La farce aura duré jusqu’à l’ultime séance de l’année 2022. Elle était à la limite du burlesque celle de vendredi, la dernière de cette année de l’Assemblée nationale en attendant la reprise des travaux le 28 mars. Elle était en effet consacrée à l’examen des motions privées, dont celle de Joanne Tour plaidant pour l’utilisation de véhicules électriques, motion qui court sur sa deuxième année après avoir été présentée le 17 décembre 2021.
C’est le Deputy Speaker qui a présidé les travaux de ce vendredi après-midi. À l’agenda donc, la poursuite des débats sur la motion de Joanne Tour avec une intervention, ou du moins une lecture prolongée qui a duré près d’une heure, suivie de celle du leader du Rassemblement Mauricien, Nando Bodha, qui a donné un peu de tonus à cette tranche soporifique et de Naveena Ramyad qui a adopté un ton de dictée pour meubler le temps jusqu’à 19h, celle de l’arrêt réglementaire des travaux.
Place ensuite aux traditionnels voeux de fin d’année avec le Premier ministre adjoint Steven Obeegadoo qui a fait le bilan de 2022. Il a rappelé qu’il y a eu 32 séances, 19 projets de loi, 629 questions et 20 Private Notice Questions avant de souhaiter un joyeux Noël et une bonne année au président, au vice-président, au Speaker, au Premier ministre, aux ministres et aux parlementaires.
C’est au whip de l’opposition, Patrice Armance, qu’il échut de se faire le porte-parole de l’opposition. Il a tenté de lancer quelques piques en direction de la majorité, mais s’est vite repris en exprimant ses voeux selon la bonne et vieille tradition. Pour terminer, Zahid Nazurally s’est lui aussi joint à ce concert de voeux pour Noël et le Nouvel An.
C’est après ce rituel que Steven Obeegadoo a demandé et obtenu l’ajournement des travaux parlementaires au 28 mars 2023. Rideau donc sur cette année parlementaire qui restera une des plus médiocres de ces dernières années avec 32 séances organisées et seulement 19 projets de loi et 629 questions parlementaires.
Cette derrière séance s’est, rappelons-le, déroulée en l’absence de Sooroojdev Phokeer, en mission au Congo pour assister à une conférence de la Southern Africa Development Community, du Premier ministre qui préparait ses valises pour son vol dans la soirée en direction de la Grande-Bretagne, première étape avant son déplacement pour Washington où il va assister au sommet États-Unis/Afrique.
Autres absents à cette dernière séance de l’année, le leader de l’opposition, Xavier Duval, souffrant, ainsi que Paul Bérenger. Étaient par contre présents, mais en dehors du Parlement, Arvin Boolell, suspendu du Parlement et qui ne devrait reprendre son siège qu’à la mi-avril 2023. Il manifestait dans la rue contre son renvoi en compagnie des membres de Linion Pep Morisien.
Ce bilan quelconque de l’année parlementaire 2022 est dû au fait que tout a été entrepris pour tenir le moins de séances possible et, lorsqu’elles étaient organisées, elles étaient évitées le mardi, le seul jour où se déroule le Question Time. C’est ce qui explique que, sur les 32 séances tenues, il n’y a eu que 19 organisées les mardis, 5 les vendredis et, là aussi, à 16h au lieu de 15h30, question d’écourter les échanges avec l’heure de fermeture de 19 h, 2 les lundis et une séance un mercredi, un jeudi et un samedi.
Avec les échéances qui approchent, rien ne dit que la prochaine année parlementaire, qui démarrera le mardi 28 mars 2023, ne sera pas encore plus maigre que celle qui s’est achevée. Et la démocratie qui est bafouée.