Au nom de la disparité salariale, Soodesh Callichurn sous pression

— Le rapport du National Wage Consultative Council, annoncé pour mars dernier, se fait toujours attendre et sans explications officielles pour le délai
— Statistics Mauritius : les dépenses mensuelles des ménages passent de Rs 28 750 en 2017 à Rs 41 870 en 2023

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Depuis un mois déjà, les recommandations du National Wage Consultative Council en vue de rétablir les disparités des salaires provoquées avec l’introduction du Guaranteed Minimum Revenue de Rs 17 000 par mois en faveur de 141 700 salariés des secteurs public et privé sont attendues. Dans une déclaration officielle en date du 7 décembre de l’année dernière, le ministre du Travail et des Relations industrielles, Soodesh Callichurn, avait pris cet engagement formel avec l’échéance de mars 2024 annoncée.

Soodesh Callichurn avait été même plus loin en affirmant que « salary will also be calculated according to occupation ». Il avait fait comprendre qu’un chauffeur de camion, employé dans n’importe quel secteur d’activités professionnelles, touchera le même salaire. Tel allait être le cas dans toutes les filières économiques. De leur côté, les employés du secteur public s’attendent à une annonce en anticipation au sujet du prochain rapport du Pay Research Bureau (PRB).

Mais à ce jour, même pas au meeting du 1er Mai de l’Alliance Morisien à Vacoas, pas un mot sur ce dossier. À tel point que où des syndicalistes, dont Reeaz Chuttoo, de la Confédération des Travailleurs des Secteurs Public et Privé (CTSP), n’hésitent à apostropher le gouvernement, lui demandant de ne pas céder aux objections et caprices du patronat et de Business Mauritius sur cette question d’alignement salarial post-Guaranteed Minimum Revenue de Rs 17 000 par mois.

Des recoupements d’informations effectués par Week-End auprès de sources bien renseignées indiquent que cette question de revoir les disparités salariales s’annonce plus complexe que prévu avec des risques d’anomalies devant être aplanies subséquemment. Ces mêmes milieux avancent que lors des consultatations avec des représentants des syndicats, les autorités auraient fait comprendre qu’il faudra au moins une période de trois mois après l’adoption des nouveaux barèmes des salaires pour stabiliser les anomalies. « Un genre de cooling off period des grognes », dit-on.

À ce stade, difficile à dire si le ministre du Travail fera cavalier seul avec cette mesure salariale ou si cette dernière et l’annonce en faveur des fonctionnaires feront partie des artilleries budgétaires du ministre des Finances avant les prochaines élections.

Par contre, les derniers détails préliminaires du Household Budget Survey de Statistics Mauritius s’invitent aux débats sur le terrain, car le coût de a vie sera un des thèmes abordés dans la campagne électorale. De 2017 à 2023, la moyenne des dépenses des ménages est passée de Rs 27 750 par mois à Rs 41 870 pur une household size de 3,2 membres. D’autre part, le household disposable income, qui était de Rs 36 803 en moyenne en 2017, se situait à Rs 55 600 l’année dernière.

Au cours de la période de 2017 à 2023, le budget des dépenses à l’item
— des produits alimentaires et autres boissons non-alcoolisées est passé de Rs 7 160 à Rs 10 480 par mois, soit une hausse de 46,4%
— des boissons alcoolisées et du tabac de Rs 3 100 à Rs 4 450 par mois, soit +40,8%
— des vêtements et chaussures de Rs 1 320 à Rs 1 720 (+ 30,3%)
— du logement, de l’eau et de l’électricité et du gaz de Rs 3 2320 à Rs 4 180 (+29,8%)
— des meubles et des entretiens de Rs 1 670 à Rs 2 010 (+ 20,4%)
— de la santé de Rs 1 090 à Rs 2 050 (+ 88%)
— du transport de Rs 4 230 à Rs 6 630 (+15,9%)
— des assurances et services financiers de Rs 630 à Rs 1 710 (+ 171,4%)
— des loisirs et détente de Rs 580 à Rs 820 (+ 41,4%)
— des restaurants et autres services de Rs 1 520 à Rs 2 190 (+ 44,1%)
— des soins personnels et de la protection sociale de Rs 830 à Rs 1 350 (+ 62,7%).

Par contre, l’une des rares baisses a été enregistrée au niveau des dépenses dans l’éducation, passant de Rs 1 440 à Rs 1 340 (-6,9%).

Un autre volet du Household Budget Survey porte sur les revenus avec la moyenne des salaires étant de Rs 35 575 contre Rs 25 849 en 2017, sur un average monthly household disposable income de Rs 55 600, de même qu’une forte poussée au titre des transferts de Rs 4 215 à Rs 14 270, suite à la révision des barèmes des pensions.

La répartition de l’éventail des revenus révèle qu’un ménage sur dix touche plus de Rs 100 000 par mois, alors qu’au bas de l’échelle, un sur six se retrouve avec des revenus de moins de Rs 25 000 par mois. Par contre, pour les revenus intermédiaires, soit de Rs 25 000 à Rs 50 000 et de Rs 50 000 àRs 100 000, la moyenne est d’un ménage sur trois pour chacune des deux catégories.

Analysant l’évolution de la distribution of households by income class, Statistics Mauritius souligne que « the proportion of households having income less than Rs 10 000 per month decreased from 8,4% in 2017 to 0.7% in 2023. Similarly, the proportion of households receiving between Rs 10 000 and Rs 20 000 decreased from 23,1% in 2017 to 12,6% in 2023 and, the share of households having a monthly income between Rs 20 000 and Rs 40 000 also decreased from 37,4% in 2017 to 30% in 2023. Consequently, the increase in the share of households with a monthly income above Rs 40 000 was even higher, from 31.1% in 2017 to 56,7% in 2023. »

Des chiffres officiels susceptibles d’alimenter la chronique électorale dans un sens comme dans l’autre…

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