad de bénéficier de trois questions supplémentaires. Cependant, pour la dernière séance, l’ambiance était plutôt terne à l’Assemblée, avec une séance kwi-vide, d’une part avec une PNQ axée sur la réforme électorale et un Premier ministre campant sur sa position quant à la réclamation d’un Select Committee par Xavier Duval pour moderniser le processus électoral du pays. Et d’autre part, une liste d’orateurs écourtée pour débattre de la motion attendue depuis un an et demi de la députée de la majorité Joanne Tour entourant les véhicules électriques. À 19h, c’était le clap de fin, avec le début des vacances des parlementaires jusqu’au 17 octobre.

Ce qui a marqué la dernière séance de vendredi, c’est sans aucun doute les deux motions of privilege énoncées par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, en premier lieu, puis le député MSM du N°17 Kenny Dhunoo. La première portant sur l’enlèvement des termes “Disgusting liar” énoncés par le député PTr Farhad Aumeer il y a deux semaines à l’encontre du ministre de la Santé, et qui lui a valu sa première expulsion et trois semaines de suspension du Parlement. Et la seconde portant sur le projet d’achat d’une « Speaker’s residence » à Floréal, dénoncé par le chef de file du PTr, Arvin Boolell, lors d’une conférence de presse. Outre le vote par les parlementaires pour que le Hansard soit amendé ainsi que le video footage, le Speaker a fait savoir que le cas d’Arvin Boolell sera référé au Directeur des Poursuites publiques.
Quant à la PNQ de Xavier Duval, alors que le leader de l’opposition a lourdement insisté sur la nécessité d’un Select Committee visant à élaborer la meilleure approche pour moderniser le processus électoral du pays, il ressort que le Premier ministre s’y oppose catégoriquement. Le chef du gouvernement a annoncé que le comité ministériel institué sous sa présidence dans le but de proposer une nouvelle loi sur la réforme électorale et sur le financement des partis politiques va s’atteler à la tâche. Il a affirmé que toutes les propositions pour la réforme électorale seraient soigneusement étudiées, et que les parties prenantes, y compris la Commission électorale et les partis de l’opposition, si elles le souhaitent, incluant le leader de l’opposition, seraient consultées. Pravind Jugnauth a souligné l’importance de prendre en compte les avis de toutes les parties concernées pour garantir une réforme électorale équitable et transparente.
Refus du PM d’instituer
un Select Commitee
Toutefois, Xavier Duval a critiqué cette approche et insiste sur la nécessité d’un Select Committee pour mener une réforme en profondeur. Selon lui, un comité ministériel ne serait pas la procédure appropriée pour aborder tous les aspects complexes de la réforme électorale. Il a pressé le Premier ministre de fournir un calendrier clair quant aux changements envisagés dans le processus électoral et a demandé à connaître le moment où ces modifications seront apportées.
Autre point majeur de divergence concerne la proposition du décompte des votes le jour même des élections. Bien que Pravind Jugnauth soutienne cette idée, il avance les défis logistiques qui y sont associés, notamment en termes de personnel et de transparence lors du décompte des voix. Un autre sujet abordé lors de la PNQ a été l’inscription en ligne des électeurs. Le gouvernement envisage d’examiner cette possibilité, mais cela nécessiterait une logistique technologique considérable, a indiqué Pravind Jugnauth, qui a souligné l’importance d’un examen approfondi avant de prendre une décision.
La reprise le 17 octobre
Par ailleurs, le Premier ministre a exprimé ses réserves quant à l’utilisation de l’encre indélébile, soulignant les implications constitutionnelles et sanitaires que cela pourrait entraîner. Pravind Jugnauth a soutenu espérer parvenir à un consensus au sein de l’opposition parlementaire et extraparlementaire une fois que le comité ministériel aura élaboré un projet de loi sur la réforme électorale et le financement des partis politiques. Il a insisté sur la nécessité de moderniser les procédures d’enregistrement des électeurs datant de 1958 et a assuré qu’il prendrait en compte les opinions de toutes les parties concernées. Les débats se sont clôturés sur l’insistance du leader de l’opposition qui maintient fermement sa demande pour un Select Committee, arguant qu’une approche plus approfondie et inclusive est essentielle pour garantir une réforme électorale véritablement représentative des besoins de la population.

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