« Il aurait dû être mis au courant », a affirmé le Premier ministre Navin Ramgoolam, répondant à une question supplémentaire de Joe Lejongard. Le chef du gouvernement s’expliquait sur la raison pour laquelle Paul Bérenger, alors Premier ministre par intérim le dimanche 12 octobre, n’avait pas été informé de l’atterrissage controversé du jet malgache Cessna 560 XL-5H-HRM.
Malgré la polémique, le Premier ministre a précisé que l’aviation civile avait respecté « toutes les procédures » avant d’autoriser l’atterrissage de cet avion privé. Il a cependant concédé que « certaines vérifications n’aient pas été effectuées comme il aurait dû ». Face à la controverse, Navin Ramgoolam a promis de revenir sur le sujet bientôt au Parlement pour faire toute la lumière sur cette affaire. Il a par ailleurs déposé un rapport à l’assemblée national qu’il invite le leader de l’opposition à consulter.
Le Premier ministre a également fourni des détails sur l’avion et ses occupants. Le jet a atterri à 00h44 avec cinq passagers et deux membres de l’équipage dont il a révélé les noms. Concernant les bagages, le PM a notifié que neuf valises sécurisées et deux sacs à main pour les passagers, ainsi que deux sacs à main pour l’équipage se trouvaient à bord. Il a par ailleurs affirmé que les passagers avaient en leur possession un montant total de 10 000 euros.
Selon le Premier ministre, l’avion a fait l’objet d’une fouille et « rien d’incriminant » n’y a été découvert. Un bagage contenant un « car sunroof accessory » se trouvait encore dans l’appareil lors de la fouille et a été laissé à bord à la demande de son propriétaire, Mamy Ravatomanga.
S’agissant de l’atterrissage du jet privé, le PM a révélé que les motifs fournis par le pilote ont « changé within hours ». Les raisons invoquées sont ainsi passées d’une « évacuation médicale » à du « tourisme » pour finalement être justifiées par un « manque de carburant ».
Le Premier ministre a par ailleurs rassuré sur la teneur de l’enquête, affirmant que le FBI (Federal Bureau of Investigation) a déjà demandé des informations sur l’enquête notamment pour son implication dans le transfert en Iran de Boeing 777 via Madagascar.
Mamy Ravatomanga est accusé d’être lié au scandale des cinq gros porteurs Boeing 777 obtenus en juillet par la compagnie aérienne iranienne Mahan Air, qui fait l’objet de sanctions américaines, grâce à des certificats d’immatriculation provisoires décernés à Madagascar.
Ils avaient été émis par l’aviation civile de Madagascar (ACM). Après la révélation de l’affaire, celle-ci avait dénoncé une « falsification de documents » dans un communiqué, évoquant une modification « sans autorisation, en prolongeant illégalement sa validité ».
Le FBI a ainsi proposé son soutien sur l’enquête autour de toutes ces affaires, a déclaré le Premier ministre Navin Ramgoolam ce mardi 28 octobre au Parlement, en réponse à la Private Notice Question du leader de l’opposition, Joe Lesjongard.

